Environnement

Elimination des sachets en plastique : Un état des lieux satisfaisant

Les sachets non biodégradables ont été interdits au Burundi par un décret présidentiel depuis 2018. Malgré le retard enregistré au niveau de la mise en application de cette loi, la situation n’est plus alarmante sur le marché. Le ministre de l’Environnement rappelle à l’ordre les commerçants impliqués dans le commerce desdits produits

Dans le but de préserver la santé publique et de protéger l’environnement, le gouvernement du Burundi a mis en place le décret  No 100/009 portant interdiction de l’importation, de la fabrication, de la commercialisation et l’utilisation des sachets et d’autres emballages en plastique. Ledit décret a été signé par le Président de la République du Burundi le 8 août 2018. Soucieux de faciliter la mise en application de ce décret, les commerçants et les entreprises concernées ont bénéficié d’un délai de grâce allant jusqu’à 18 mois. Selon le ministère en charge de l’environnement, ce délai  avait été accordé dans le but de permettre aux commerçants d’écouler les stocks disponibles. Malgré la vulgarisation à grande échelle entreprise par le ministère de l’Environnement à travers des réunions et des ateliers, le délai de grâce n’a pas été respecté.

Certaines sociétés locales se sont déjà engagées dans la fabrication des produits de substitution.

Deux ans après la sortie du décret, les sachets en plastique non biodégradables restent présents sur le marché burundais et leurs prix se sont envolés. Sur différents marchés de Bujumbura, capitale économique du pays, les sachets non biodégradables sont toujours vendus malgré leur interdiction par les pouvoirs publics.  Selon un commerçant du marché «Cotebu» qui a requis l’anonymat, il faut une production suffisante de sachets biodégradables au Burundi pour pouvoir s’en approvisionner facilement sur le marché  local.

Les autorités font une évaluation positive

Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage  a tenu un point de presse pour évaluer la mise en œuvre du décret No 100/ 099 portant interdiction de l’importation, de la fabrication et de la commercialisation des sachets et d’autres emballages en plastique le 25 août 2020 au cours duquel il a dévoilé la situation qui prévaut au niveau de l’importation des produits en plastique. Selon le ministre Rurema, les données montrent une diminution très importante au niveau des importations des sacs, des sachets et des matières premières en plastique.  Même si les commerçants se sont désistés dans les 11 premiers mois de la mise en place du décret, les chiffres enregistrés dans la période allant de juillet 2019 à juillet 2020 montrent une situation très prometteuse.

En comparant les chiffres de la période allant  d’août 2017 à juillet 2018 et celle allant d’août 2018 à juillet 2019, on a constaté que les importations des sachets et des sacs en plastique sont passées de 1.356.028 kg à 179.967.500 kg. Au cours de ces mêmes périodes, les importations de la matière première en plastique  sont passées de  944. 213 kg à 2. 443. 891 kg tandis que celles des bouteilles en plastique ont augmenté de 1.328.497 à 1.644.057 kg.

Cependant, en comparant les résultats obtenus à 11 mois de la mise en place du décret à ceux enregistrés entre  juillet 2019 à nos jours, nous constatons une forte diminution au niveau des exportations. Selon le document du ministère de l’Environnement, les importations des sachets et des sacs en plastique ont chuté de 179.967.500 kg à 82.282 kg. Quant aux importations de la matière première en plastique, on observe une diminution de 2.443.891 kg à 884.484 kg alors que les importations des bouteilles en plastique sont parties de 1.644.057 kg pour retomber à 628.884 kg.

Certaines sociétés locales se sont déjà engagées dans la fabrication des produits de substitution. Il s’agit notamment des usines PACOBU, APBEE ou BUJUMBURA-POLYTHENE.   « Nous nous réjouissons de la présence en grande quantité des produits de substitution au marché», a indiqué le ministre Rurema avant d’encourager les sociétés locales qui s’activent à rendre disponibles les produits de substitution  sur le marché local.

Cependant, le ministre déplore l’existence sur le marché local des sachets et sacs en plastique interdits alors que le délai de grâce qui était prévu par le décret a déjà expiré. Cette autorité n’a pas manqué de mettre en garde les commerçants qui s’adonnent à la fraude des sachets et a promis un soutien à ceux qui développeront des projets axés sur la substitution des produits en plastique.

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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