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L’utilisation des bouteilles en plastique : un danger ignoré

La loi contraint les fournisseurs des emballages en plastique de les récupérer après usage afin de les recycler ou de les valoriser. Mais il s’observe toujours la prolifération des bouteilles dans la nature et certaines personnes les ramassent pour les vendre aux commerçants qui les réutilisent à des fins commerciales. Malgré tout, leur réutilisation est dangereuse pour la santé humaine

Il est 9 heures dans la capitale économique du Burundi. Sur les rives du lac Tanganyika aux environs du terrain dit Tempête, des rayons solaires doux agrémentent la matinée pour une centaine de personnes en train de faire des exercices physiques. A côté de ces férus de la musculation, quelques vendeurs ambulants étalent des bouteilles d’eau minérale et de jus dont les gens profitent pour étancher leur soif. Ici et là, on remarque quelques bouteilles en plastique vides. De l’autre côté, un homme âgé d’environ 30 ans muni d’un gros sac rempli de récipients s’occupe de la collecte de ces bouteilles-là. «Je ramasse toutes les bouteilles en plastique qui se trouvent sur mon passage ou dans la nature pour les vendre au marché de Ruvumera ou ailleurs», confie-t-il avant d’ajouter qu’une bouteille de 1,5 litres est achetée à 100 FBu.

Après 30 minutes de marche, nous arrivons au marché de Ruvumera. Dans la partie Sud de ce marché s’observe une grande quantité de bouteilles en plastique emballées dans des sacs et des moustiquaires. Apparemment, un business se cache derrière. «Il y a des personnes qui collectent les bouteilles en plastique un peu partout dans la ville de Bujumbura et nous les apportent pour les acheter après avoir négocié le prix. Nous les fournissons généralement à l’intérieur du pays principalement dans les provinces de Rumonge, Makamba et Cibitoke», confie le prénommé Georges, un commerçant rencontré sur place. Ces bouteilles sont fortement sollicitées, car elles sont réutilisées dans le commerce de l’huile de palme, de l’huile de coton, de la bière de banane (dite Rugombo) ainsi que dans la conservation des médicaments traditionnels liquides ou du miel, etc. « Une grande partie des articles que je propose à mes clients est constitué de l’huile de palme. Je les mets généralement dans les bouteilles « kinju » de 0,5 litres à 1,5 litres », confie un commerçant de denrées alimentaires au marché de Ruvumera.

Au marché de Ruvumera, les bouteilles en plastique sont devenues un véritable business. Elles sont achetées pour être réutilisées à des fins commerciales.

La loi est contraignante

Malgré l’importance de la bouteille plastique dans la vie quotidienne des Burundais, elle ne devrait être utilisée qu’une seule fois. Ce qui n’est probablement pas le cas actuellement. Les emballages en plastique doivent être récupérés pour être recyclés. Le décret No 100/099 du 08 août 2018 portant interdiction de l’importation, de la fabrication, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets et d’autres emballages en plastique est contraignant. L’article 7 dudit décret stipule que les déchets en plastique, y compris les bouteilles et les flacons en plastique sont retournés chez les fournisseurs qui en assurent le stockage, le recyclage ou la valorisation.

Cela étant, la prolifération des bouteilles en plastique dans les dépotoirs comme dans la nature n’est un secret pour personne. Pour ce faire, certaines personnes essaient de les récupérer pour les vendre à ceux qui les réutilisent à des fins commerciales. Malheureusement, la réutilisation de ces bouteilles est déconseillée.

La réutilisation des bouteilles en plastique est nuisible à la santé

Le problème des emballages en plastique est qu’ils contiennent des substances plus ou moins dangereux qui peuvent migrer dans les aliments (https://bit.ly/33khQoI). Cette migration est importante sous l’effet de la chaleur et s’aggrave avec le temps. C’est pourquoi il est recommandé de conserver au frais les produits emballés dans des sacs en plastique, et de les consommer après achat pour limiter le temps de contact de l’aliment avec la bouteille en plastique. A titre d’illustration, les bouteilles transparentes d’eau ou de jus de fruits peuvent libérer au fil du temps différents éléments à éviter comme le trioxyde d’antimoine, les acétaldéhydes et les formaldéhydes étant précisé que des limites en quantité sont prévues pour ces substances. Les risques de migration dans les aliments ont été démontrés, notamment pour les barquettes lorsqu’elles sont chauffées.

Même si le ramassage des bouteilles en plastique qui prolifèrent dans la nature semble être un bon geste, elles deviennent rapidement un véritable nid de bactéries (https://bit.ly/3b2GpdK). Après l’ouverture d’une bouteille en plastique, il est conseillé de consommer son contenu dans les plus brefs délais au plus 24 heures qui suivent. Une fois la bouteille ouverte, des milliers de microorganismes viennent y trouver refuge et s’y développer. Pour limiter la contamination du contenant et de la bouteille en plastique et de son contenu il faut éviter de boire au goulot.

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