Hors d’usage, les véhicules sont normalement destinés à la destruction ou au recyclage. Ce qui n’est pas le cas dans notre pays. Ils sont stationnés apparemment dans de mauvaises conditions. Dire que leur traitement ne respecte pas les normes environnementales n’est pas un leurre. Pourtant, ces véhicules contiennent des éléments dangereux pour l’environnement et la santé. Ces éléments sont entre autres le carburant, l’huile de moteur, l’huile de boîte à vitesse, les liquides de frein, la batterie au plomb…Avant de stocker ces véhicules déclassés quelque part, ils devraient subir quelques traitements.
Mélance Maniragaba, journaliste.
La capitale Bujumbura est cet endroit bien garni en véhicules hors d’usage. Le centre-ville abritant la majorité des bureaux des institutions publiques et le quartier Buyenzi dont la majorité des habitants sont des mécaniciens sont renommés dans l’accueil de ces épaves.
Buyenzi mérite une attention particulière. Les véhicules hors d’usage y sont parfois garés au-dessus des caniveaux qui charrient directement les huiles et les liquides en provenance de ces véhicules vers la rivière Ntahangwa. Cette dernière se jette directement dans le lac Tanganyika qui contient environ 17 % d’eau douce disponible sur la planète.
Par ailleurs, les eaux de pluie provenant des collines qui surplombent la capitale Bujumbura emportent sur leur passage ces huiles et liquides qu’elles déversent dans le lac Tanganyika. A part le lac Tanganyika, le sol subit également cette pollution. Ce qui constitue un danger pour les êtres vivants.
Bien que ces véhicules soient dédaignés et conservés en désordre, ils constituent une aubaine dans la commercialisation de la ferraille. Les entreprises qui font le recyclage des déchets métalliques sont à l’œuvre et peuvent s’en servir à bon escient. Le seul problème est de savoir là où les trouver.
Une commission mixte a été mise en place pour collecter les véhicules hors d’usage il y a de cela trois mois. Cela en vue de les revendre. Ce qui donne une lueur d’espoir. Tout en souhaitant un bon travail à la commission, notre contribution serait que l’urgence soit la mise en place d’un centre de gestion de ces véhicules ainsi que des huiles et des liquides qu’elles contiennent. Cela facilitera non seulement leur écoulement, mais aussi la protection de l’environnement.