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Vive la liberté de la presse !

A la veille de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, la rédaction du journal Burundi Eco revient sur l’exercice du métier de journaliste. D’après, le récent classement de Reporters Sans Frontières (RSF), le Burundi enregistre des avancées dans la liberté de la presse. Le occupe la 147ème place sur 180 pays. Il a gagné ainsi 13 places. Cela est dû notamment à la libération de nos quatre confrères du groupe de presse Iwacu le 24 décembre 2020.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Malgré ces avancées, les défis ne manquent pas. Les journalistes vivent avec des séquelles de la crise de 2015 entre autre la destruction de certains médias indépendants. L’autocensure s’empare des rédactions. Les organisations professionnelles et les organes d’autorégulation sont indispensables pour faciliter la juridiction des pairs. Ils aident à rectifier le tir ou à redresser certains médias qui enfreignent le code d’éthique et de déontologie professionnelle. L’absence de l’Union Burundaise des Journalistes (UBJ) et l’Observatoire de la Presse Burundaise (OBP) fragilise le tissu médiatique.

Petit à petit, le climat de méfiance envers les médias s’estompe. Sur le plan communicationnel, il existe des innovations pour faciliter l’accès des professionnels des médias aux sources d’information. Nous citerons à titre d’exemple la nomination des porte-paroles des institutions et l’organisation des émissions publiques trimestrielles. Cependant, il est déplorable que la mise en place des porte-paroles soit perçue comme une stratégie de se protéger contre les agressions de la presse. Certains porte-paroles se comportent comme des « fusibles » dans un circuit fermé. Ils n’interviennent qu’occasionnellement sur les ondes alors qu’ils devraient interagir quotidiennement avec les médias. Il n’est pas rare qu’un journaliste se heurte à ce genre d’obstacles. Quel est ce porte-parole qui exigerait à un journaliste d’adresser une correspondance à son chef hiérarchique pour demander une autorisation de réagir aux préoccupations de la presse ! Dans ce  cas, on ne connait pas véritablement son rôle, celui de servir de pont entre les professionnels des médias et votre institution. Ce ne sont que des tracasseries administratives qui n’aboutissent à rien.

L’accès aux sources d’informations est un droit et non un privilège. Il est inconcevable de constater les restrictions de certains officiels qui rendent difficile l’accès aux sources d’informations, S’agit-il d’une ignorance de la loi ou d’une façon délibérée de retenir l’information. Cela entrave l’exercice du métier de journaliste. « Quand les gens ne sont pas bien informées, ils ne peuvent pas s’empêcher de mal penser. Et l’institution en paie de sa crédibilité », prévient ce sénior du monde médiatique. Pour lui, tout le monde est perdant en cas de rétention de l’information. Cela entraine tout de même la population à se méfier des médias, commente Simon Kururu, journaliste à la retraite dans notre article rédigé sur la rétention de l’information.

Nous saluons et encourageons les porte-paroles qui excellent dans leur métier qui s’expriment même sur des sujets qui fâchent. Ces derniers ont mis en place des plateformes pour informer les responsables des rédactions sur les nouvelles dans leurs institutions respectives. Pourquoi les autres ne veulent pas imiter leurs collègues ?

Chers lecteurs et auditeurs, vous avez le droit de s’exprimer librement sur des sujets d’intérêt public. L’article 31 de la Constitution stipule que la liberté d’expression est garantie. L’Etat respecte la liberté de religion, de pensée, de conscience et d’opinion. D’ailleurs, « l’information est un bien public », selon le thème de cette année.

La rencontre du Chef de l’Etat avec les professionnels en janvier dernier a été d’importance capitale. Le Slogan « Jamais sans les médias » en dit long. Il exprime la volonté du chef de l’Etat d’associer les médias à la promotion du développement durable et au renforcement de la bonne gouvernance. Ainsi, il revient aux professionnels des medias de saisir la balle au bond pour rehausser le niveau de professionnalisme.

D’après l’Unesco, la journée internationale de la liberté de la presse célébrée le 3 mai de chaque année sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse. Elle constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle. Toute aussi importante, la Journée mondiale de la liberté de la presse est une journée de soutien aux médias qui sont des cibles pour la restriction ou l’abolition de la liberté de la presse. C’est aussi une journée de commémoration pour les journalistes qui ont perdu la vie dans la poursuite d’une affaire.

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