Site icon Burundi Eco

Vers une bonne gestion des aires protégées ?

Au Burundi, les aires protégées sont handicapées par le fait d’être établies sur de petites superficies ne leur permettant pas d’en assurer une réelle pérennité, reconnait l’OBPE. En plus, elles sont menacées par la pression démographique. Sous le financement de l’Union Européenne, des organisations non gouvernementales tentent de rectifier le tir

Les aires protégées ont une superficie d’environ 166 668, 5 ha, soit 5, 9% du territoire national.

 

Financés par l’Union Européenne à hauteur de 200 mille euros chacun, trois projets du programme BIOPAMA (programme pour la biodiversité et la gestion des aires protégées) ont été officiellement lancés lundi le 22 mai 2023 dans la commune de Kigamba de la province de Cankuzo.

Lesdits projets seront exécutés dans trois aires protégées dont les Paysages aquatiques protégés du Nord, le parc national de la Ruvubu et les sites des monuments de l’Est (les chutes de Karera et les failles de Nyakazu). Ils seront mis en œuvre en partenariat avec l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement et les Organisations Non-Gouvernementales comme Action Ceinture Verte pour l’Environnement (ACVE) en collaboration avec l’Institut pour la Coopération Universitaire (ICU) et le consortium Association Protection des Ressources Naturelles pour le Bien-Etre de la Population (APRN-BEPB) ainsi que Conservation et Communauté de Changement (3C).

Elles sont menacées par la pression démographique

Sur tout le territoire national, les aires protégées sont constituées entre autres par trois parcs nationaux, six réserves naturelles, deux monuments naturels et trois paysages protégés, fait savoir Samuel Nibitanga, directeur des Forêts à l’OBPE-Gitega. Elles ont une superficie d’environ 166 668, 5 ha, soit 5, 9% du territoire national. La végétation naturelle dans les aires protégées comprend 55% des aires disponibles dans tout le pays. « Concernant les écosystèmes aquatiques, sur un total de 263 400 ha, seulement 10% sont dans les aires protégées ».

Les aires protégées du Burundi souffrent de l’handicap d’être établies sur de petites superficies ne leur permettant pas de protéger de grandes surfaces et leurs éco-tourismes pour en assurer une réelle pérennité, regrette-il.

En plus, la pression démographique observée sur tout le territoire national met en exergue la croissance exponentielle des besoins en ressources naturelles et en terres agricoles et les aires protégées en pâtissent, reconnait Samuel Nibitanga. Les tensions avec les populations riveraines sont légion. Les populations riveraines ne participent que rarement dans le processus de gestion des aires protégées. Ces dernières tirent peu de touristes suite au manque de développement de ce secteur.  Les populations riveraines ne perçoivent pas de retombées économiques significatives des aires protégées sauf quelques emplois générés.

Une lueur d’espoir ?

Le directeur des Forêts se dit que ces projets arrivent au moment opportun. « Le monde entier vient d’adopter un nouveau cadre mondial sur la biodiversité ». Ils participeront à l’atteinte de ses objectifs globaux axés sur la santé des écosystèmes et des espèces, notamment pour mettre fin à l’extinction d’origine anthropique des espèces, l’utilisation durable de la biodiversité et le partage équitable des avantages découlant des ressources des aires protégées. « Le ministère en charge de l’environnement salue l’appui apporté par l’Union Européenne dans le secteur de la protection de l’environnement », précise-t-il.

Il espère que ces trois projets permettront de renforcer les infrastructures touristiques, la gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité de ces aires protégées et en conséquence, le développement du tourisme.

« Ce financement témoigne de l’engagement de l’Union Européenne à répondre résolument aux menaces que constituent le changement climatique et la dégradation de l’environnement, à travers la promotion d’une économie verte, la restauration de la biodiversité et la réduction de la pollution », a déclaré Claude Bochu, ambassadeur de l’Union Européenne au Burundi.

Il rappelle que la 15 ème Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies qui s’est déroulée à Montréal au Canada en décembre 2022 a abouti au « Cadre Mondial pour la Biodiversité post-2020 » dont un des grands objectifs est que chaque pays signataire soumette au moins 30% de son territoire à un statut de protection, comme parc national, réserve naturelle, paysage protégé, forêt naturelle classée… à l’horizon 2030.

Et d’inviter le Burundi et ses partenaires au développement à redoubler d’efforts afin d’atteindre cet objectif avant 2030.

Quitter la version mobile