Depuis les années 1990, l’assainissement de la ville de Bujumbura était assuré par les Services Techniques Municipaux (SETEMU). Cet organisme bénéficiait des appuis budgétaires pour fonctionner. Il y avait des engins plus ou moins adaptés à la collecte des ordures surtout au niveau des lieux publics. Avec l’agrandissement de la ville et la croissance exponentielle de la population urbaine, la gestion des déchets devient de plus en plus complexe. D’où la prolifération des dépôts sauvages des ordures ménagères. Ce qui cause du tort à l’environnement.
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Pour voler au secours des SETEMU, les autorités municipales ont pris diverses initiatives qui se sont soldées par des échecs cuisants. La collecte et la gestion des déchets ont été attribuées à des opérateurs privés. Les associations et les coopératives en charge de la salubrité se sont partagées de la ville de Bujumbura zone par zone. Les camions passaient dans les quartiers au moins une fois par semaine pour collecter les déchets. L’arsenal des déchets était acheminé vers la décharge publique de Mubone non aménagée.
Sous d’autres cieux, les déchets valent de l’or. Il suffit d’une bonne organisation et le pays pourrait en profiter. L’Ethiopie a récemment inauguré une centrale électrique qui tourne grâce aux déchets. Les partenaires techniques et financiers du Burundi avaient appuyé le gouvernement dans la gestion des déchets. Les investisseurs Suédois et Hollandais qui voulaient investir dans la valorisation des déchets n’ont pas réussi à le faire. Avant la crise de 2015, la Belgique pilotait un projet sur la gestion des déchets au Nord de la capitale économique. Le projet de fabrication des briquettes combustibles à base des déchets n’a pas été pérennisé.
La complexité du traitement des déchets réside dans la nature même des déchets. On distingue les déchets solides des déchets liquides et les déchets toxiques. Chaque type de déchet nécessite un traitement spécifique au risque de causer un désastre environnemental. Les conséquences sanitaires s’amplifient.
Pour une gestion efficace des déchets, il faut obliger les ménages à faire le tri sélectif afin de classer les déchets. Cela inclut une large campagne de sensibilisation et une meilleure planification. La mairie a un grand rôle à jouer pour coordonner les interventions dans ce secteur et donner une orientation globale.
L’idéal serait d’outiller les communes municipales pour un traitement adéquat au niveau déconcentré. D’où la nécessité de construire des décharges publiques et d’organiser la chaîne de valeur de la collecte à la transformation des déchets en produits finis. Dans ces conditions, les défis se convertiront progressivement en des opportunités multiformes.
Le Plan National de Développement (PND) préconise l’amélioration de la filière biomasse (bois-énergie, charbon de bois, tourbe, déchets municipaux) tout en sauvegardant l’environnement. En ce sens, il prévu l’aménagement d’une centrale thermique à base de déchets municipaux d’une capacité de 30 MW.
Une lueur d’espoir se profile à l’horizon. Le nouveau Maire a des ambitions pour assainir la ville de Bujumbura. De nouvelles initiatives s’annoncent. « Les membres de la diaspora burundaise souhaitent investir dans la valorisation des déchets solides en briquettes combustibles… », déclare Jimmy Hatungimana. Sur la voie publique, des poubelles publiques ont été installées sur les grandes artères de la ville de Bujumbura, surtout en commune de Mukaza, mais leur entretien pose problème.