L’élevage des abeilles à miel appelée apiculture est généralement traditionnel. Pourtant elle constitue, selon les apiculteurs, une opportunité entrepreneuriale. Il suffit de la moderniser
« L’apiculture constitue une opportunité d’affaires », témoigne Ir Aristide Ihorimbere, un jeune apiculteur de la commune Ngozi (province Ngozi) à plus de 100 km de la capitale Bujumbura. Agé de 28 ans, le jeune apiculteur informe qu’il a 50 ruches traditionnelles et 50 ruches modernes. Pour mieux pratiquer l’apiculture, Ir Ihorimbere a fondé en 2015 une entreprise dénommée SAFETY HEALTH PRODUCT COMPANY (SHEPCOM).
Il affirme qu’avec les productions de l’entreprise et des coopératives apicoles qu’il a créées, il parvient à mettre sur le marché 10 tonnes de miel par mois.
Pour Ir Ihorimbere, une ruche moderne (habitation d’une colonie d’abeilles) ayant une colonie forte et établie dans un endroit propice donne entre 30 et 60 kg de miel par an contrairement à la ruche traditionnelle qui donne entre 10 et 20 kg de miel par an. Et de renchérir : « 1kg de miel est vendu en moyenne à 5000 FBu. Donc une ruche peut donner plus de 150 mille FBu par an au minimum à un apiculteur, soit 1 500 000 FBu par an pour 10 ruches au minimum ».
Or, continue-t-il, une ruche moderne bien conçue coûte 100 mille FBu. Elle est amortie au moins après dix ans.
A partir du miel, on tire d’autres produits dérivés, à savoir : le vin de miel, la cire (2 fois plus chère que le miel), les bougies, les pommades pharmaceutiques (divers produits pharmaceutiques), la gelée royale…
Une importance environnementale
Le rôle fondamental de l’abeille domestique, selon Ir Ihorimbere est celui de la pollinisation. Il explique que lorsqu’une abeille recueille du nectar et du pollen de la fleur d’une plante, une partie du pollen des étamines (l’organe reproducteur mâle de la fleur) colle aux poils de son corps. Lorsque cette abeille, continue-t-il, se pose sur une autre fleur, une partie du pollen se dépose sur le stigmate ou sur le bout du pistil (l’organe reproducteur femelle de la fleur).
« Si cela se produit, la fécondation est possible et un fruit portant des graines peut se développer. Ce sont les cultures fruitières qui dépendent entièrement de ces insectes pour leur pollinisation », fait-il remarquer.
L’apiculture est praticable dans tout le pays
Ir Ihorimbere affirme que l’apiculture est praticable sur toute l’étendue du territoire national. Pour la pratiquer, il signale qu’il faut savoir où, quand et comment installer une ruche.
Le site idéal destiné à accueillir une ruche doit satisfaire aux conditions essentielles suivantes: de nombreuses sources nectarifères dans un rayon de 3 kilomètres, des possibilités d’approvisionnement en eau (une ruche nécessite en moyenne 60 litres d’eau par an), d’une exposition au Sud-Est (pour faire face aux intempéries), de l’absence d’humidité, de la protection contre le vent et de l’éloignement des centres industriels.
Ir Ihorimbere rappelle que la distance qui sépare une ruche et une autre est estimée à 1 mètre. Et de marteler : « Les abeilles sont sujettes à des parasites et à des maladies. C’est mieux de faire l’entretien d’une ruche au moins une fois les deux semaines pour bien se garantir de son état».
Ir Ihorimbere souligne en outre que pour débuter l’apiculture, il y a des équipements de base qui sont nécessaires. Il cite notamment l’enfumoir, le casque, la brosse, la lève cadre, la salopette et la ruche.
Quid du calendrier apicole ?
« Il faut préparer et installer les ruches appâts (de nature traditionnelle), c’est-à-dire destinées à accueillir les essaims (L’essaimage est l’émigration d’une grande partie de la population de la ruche pour chercher une autre habitation) au mois de janvier », fait savoir Ir Ihorimbere. Ensuite, notifie-t-il, disponibiliser les ruches modernes aux mois de mai et de juin. C’est là où on va faire le transvasement pour faire passer les abeilles d’une ruche à une autre ruche.
Il fait remarquer que la récolte du miel se fait pendant la saison sèche et aux mois de février et mars. « La saison pluvieuse est critique pour les abeilles. Seulement au mois d’octobre on peut analyser l’état de la ruche », indique Ir Ihorimbere.
Cependant, il regrette que l’apiculture reste toujours traditionnelle. Et en fin de déplorer que les équipements pour la pratiquer sont chers et que les emballages (pour emballer les produits dérivés de l’abeille) font défaut.
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