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Vers l’installation d’un terminal frigorifique ?

Une bonne nouvelle pour les exportateurs des produits périssables. L’aéroport international Melchior Ndadaye est en passe de se doter d’un terminal frigorifique. Cette infrastructure vise à faciliter les échanges commerciaux entre le Burundi et le reste du monde. Les travaux vont coûter autour de 1,8 millions USD. L’opérationnalisation effective de ce terminal est attendue au mois de juillet 2022 

Le Burundi s’engage sur la voie de diversifier son économie qui dépend essentiellement de l’agriculture. En plus de l’augmentation de la production, le gouvernement s’investit davantage dans la transformation et la valorisation des produits pour conquérir le marché extérieur. D’ailleurs, « la production, la transformation et la commercialisation constituent une chaine indispensable pour le développement du pays. Et, sans infrastructures de transport, cette chaine ne peut pas exister…», a déclaré Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi lors du lancement des travaux de réhabilitation et de modernisation du port de Bujumbura. Le chef de l’Etat réitère son soutien aux opérateurs économiques pour promouvoir le commerce extérieur.

De toute évidence, le pays doit maximiser les recettes d’exportation pour pallier à la pénurie récurrente des devises. Pour le ministère ayant les finances dans ses attributions, il n’y a pas de solutions magiques, nous devons impérativement exporter. « La pénurie des devises est un véritable casse-tête. On ne peut ni récolter ni collecter les devises au niveau du pays. Pour pallier à ce défi. Nous n’avons pas d’autres choix que d’exporter les produits locaux pour accroître les recettes d’exportation », a précisé Dr Domitien Ndihokubwayo, ministre des Finances, du Budget et de la Coopération au Développement Economique.

Le terminal frigorifique vient faciliter les échanges commerciaux entre le Burundi et le reste du monde. (Photo : Akeza.net)

Une bonne nouvelle pour les exportateurs

Le secteur privé éprouve d’énormes difficultés à exporter les produits périssables. A l’origine de cette situation, le manque d’infrastructures adéquates pour conserver ces produits à froid avant leur exportation, fait savoir Epimaque Murengerantwari, spécialiste construction au niveau du Projet de Développement Local de l’Emploi (PDLE) et superviseur de l’activité de mise en place d’un terminal frigorifique à l’aéroport international Melchior Ndadaye. Il révèle que les exportateurs ont exprimé leurs besoins par rapport aux contraintes pour écouler les produits périssables sur le marché international.

Aussi, le gouvernement a-t-il  décidé de mettre en place un terminal frigorifique à l’aéroport international Melchior Ndadaye, dixit Murengerantwari.

La Banque Mondiale à travers le PDLE apporte un appui technique et financier pour mener à bien cette activité. Ledit projet sera réalisé en trois étapes, à savoir : le recrutement d’un consultant spécialiste des chaines logistiques pour réaliser une étude technique, la construction des hangars de stockage et la fourniture et l’installation d’un terminal frigorifique, détaille M. Murengerantwari. Le coût estimatif de cette activité oscille autour de 1,8 millions USD.

Un projet en cours…

Pour ce qui est de la capacité d’accueil, le superviseur de l’activité renseigne que cette étude qui fait ressortir les détails sur le tonnage et les quantités à conserver avec le dimensionnement est en cours.  Il rassure qu’il s’agit d’un terminal qui répond aux normes internationales.

Notre interlocuteur essaie de décrire à quoi ressemblerait le bâtiment où va transiter les produits agricoles et halieutiques avant leur exportation. Il s’agit d’un complexe frigorifié avec des compartiments munis d’un système de refroidissement adapté à chaque type de produit. Le terminal sera opérationnel d’ici le mois de juillet 2022.

Pour booster l’exportation des produits frais

Cette infrastructure va servir à stocker et conserver le poisson frais, les légumes et les fruits prêts pour exportation. Pour pallier à d’éventuelles coupures d’électricité, l’aéroport dispose déjà de groupes électrogènes en quantités suffisantes qui assurent automatiquement le relais en cas de coupure d’électricité. Le consultant a déjà visité le terrain pour inventorier les besoins. Il s’est entretenu avec toutes les parties prenantes dont l’autorité de l’aviation civile qui donne des gages en ce qui concerne l’alimentation en électricité. L’accès à l’eau courante est également assuré. L’étude va déterminer au millimètre près les quantités de produits à conserver en fonction du potentiel exportable.

D’après les cadres du PDLE, la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB) va gérer temporairement le terminal. Par après, il y aura des pourparlers avec le gouvernement pour désigner un gestionnaire permanent. Tout exportateur peut utiliser le terminal, mais il devra s’acquitter des frais de conservation qui seront fixés via l’étude technique qui paraîtra incessamment. Le PDLE est un projet initié par le gouvernement du Burundi et financé par la Banque Mondiale avec un montant global de 50 millions USD. Il se focalise sur l’Investissements dans les infrastructures locales (écoles, marchés, routes, …) et le soutien au développement des chaînes de valeur pour  la relance économique. Le projet a été lancé en juin 2018 et prendra fin en juillet 2022. 

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