Economie

Exploitation des terres rares au Burundi : « Une source importante de devises »

5 mille tonnes de terres rares par an vont être exportées par Rainbow Mining Burundi (RMB). Leur coût actuel oscille entre 12 et 15 millions de dollars américains qui seront rapatriés au Burundi. Gilbert Midende, directeur général de cette société informe que le pays va gagner 30% d’impôt sur les bénéfices réalisés et 4% du chiffre d’affaires. C’était lors d’une une conférence de presse qu’il animé ce vendredi le 6 octobre 2017

Gilbert Midende, directeur général de Rainbow Mining Burundi : « Il y a un gain extrêmement important de devises par l’Etat »

« Rainbow Mining Burundi va investir à peu près 7 millions USD dont 5 millions USD ont été déjà investis cette année si on tient compte de ce qui a été dépensé au niveau de l’exploration », a informé Gilbert Midende, directeur général de la société RMB. Il a ajouté qu’avec cet investissement, la RMB va payer 4% de son chiffre d’affaires à l’Etat, soit 500.000 à 600.000 USD dans les conditions actuelles du marché des terres rares. L’Etat ayant 10% d’actions gratuites dans cette société, il va participer au bénéfice de RMB à ce même taux. Cette société va payer des impôts sur ces bénéfices. Dans la loi actuelle, explique le D.G. de la société RMB, les impôts sur les bénéfices équivalent à 30% des bénéfices. « Il ne faut pas chercher ces bénéfices la 1ère année. Il faut se dire qu’après un investissement de 5 millions USD, il faut faire la comptabilité nécessaire, amortir les équipements pour que ce bénéfice puisse être dégagé », a t-il précisé. Les 30% d’impôt sur les bénéfices, impôts sur les dividendes et les 10% des dividendes de participation gratuite dûs à l’Etat seront payés deux ans après.

Les revenus en « devises seront rapatriées » au Burundi

« A part ces apports financiers à l’Etat, tout l’impôt que l’OBR va percevoir à l’arrivée du minerais à l’extérieur doit être en devises, et doit être entièrement rapatrié au Burundi. Il y a un gain extrêmement important de devise par l’Etat », a rassuré Gilbert Midende. Ainsi, tenant compte du coût actuel des terres rares, la valeur de l’exportation des 5 mille tonnes par an est de 12 à 15 millions USD qui vont être rapatriés au Burundi. Selon lui, elles vont contribuer à l’équilibre de la balance des paiements et cela à partir de 2018. La RMB est exonérée sur les équipements et les consommables importés en vue de cette exploitation minière. Elle est également exonérée sur les droits de douane et la TVA sur ces produits importés, mais à des fins de construction de la mine et à des fins d’exploitation. Une demande d’une période de grâce sera introduite prochainement.

Impact économique du projet

Avec la création des emplois, l’Etat bénéficie des impôts sur les salaires du personnel de la RMB qui sont évalués aujourd’hui à 10 millions BIF par mois. Sur 400 emplois déjà créés, M.Midende informe que 300 sont permanents. Cet apport est aussi profitable à la population environnante qui peut exercer tout autour du site des activités génératrices de revenus comme le petit commerce. Une somme de 15.000 USD par an est payée aux communes Mutambu et Kabezi à titre de contribution annuelle. Le projet d’exploitation des terres rares est exécuté dans ces communes. Une taxe superficiaire annuelle de 20.000 USD est payé suivant le périmètre exploitaté. Les autres activités inscrites dans la ligne du projet sont, selon le D.G. de Rainbow Mining Burundi, l’entretien des infrastructures routières dont la route provinciale N0 103 qui relie la route Rumonge à Mutambu (RN3), la construction et l’entretien des routes secondaires qui désenclavent les sites d’exploitation. M.Midende a fait savoir qu’aujourd’hui la réhabilitation de la route secondaire Mutambu-Gasagwe pour un montant de 200 millions de FBU est terminée.

La protection de l’environnement pris en compte

L’usine de traitement de ces minerais est érigée près du lac Tanganyika en commune Kabezi. La raison avancées par M.Midende est qu’il n’était pas facile de trouver un terrain plat d’à peu près 1 ha ou 2 ha dans les montagnes de Mutambu pour la construction d’une telle infrastructure. Il explique que l’usine ne va pas utiliser de l’eau du lac : «Nous avons capté nous même notre eau. Nous avons fait un forage. Il n’y a rien qui va être jeté dans le lac. Nous avons des techniques appropriées pour garder et recycler l’eau qui va être utilisé. Nous avons des filtres-presses pour que rien n’aille absolument dans le lac », rassure le directeur général de la RMB. Il a informé que la composition chimique des déchets issus de cette concentration est constituée de la terre qui sera réutilisée pour entretenir la route qui relie la RN3 à Mutambu.
Signalons que les deux actionnaires de la RMB sont l’Etat du Burundi et Rainbow International (Londres, Angleterre) qui apporte 100% de l’investissement. Néanmoins, il est prévu que les Burundais puissent acquérir des actions à titre onéreux en achetant des actions petit à petit jusqu’à 49%.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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