L’âge de pension peut désormais s’étendre jusqu’à 70 ans pour les fonctionnaires de l’Etat œuvrant dans les secteurs dont les emplois présentent des particularités d’expertise. Pourtant, la confédération des syndicats du Burundi affirme que l’âge de la retraite reste inchangé, car c’est une dérogation et non une règle.

Célestin Nsavyimana, président de la Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU).
Selon l’ordonnance ministérielle conjointe du ministre de la Fonction Publique et du ministre ayant la solidarité nationale dans ses attributions no 570 /317 du 29 février 2024, l’âge légal de pension est de 60 ans pour les fonctionnaires de l’Etat. Cependant, cet âge peut s’étendre jusqu’ a 70 ans pour ceux qui œuvrent dans les secteurs dont les emplois présentent des particularités d’expertise, notamment la santé, l’enseignement, la formation, la recherche, l’industrie, le commerce et la communication. Cette ordonnance dit que les modalités de cette prolongation seront précisées dans le règlement de l’entreprise.
Pour les travailleurs œuvrant dans des conditions particulièrement pénibles pouvant occasionner une usure prématurée, l’âge de cessation de service a été ramenée à 55 ans. Ce sont entre autres ceux qui travaillent dans les mines, sous très haute ou basse température, dans les profondeurs, ceux comportant le soulèvement de lourdes charges sans manutention mécanique ou dans d’autres conditions excédant les normes.
Seront-ils encore productifs à 70 ans ?
D’après la Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU), l’âge légal de pension n’a pas été changé. Joint par téléphone, Célestin Nsavyimana, président de cette confédération indique qu’il reste toujours à 60 ans. « L’âge de cessation de service reste inchangé, car cette ordonnance est une dérogation et non une règle », explique-t-il.
Auparavant, l’âge légal de la retraite était établi à 65 ans. En octobre 2020, l’Assemblée Nationale a adopté le projet de loi portant révision du code de travail du Burundi qui fixait l’âge de la retraite à 60 ans en vue de donner plus de chance aux chercheurs de l’emploi d’être embauchés, mais aussi pour permettre aux travailleurs qui ne se sentent plus en mesure de continuer le service à plus de 60 ans de se reposer. Pourtant, le ministère de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi et celui des Droits de la Personne Humaine, des Affaires Sociales et du Genre ont fait sortir une ordonnance portant dérogation de prolongation de service jusqu’à 70 ans.
Cette ordonnance dit aussi qu’après entente avec l’employeur, une retraite anticipée peut être accordée au travailleur qui le sollicite. Celui-ci continuera à bénéficier des avantages éventuels de départ à la retraite prévus par le règlement de l’entreprise.