Réduire la forte fertilité, la morbidité et la mortalité maternelle est devenue une priorité pour le pays. De ce fait, sensibiliser et former les populations aux techniques de planification familiale et de contraception est l’une des mesures prises pour réguler le secteur démographique
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Actuellement au Burundi, on est à 334 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes, d’après l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2016-2017. Selon les spécialistes, la planification familiale (PF) peut aider à réduire à moins de 20% le taux de décès maternel.
Sadique Niyonkuru, chargé de la communication au Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) tranquillise. A base des données actuelles, les gens adhèrent de plus en plus à l’utilisation de ces méthodes. Le bilan du PNSR montre que pour l’année 2017, le taux d’utilisation de ces méthodes était à 35,3% et en 2018 à 35%. Néanmoins, il reste optimiste. « Dans les 10 prochaines années, on aura atteint une évolution de plus de 10% ». Au début, les gens ne réalisaient pas la gravité de la situation. « En 2000, le taux d’utilisation était à 2% ». Il note une amélioration très nette. Selon lui, le niveau d’utilisation de certaines méthodes pour l’année 2017 montre que les implants étaient à 48,6%, les injectables à 27,8%, le stérilet à 11,2%, les pilules à 53% et la contraception chirurgicale volontaire à 5,4%.
Sadique Niyonkuru, chargé de la communication au PNSR : « la planification familiale (PF) peut aider à réduire à moins de 20% le taux de décès maternels
Les conseils d’abord avant le choix
Le dialogue au sein du couple est essentiel avant la prise de décision et le mari doit accompagner sa femme dans ce processus. « On leur explique toutes ces méthodes et le couple choisit la méthode préférée. Le prestataire est juste là pour pouvoir éclairer», indique Niyonkuru.
Au cas où leur choix porte sur une méthode que le prestataire juge inconvenable à leur santé, ce dernier a la prérogative d’éclairer le couple encore une fois pour qu’ils choisissent une autre méthode. En cas de besoin, il est essentiel de permettre aux femmes de passer immédiatement à une autre méthode de contraception.
Quant aux effets secondaires, ce professionnel de santé rassure. Tout médicament a toujours des effets primaires et des effets secondaires liés au traitement. « Cela veut dire que même pour ces produits contraceptifs, il peut y avoir des effets secondaires dont : l’aménorrhée, la prise de poids,…C’est pourquoi on conseille toujours de revenir dans la structure de soin pour avoir plus de conseils et pour la prise en charge de ces effets secondaires qui es gratuite ».
Les défis ne manquent pas
Les barrières socio-culturelles dont les croyances religieuses, les mentalités pro-natalistes (les enfants sont considérés comme une richesse ou une famille ayant seulement des filles continue à procréer pour avoir un garçon), les rumeurs et les préjugés, le manque d’information, la qualité des services de santé de la reproduction, les effets secondaires des médicaments, etc.
Pour ce, Sadique Niyonkuru soutient qu’il y a toujours des formations des prestataires dans la prise en charge correcte des effets secondaires. « Actuellement tous les centres de santé publics ont au moins une ou deux prestataires formées».
Toutes les formes de contraception ne conviennent pas à toutes les femmes. Certaines refusent l’idée du stérilet ou réagissent mal aux hormones, d’autres sont trop « tête-en-l’air » pour penser à prendre leurs pilules tous les jours à la même heure. Il est donc important de trouver la méthode contraceptive qui vous conviendra le mieux. « Le personnel médical devra aider les candidats à faire un bon choix», a-t-il conclu.