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Vers la ratification de l’accord sur la ZLECAf

La Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) est en vigueur depuis juillet dernier. Pourtant, le Burundi n’a pas encore ratifié l’accord de sa mise en œuvre malgré les atouts de ce grand marché continental. Le ministre en charge du commerce rassure que des tractations sont en cours en vue de ratifier les instruments de cet accord

L’Ong TradeMark East Africa (TMEA) en collaboration avec la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) a organisé un Forum National sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf). Le but ultime était de mener une réflexion sur l’impact qu’aurait cette zone de libre échange continentale sur le Burundi, a indiqué Christian Nibasumba, directeur pays de TradeMark East Africa.

Les objectifs de la ZLECAf sont entre autres créer un marché continental unique de biens et de services avec la libre circulation des personnes et des investissements, ouvrant ainsi la voie à l’accélération de l’établissement de l’union douanière continentale. « La ZLECAf devrait également renforcer la compétitivité des industries et des entreprises grâce à l’exploitation des possibilités de production à grande échelle, à l’accès au marché continental et à une meilleure allocation des ressources », précise Mme Daya Bragante, cheffe de section des initiatives sous régionales au sein de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique.

Jean Marie Niyokindi, ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme: « Le commerce constitue un moteur de développement économique dans notre pays où la grande partie des devises provient des exportations »

Des produits d’exportation à faible valeur ajoutée

« Le commerce constitue un moteur de développement économique dans notre pays où la grande partie des devises provient des exportations », a précisé Jean Marie Niyokindi, ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme. Cependant, déplore-t-il, force est de constater que les exportations vers le reste de l’Afrique, bien qu’ayant surpassée les exportations vers le reste du monde en 2015 et en 2016, ont sensiblement diminué ces dernières années.

Pour justifier la chute des exportations du pays vers les pays africains, le ministre Niyokindi évoque la faible performance du pays en termes de diversification de ses exportations. Celles-ci concernent surtout les services, les produits agricoles et miniers qui ont une faible valeur ajoutée. Par contre, les exportations des produits manufacturés sont presqu’inexistantes. Il espère que la mise en œuvre de la ZLECAf au Burundi pourra être sans nul doute la solution tant attendue pour y remédier. Elle augmentera le commerce intra-africain en réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires à son commerce avec les pays africains. Elle améliorera également les perspectives de diversification des exportations des produits manufacturés, rassure le ministre en charge du commerce.

En effet, cette zone couvrira potentiellement 55 Etats membres de l’Union Africaine, faisant d’elle la plus grande zone de libre échange dans le monde depuis la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).  La zone de libre échange continentale africaine va s’intéresser aux protocoles sur les investissements, à la concurrence et à la propriété intellectuelle. « Le protocole sur la libre circulation des personnes constituera aussi une part importante du marché unique proposé. Une fois complète, ZLECAf sera une zone de libre échange continentale à l’échelle continentale pour les Etats qui auront déposé leurs instruments de ratification », fait savoir le ministre Niyokindi.

Le processus de ratification est en cours

Dans la sous-région de la CAE, seuls le Burundi et la Tanzanie n’ont pas encore ratifié cet accord. Le directeur pays de TMAE interpelle les parlementaires burundais à y trouver leurs comptes en débattant ouvertement sur l’impact qu’aurait la ZLECAf sur le Burundi. Le ministre en charge du commerce informe que le processus de ratification de l’accord est en cours. « Le gouvernement du Burundi a d’ores et déjà mis sur pied une commission ad hoc pilotée par les services de la première Vice-Présidence de la République. Celle-ci va sortir un rapport final à transmettre au conseil des ministres avant de passer à l’étape de ratification », déclare le ministre Niyokindi.

Il invite le Gouvernement à prendre la balle au bond étant donné que la ZLECAf représente une opportunité pour le Burundi d’accélérer son industrialisation conformément aux objectifs du Plan National de Développement (PND 2018-2027). Le troisième axe du PND prône une industrie dynamique, diversifiée et compétitive au niveau régional et international.

L’accord établissant la ZLECAf est entré en vigueur le 30 mai 2019 pour 24 pays ayant déposé leurs instruments de ratification. A ce jour, 28 pays ont à la fois signé et ratifié l’accord de libre-échange. La phase opérationnelle de la ZLECAf a été officiellement lancée lors de la 12ème session de l’assemblée extraordinaire de l’Union Africaine tenue à Niamey. Cette zone sera régie par 5 instruments opérationnels, à savoir : les règles d’origine, le forum de négociation en ligne, la surveillance et l’élimination des obstacles non tarifaires, un système de paiement numérique et l’observatoire africain du commerce, détaille Mme Bragante. Dans nos éditions ultérieures, nous reviendrons de manière détaillée sur les retombées économiques de la ZLECAF au Burundi.

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