Toutes les cultures s’adaptent mieux dans la province de Cankuzo. Malheureusement, les routes intercommunales font défaut pour assurer l’écoulement de la production. Les grands commerçants n’y sont pas aussi nombreux. L’administration provinciale dresse le panorama d’autres potentialités ainsi que celui des grands projets en cours
Boniface Banyiyezako, gouverneur de la province de Cankuzo indique que cette province se trouve à l’Est du pays. Elle est composée de 5 communes et de 87 collines. S’étendant sur une superficie de 1926 Km2, sa population avoisine 400 mille habitants. La province de Cankuzo a un climat frais. A l’Est de la province de Cankuzo se trouve la République Unie de Tanzanie. A l’Ouest, elle frontalière avec la province Ruyigi, au Sud-Est avec la province de Rutana et au Nord-Est on a la province de Muyinga et la province de Karuzi.
Le Kumoso et le Buyogoma, deux régions naturelles favorables à toutes les cultures
« Plus de 90% de la population de la province de Cankuzo vit de l’agriculture et de l’élevage », explique M. Banyiyezako avant d’informer que deux régions naturelles, à savoir le Kumoso et le Buyogoma couvrent la province de Cankuzo. Toutes les cultures vivrières voire industrielles y poussent. Il cite le maïs, le haricot, le manioc, les pomme de terre, le tournesol, les arachides, le riz, le coton…
Le gouverneur de la province de Cankuzo témoigne que la production agricole est une source de revenus pour les habitants de la province. Pour lui, une partie de la production est consommée et une autre est vendue. Cette dernière occasionne le paiement des impôts et taxes.
Par ailleurs, se réjouit M.Banyiyezako, la valorisation des produits vivriers comme le maïs, le riz et le haricot en fixant leurs prix fait la fierté de la population. Pour le moment, les agriculteurs produisent non seulement pour la consommation, mais aussi pour la vente. En plus de la fixation des prix, il se réjouit que le gouvernement ne cesse de fournir des efforts. Celui-ci a suspendu les anciens comptables et leur a octroyé d’autres fonctions. Ce qui a amélioré les recettes dans les communes de la province de Cankuzo jusqu’à plus de 150%, selon toujours M.Banyiyezako.
Toutefois, regrette le gouverneur de la province de Cankuzo, l’état défectueux des routes intercommunales ne facilite pas l’écoulement de la production. Il déplore également la mauvaise connexion routière avec les provinces situées au Sud qui sont Rutana et Makamba. « Le maïs, un produit déjà collecté manque de hangar de stockage. Malgré cela, les problèmes enregistrés au début de la campagne de collecte du maïs comme l’insuffisance des sacs pics et des humidimètres ont trouvé une solution », annonce-t-il.
Un commerce transfrontalier facile, mais sous-développé
Le gouverneur de la province de Cankuzo rappelle que la province qu’il gouverne est connectée avec le pays voisin, la Tanzanie sur deux postes frontaliers. Ceux-ci sont le poste frontalier de Gahumo et le poste frontalier de Gasenyi. Selon lui, les routes menant vers ces postes ne sont pas macadamisées. Ce qui ne facilite pas le commerce transfrontalier.
M. Banyiyezako signale que les produits importés passant à ces postes sont surtout dominés par le bétail.
«Celui-ci commence à être plus productif localement grâce à la pratique de la stabulation permanente», rancherit-il. Le gouverneur Banyiyezako estime facile de faire le commerce transfrontalier dans la province de Cankuzo. Il s’inquiète que la province de Cankuzo n’a pas de grands commerçants capables de l’exercer rentablement.
Encore des efforts à fournir dans le secteur de l’éducation
Le gouverneur de la province de Cankuzo se dit satisfait, car on a un campus universitaire. Cela fait la deuxième année que le campus fonctionne avec comme faculté : Administration et cartographie foncière.
« Cette année, la province de Cankuzo a été classée 3ème au concours national. Nous combattons pour avoir la 1ère place », déclare Banyiyezako.
Comme la croissance de la population est galopante, la province de Cankuzo nécessite au moins mille bancs pupitres et plus de 100 enseignants au cours de l’année scolaire 2021-2022. Cela sans oublier le matériel didactique adapté à l’âge des apprenants.
Un personnel soignant insuffisant et des guichets de la mutuelle non répandus
Le gouverneur de la province de Cankuzo fait remarquer que le personnel soignant reste peu nombreux dans sa province. Il certifie que pas mal de Centres de Santé (CDS) construits par la population n’ont ni matériel ni personnel. Et de s’indigner : « Les médecins spécialistes quittent souvent la province de Cankuzo pour aller prester dans d’autres provinces du pays ».
Par ailleurs, se désole-t-il, il arrive que les patients déplorent l’accueil leur réservé dans les structures sanitaires. M.Banyiyezako évoque le problème du guichet de la Mutuelle de la Santé Publique qui n’est pas fonctionnel dans un des deux districts sanitaires que compte la province. Ce guichet est fonctionnel seulement dans le district sanitaire de Cankuzo. Il est non fonctionnel dans le district sanitaire de Murore.
La justice dans la souffrance
Le manque du personnel s’observe également dans le domaine de la justice. Un tribunal de résidence à Cankuzo peut avoir 3 agents seulement. Or, fait savoir le gouverneur de la province de Cankuzo, pour siéger, on exige la présence de 3 juges. Les tribunaux de résidence ont besoin aussi des moyens pour leur bon fonctionnement.
«Le procureur général de la province de Cankuzo et le président du Tribunal de Grande Instance de Cankuzo n’ont pas de véhicule de déplacement pour aller sur terrain», s’inquiète M.Banyiyezako.
Des ONGs averties
Le gouverneur de la province de Cankuzo confirme qu’il existe des organisations non gouvernementales dont on ne voit pas les réalisations sur terrain.
« Nous invitons les ONGs à travailler selon les engagements pris. Sinon, demain ou après-demain, nous serons obligés de mener une évaluation et d’obliger les ONGs défaillantes à quitter la province », avise-t-il. M.Banyiyezako dit cela en tenant compte des réalisations du Projet de Productivité et de Développement des Marchés (PRODEMA), un projet de développement initié par le gouvernement du Burundi en partenariat avec l’Association Internationale pour le Développement (IDA), qui, jusqu’aujourd’hui, s’est clôturé à l’insatisfaction des bénéficiaires.
De grands projets pour l’avenir
Parmi les grands projets, on peut signaler la construction du stade de Buhumuza, la construction de l’hôpital de Mishiha et la construction d’un bureau provincial en étages. Le chef-lieu de la province de Cankuzo nécessite d’être viabilisé. Cankuzo est parmi les provinces qui ne disposent pas d’au moins une route pavée, des avenues et des canalisations au chef-lieu de la province.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.