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Vie active après la retraite, une préoccupation pour les femmes

Le départ à la retraite fait surgir de nombreuses questions liées à comment gérer sa vie inactive. C’est au moment où en percevant une pension insignifiante, certains fonctionnaires deviennent vulnérables et leur santé se dégrade. Les plus intelligents commencent à anticiper à faire face, y compris les femmes

Edith Nibigira : « Je voyais petit à petit que j’approche l’âge de la retraite et je ne me voyais pas rester à la maison à manger et attendre la mort ».

   

C’est l’histoire d’Edith Nibigira. Il est 10h du matin quand Burundi Eco la contacte pour la rencontrer en tant que femme importatrice. Elle dit qu’après 11h, il est impossible de la trouver. Nous nous dépêchons pour la rencontrer avant cette heure butoir. Elle nous donne rendez- vous dans son lieu de travail, à l’avenue de l’Amitié dans les enceintes de la galerie Blessing Market.  Le bruit des machines à coudre, des pagnes, des robes taillées suspendues, des tas de tissus rangés, l’ambiance est digne d’un atelier de couture bien équipé. A notre arrivée, elle corrigeait les copies d’examen, pas difficile de deviner qu’elle est enseignante. Elle dit : « à 11h, je pars à mon autre activité de la journée ». Elle explique qu’au cours de la journée, elle concilie deux activités.

« J’ai pensé à ma retraite… »

Dans la vie de tous les jours, elle est enseignante. A côté de son travail dans la fonction publique, elle dit qu’elle a toujours pensé à trouver un autre travail qui pourra compléter son petit salaire de la fonction publique et plus tard l’aider quand elle sera à la retraite. « Je voyais petit à petit que j’approche l’âge de la retraite et je ne me voyais pas rester à la maison à manger et attendre la mort ». Si la santé nous le permet, il faut qu’on travaille jusqu’à ce qu’on soit dans l’incapacité de le faire, ajoute-elle. Dans son fort conscient, elle savait que le moment de commencer à se préparer à sa retraite, c’est quand elle est encore en service.

Heureusement, étant enseignante, elle avait une demi-journée libre dont elle pouvait profiter. Mais, malheureusement, elle n’en a pas profité depuis longtemps. « Je regrette ces demi-journées perdues, j’aurai dû réagir très tôt », lance-t-elle.

Pourquoi l’atelier de couture ?

L’idée de démarrer un atelier de couture m’est venue il y a de cela quelques années, explique-t-elle. Mais elle a été contrainte de trouver là où elle pourra apprendre le métier de couture parce qu’elle savait que ce qu’elle voulait faire n’est pas un travail d’animateur.

Heureusement pour elle, elle a eu connaissance, après beaucoup de tentatives d’apprendre, d’une association qui dispense des formations de couture. Après la formation, je n’ai jamais rêvé petit. Je n’ai jamais pensé travailler sous un parapluie. Je rêvais de quelque chose de grand », témoigne-t-elle

Je me voyais plus tard possédant un grand atelier de couture qui réalisera de grandes commandes des entreprises. De l’idée à sa mise en application, Mme Nibigira, la tâche n’a pas été facile. Elle a dû apprendre la couture. Après sa formation, elle a ouvert une coopérative de couture et de formation en couture. 

Ses proches, auxquels elle exposait son idée l’ont découragé. « Ils me disaient que je n’y arriverai pas, que je n’allais pas réussir où les autres ont échoué. Seul mon mari m’a soutenu dès le début de l’aventure”. Le seul problème qu’elle dit rencontrer est celui de concilier la tâche d’être mère et épouse et ses deux métiers. Avec un sourire aux lèvres, elle dit : ” C’est fatiguant, mais ça vaut la peine. Et j’y arrive ».

Elle importe elle-même son matériel

Après son ouverture, l’atelier s’est développé jusqu’à réaliser son rêve de coudre pour les grandes maisons. Les commandes de ces grandes entreprises sont souvent très exigeantes en termes de qualité et de quantité. Ce qui fait que le marché local ne peut pas satisfaire à leurs exigences. « J’ai dû apprendre comment et où importer ». Elle a commencé par mandater les autres qui s’y rendent. Elle dit qu’elle n’a pas d’obstacles spécifiques en tant que femme, mais que c’étaient des obstacles communs à tous les importateurs, surtout le manque de devises et cherté des prix des produits importés

Aujourd’hui, elle est à la fois couturière et enseignante. Elle dit que là où elle est aujourd’hui, elle ne s’y envisager pas mais non plus n’est pas où elle veut être. Mais une seule chose est importante pour elle :  « Je suis sûre que dans ma retraite, je resterai active et je resterai autonome financièrement », se ravie-t-elle.

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