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Visa touristique unique de l’EAC : Une facilité pour booster le tourisme

Pays le plus enclavé des pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), le Burundi a intérêt à adhérer à la politique du visa touristique unique de l’EAC. Ce qui boostera la rentrée des devises. Cela améliorera également les investissements directs étrangers, relèvera le secteur de l’hôtellerie et du tourisme…

« Si le Burundi adhère au visa touristique unique de l’EAC, il aura droit à un montant donné suivant une nouvelle clé de répartition à se convenir sur le coût du visa sans rien dépenser ».

« Cela faisait un bon bout de temps que le visa touristique unique de l’EAC n’était pas une priorité », déclare Hon. Olivier Suguru, président de la Chambre Fédérale du Commerce et de l’Industrie du Burundi (CFCIB). C’était ce mardi 25 avril 2023 lors du café du président, un cadre créé en 2019 par la chambre afin de faire avancer le secteur de l’industrie et du commerce.

Parmi les thèmes à l’ordre du jour, explique-t-il, figure l’adhésion du Burundi au visa touristique unique de l’EAC.

Denis Nshimirimana, secrétaire général de la CFCIB fait remarquer qu’en tant que pays le plus enclavé des pays membres de l’EAC, le Burundi a intérêt à adopter le visa touristique unique de l’EAC.

Pour une intégration plus large

Pour M.Nshimirimana, le traité créant la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) prévoit que deux Etats ou plus peuvent s’accorder sur une politique commune, l’adopter et la mettre en œuvre. C’est cela qu’on appelle le principe de la géométrie variable.

« Le traité promeut une progression de la coopération entre les groupes de la communauté en vue d’une intégration plus large dans différents domaines et à des rythmes différents. Un pays peut joindre un groupe constitué quand il juge opportun de le faire à sa guise et sans contrainte », explique-t-il avant de préciser que dans ce cadre, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda ont adopté un certain nombre de politiques communes dont le visa touristique unique de l’EAC.

M.Nshimirimana informe que le visa a une validité de trois mois pour un coût de 100 USD. « Il a été conçu pour favoriser les investisseurs étrangers, les visites familiales et amicales et les touristes de longue durée », renchérit-il.

M.Nshimirimana notifie que le demandeur de ce visa s’adresse à n’importe quelle ambassade qui se situe dans sa proximité soit à l’ambassade du Kenya, du Rwanda ou de l’Ouganda. Ce qui lui permet de visiter un de ces trois pays sans exigence de visa.

« Les bénéficiaires de ce visa ont le temps de s’enquérir sur place des possibilités et des conditions d’investissements, de faire enregistrer et de démarrer son entreprise sans pouvoir renouveler son visa », martèle-t-il.

Quant au partage des recettes, il avoue que si par exemple c’est l’ambassade du Kenya qui délivre le visa, celui-ci encaisse 40 USD et le Rwanda et l’Ouganda se partagent à parts égales les 60 USD qui restent, soit 30 USD chacun. Cela sans avoir délivré le visa.

Pour gérer les mouvements, les touristes entrent par des postes-frontières informatisés et les trois pays utilisent le même logiciel interconnecté.

Détérioration des relations entre le Rwanda et le Burundi, motif de la non adhésion du Burundi au visa touristique unique de l’EAC

Les raisons sécuritaires, surtout la détérioration des relations entre le Burundi et le Rwanda est la raison qui a poussé le Burundi à ne pas adopter le visa touristique unique de l’EAC, fait savoir un des participants au café du président.

M.Nshimirimana rappelle que les touristes ont tendance à visiter les zones côtières riches en faune.

Il signale que le pays dispose de peu d’ambassades dans le monde, soit une trentaine. Or, une fois adopté le visa touristique unique de l’EAC, le visiteur voulant venir au pays peut demander le visa dans n’importe quelle ambassade d’un pays membre de la géométrie variable.

Pour lui, il n’existe pas d’ambassade du Burundi en Amérique latine et en Océanie. Il existe 2 ambassades aux USA et au Canada, 14 ambassades en Afrique, 9 ambassades en Europe et 5 ambassades en Asie.

« Sur 187 pays que comptent les Nations Unies, on a qu’une trentaine d’ambassades. Or, la promotion du tourisme passe par les ambassades et le pays ne peut pas se payer le luxe d’ouvrir une centaine d’ambassades de par le monde. La tendance est d’en fermer quelques-unes », explique M.Nshimirimana.

Et de déplorer : « Un touriste qui visite le kenya, le Rwanda ou l’Ouganda n’a aucun intérêt à entrer au Burundi, car il va payer un visa supplémentaire de 100 USD.

Pourtant, continue M.Nshimirimana, si le pays adhère au visa touristique unique de l’EAC, il aura droit à un montant donné suivant une nouvelle clé de répartition à se convenir sur le coût du visa sans rien dépenser.

« Les investissements directs étrangers vont s’améliorer. Le secteur hôtellerie et tourisme pourra se relever ainsi que la rentrée des devises. Le Burundi sera mieux connu par les voyageurs. Ce qui améliorera l’image du pays », révèle-t-il.

Penser aux infrastructures

Jean Pierre Niyonsaba de l’Autorité de l’Aviation Civile du Burundi (AACB) plaide d’abord pour la réhabilitation et la modernisation de l’aéroport international Melchior Ndadaye de Bujumbura. Ses infrastructures datent des années 1980.

Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme reconnait qu’avant d’adopter le visa touristique unique de l’EAC, le pays a besoin de la mise en place des infrastructures touristiques.

Elle certifie que l’adoption de ce visa relève de la législation. Ce qui demande une série de procédures et de plaidoiries pour l’adopter.

Pour faciliter les échanges, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda ont adopté aussi un réseau de télécommunication unique, c’est-à-dire qu’un Rwandais qui téléphone à Nairobi est facturé comme si c’était un appel Kigali-Kigali ; donc un appel régional devient un appel local du point de vue du coût. Le but étant de faciliter les affaires. Une autre décision est l’usage de la carte nationale d’identité comme document de voyage au niveau de l’EAC. On n’a plus besoin de passeport qui coûte 235 mille FBu, soit plus de 100 USD au taux de change officiel pour sillonner les trois pays…

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