L’épizootie sévit toujours malgré la reprise des activités d’abattage. Les pertes économiques liées à cette crise sont incommensurables à l’échelle nationale. Les communales, les éleveurs, les bouchers ont été fortement touchés par cette crise. Le comité national de riposte vient d’arrêter une série de mesures supplémentaires en vue de maîtriser cette fièvre qui menace le cheptel.
Le comité national chargé du suivi de la Fièvre de la Vallée du Rift s’est réuni ce jeudi pour analyser l’état des lieux de l’épizootie et évaluer l’impact des mesures prises pour contenir la maladie. Certes l’ampleur de la maladie a fortement diminué, mais il ne faut pas baisser la garde.
Ainsi, une série de nouvelles mesures ont été arrêtées. Ce sont notamment l’ouverture progressive des marchés bétail. Pour le moment, la vente se fera à l’intérieur de chaque province. De plus, les animaux en provenance des marchés du bétail doivent directement être acheminés vers les abattoirs dans les véhicules.
Une quarantaine obligatoire aux animaux importés
La divagation des animaux reste interdite. Pour les animaux destinés à l’élevage, les bovins doivent être escortés par les agents de l’ordre pour franchir les frontières interprovinciales.
Les animaux achetés pour l’élevage doivent passer en quarantaine avant d’être transportés vers les provinces de destination. Il en est de même pour le bétail importé. En outre, les acheteurs doivent se munir d’une attestation dûment signée par les Directeurs des BPEAEs.
La campagne de vaccination se poursuit
Le comité national annonce la poursuite de la campagne de vaccination surtout dans les lieux où est déclarée la maladie. Le 2ème lot contenant 13 0000 doses de vaccins de lutte contre la Fièvre de la Vallée du Rift a été réceptionné en date du 22 septembre courant par ledit comité à l’aéroport international Melchior Ndadaye.
Le nouveau ministre en charge de l’agriculture Dr Ir Sanctus Niragira exhorte les techniciens à assurer le suivi régulier de la situation de cette épizootie afin d’arrêter des mesures conséquentes.
Des retombées économiques qui perdurent
La crise du bétail a plongé les économies communales dans le rouge. La fermeture des marchés de bétail et d’ovins impacte négativement les recettes des communes de la province de Bururi. D’après Juvent Ndayikeza, chef de cabinet du gouverneur de la province de Bururi, toutes les six communes que compte cette province accusent un manque à gagner au niveau des recettes communales et cela de manière disproportionnée. La commune de Matana à elle seule enregistre chaque mois un manque à gagner qui oscille entre 12 millions et 15 millions de FBu.
Les bouchers ont déjà rangé leur matos. « En plus des éleveurs, les commerçants de vaches et les bouchers vivent des conditions financières difficiles, car certains ne vivaient que de la commercialisation du bétail », déplore-t-il.
Que faire pour prévenir les épizooties éventuelles ?
Le Burundi est un théâtre des épizooties notamment la peste porcine, la peste des petits ruminants. Pour se protéger contre les épizooties, Dr Joseph Butore, médecin vétérinaire et professeur d’université propose la construction des laboratoires vétérinaires sur tous les postes frontières. De cette façon, les animaux importés devraient séjourner quelques jours à la frontière et mis en quarantaine pour des contrôles médicaux nécessaires avant d’être acheminés vers l’intérieur du pays.
Depuis le début de cette crise, plus de 827 vaches ont été infectées par la fièvre de la vallée du Rift. Parmi elles, 323 sont déjà mortes. 13 provinces étaient déjà atteintes par cette maladie jusqu’au 20 juin 2022. Les provinces les plus touchées sont celles du Nord du pays en l’occurrence Ngozi, Kirundo, Muyinga, et Kayanza. Des mesures urgentes ont été prises par le ministère pour tenter de contrer la propagation de cette maladie. Il s’agit notamment de la fermeture des marchés de bétail, de l’interdiction de l’abattage des ruminants dans les zones affectées, etc.