Les eaux thermales auraient, pour certains, des vertus thérapeutiques contre différentes pathologies. Comme tant d’autres pratiques ayant des fins thérapeutiques, les bains thermaux ont des indications et des contre-indications. Les patients sont priés de consulter le médecin avant tout bain thermal pour des fins thérapeutiques
26 sites thermaux sont identifiés au Burundi selon les recherches effectuées dans un travail de mémoire dirigé par Dr Pascal Nkurunziza, hydrogéologue et professeur à l’Université du Burundi. Au niveau de l’Office National du Tourisme (ONT) ,6 sites thermaux sont reconnus comme étant des sources thermales exploitables. Certains d’entre eux sont peu connus de la population, mais d’autres sont aménagés et constituent aujourd’hui les lieux touristiques les plus fréquentés au Burundi.
En plus d’être considérés comme des lieux de détente, ces sites thermaux sont supposés avoir des vertus thérapeutiques contre différentes pathologies. Beaucoup de touristes qui fréquentent ces sites thermaux témoignent de sentir un léger mieux après des bains dans ces eaux naturelles miraculeuses. Pour d’autres par contre, les bains dans ces eaux naturellement chaudes ne font qu’empirer leur état sanitaire.
Une automédication dangereuse
Dr Huguette Irambona, rhumatologue, explique qu’une thérapie par l’eau chaude existe même à l’hôpital pour certaines pathologies. L’avantage d’un bain thermal, est qu’une grande partie du corps est immergée dans l’eau chaude. Ce qui diminue les douleurs, débouche les veines et permet une bonne circulation sanguine. Néanmoins, ces bains thermaux exigent une attention particulière. Elle estime qu’aucun patient ne devrait pas s’adonner aux bains thermaux à des fins thérapeutiques sans aucune prescription médicale. « Seul le médecin peut indiquer les doses et les contre-indications selon la pathologie d’un patient. Au cas contraire, cela est considéré comme une automédication », ajoute-t-elle.
Les contre-indications
Dr Irambona, explique que chaque pratique ayant des fins thérapeutiques a obligatoirement des indications et des contres indications. Ce principe n’exclut pas les bains thermaux. « Normalement, un bain thermal ne devrait pas dépasser 60 minutes (1heure). Tous les corps n’ont pas la même capacité de résister contre la chaleur pendant longtemps. Les diabétiques et ceux ayant des problèmes cardiaques doivent faire trop attention avec ce genre de thérapie », avise-t-elle. Les patients ayant un corps ne résistant pas aux températures élevées ou ceux ayant des parties du corps qui sont insensibles (car ils peuvent se brûler sans le savoir), ceux ayant des plaies, ou certains cancers… sont déconseillés de pratiquer ces bains thermaux.
Des recherches scientifiques approfondies sont primordiales
Les propriétés, les températures et les compositions chimiques de l’eau de ces sites thermaux varient d’un site à un autre comme le précise Dr Pascal Nkurunziza. Cela explique logiquement que tous les sites thermaux n’ont pas la même efficacité sur une pathologie donnée. Il y a des sources hyperthermales comme Ruhwa (68°C), Gasenyi (59,5°C) et Munzenze-Munazi (57°C) qui n’auront pas certainement les mêmes effets thermiques que celle de Cibitoke (30°C). La source thermale de Ruhanga qui est la source thermale la plus minéralisée n’aura pas les mêmes effets thérapeutiques sur un patient ayant une carence en sels minéraux que les autres sites moins minéralisés comme munzenze, Muhweza ou Muyange.
Dr Pascal Nkurunziza recommande des études approfondies pour identifier les propriétés chimiques de chacun de ces sites thermaux afin de pouvoir déterminer leurs utilisations optimales que ce soit sur le plan économique ou sur le plan sanitaire. « Cela permettrait une bonne orientation médicale dans un bain thermal ayant des propriétés chimiques adaptées à la pathologie du patient », fait-il savoir.
L’implication des thérapeutes est nécessaire
Jean Mapinduzi, kinésithérapeute, propose l’implication du ministère ayant la santé dans ses attributions dans ce secteur pour préserver la santé de la population qui se baigne dans ces eaux thermales. «L’installation des kinésithérapeutes permanents sur ces sites est d’une importance capitale pour guider les patients, surtout lors des bains thermaux», explique-t-il.
Salvator Ntahomenyereye, Directeur marketing et communication à l’Office National du tourisme (ONT) reconnait que l’implication des médecins dans ce secteur serait d’une importance capitale pour le bien des touristes. Il a promis de plaider pour que cette option soit mise en place. Il fait savoir également qu’actuellement la gestion de ces sites thermaux revient aux communes dans lesquelles ils se trouvent.
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