
Depuis des décennies, les agriculteurs burundais font face à des ressources limitées, des conditions météorologiques instables et des marchés fragmentés qui entravent leur capacité à prospérer. En 2019, le gouvernement burundais a introduit la politique « Sangwe » pour créer des coopératives collinaires dans 119 communes et 18 provinces. Cette initiative répond au besoin d’augmenter la production agricole et le développement socio-économique en encourageant la collaboration entre agriculteurs. Historiquement, l’agriculture en coopérative a été la pierre angulaire du progrès agricole dans le monde entier et, au Burundi, elle appuie les cultivateurs à mettre en commun leurs ressources, à partager leurs connaissances et à améliorer leur accès aux marchés.
Même s’ils travaillent en groupe et mettent en commun leurs ressources, la plupart des membres des coopératives ont besoin d’un soutien accru pour accéder à des intrants de qualité et à des connaissances agricoles qui les aideront à se développer plus efficacement et à se connecter à de meilleurs marchés. Des organisations agricoles comme l’ONG One Acre Fund – Tubura , accélèrent les investissements pour combler ces lacunes. Depuis 2021, One Acre Fund, connu localement sous le nom de Tubura, a soutenu plus de 17 000 membres dans 50 coopératives, et prévoit de doubler ce nombre au cours de cette année 2024 pour atteindre 100 coopératives .
Comment les coopératives agricoles sont-elles soutenues ?
L’Accès au crédit

L’un des principaux défis auxquels sont confrontés les petits exploitants agricoles est le manque d’accès à des crédits abordables. Avec le soutien des coopératives, les membres reçoivent un appui financier sous la forme de crédits accordés spécifiquement pour l’achat de fournitures agricoles de qualité, telles que les semences et les engrais. Cet accès au crédit allège la pression financière, qui permet aux cultivateurs de se concentrer sur la production plutôt que de se préoccuper du financement de leurs activités. De plus, comme les responsabilités de remboursement sont partagées par l’ensemble de la coopérative, les agriculteurs individuels peuvent gérer leurs remboursements avec souplesse, ce qui crée un environnement financier favorable qui profite à tous les membres.
Des Formations pour le renforcement des capacités

Pour maximiser leur potentiel, les coopératives ont besoin de plus qu’un simple soutien financier ;elles ont besoin de connaissances et de compétences pour mettre en œuvre des pratiques agricoles efficaces. Ces formations appuient les agriculteurs à relever des défis spécifiques, à adopter les meilleures pratiques et à produire et récolter davantage. Les agriculteurs bénéficient également de ces formations, qui leur permettent d’acquérir des connaissances sur la santé des volailles, d’optimiser les pratiques d’alimentation équilibrée et d’augmenter la production d’œufs et de viande. Ce transfert de connaissances est essentiel pour améliorer la productivité et faire en sorte que les membres des coopératives puissent maintenir leurs activités agricoles à long terme.
L’Accès au marché

Avec l’augmentation de la production, les agriculteurs sont en mesure de produire suffisamment pour leur consommation et de vendre leurs excédents ; ils ont donc besoin de marchés fiables. Le soutien dans ce domaine consiste à aider les coopératives à établir des liens avec les acheteurs, à négocier de meilleurs prix et à accéder à des marchés qu’elles ne pourraient pas atteindre.
Les coopératives ont un pouvoir de négociation collectif qui leur permet souvent d’obtenir de meilleurs prix sur le marché et d’améliorer leurs revenus. Le pouvoir de négociation collectif des coopératives permet souvent d’obtenir de meilleurs prix sur le marché et d’améliorer les revenus. Par exemple, ces dernières années, les membres des coopératives travaillant avec One Acre Fund – Tubura ont collectivement regroupé et vendu plus de 41 tonnes de soja, ce qui a profité aux cultivateurs de plusieurs coopératives dans diverses communes.
Un soutien à l’agriculture diversifiée

La diversification est une autre stratégie clé pour améliorer la résilience et la rentabilité des coopératives agricoles. Ces dernières années, nous avons travaillé avec les agriculteurs des coopératives, les encourageant à se diversifier au-delà des cultures traditionnelles comme le maïs et les haricots pour explorer des cultures comme la culture des champignons.
Dans le cadre de ce programme, nous accordons des crédits et donnons accès aux fournitures ainsi que l’équipement nécessaire à la culture des champignons. Nous formons les cultivateurs aux pratiques agricoles modernes et nous les mettons en contact avec les marchés. La diversification permet non seulement d’obtenir des revenus supplémentaires, mais aussi de réduire les risques liés à la dépendance à l’égard d’une seule culture, ce qui rend les coopératives plus résistantes aux fluctuations du marché et aux défis environnementaux.
Le soutien multiforme apporté aux coopératives agricoles, qui va de l’appui financier et de la fourniture de ressources à la formation et l’accès aux marchés, est essentiel pour accroître la productivité agricole et améliorer les moyens de subsistance des communautés agricoles.
Cependant, le chemin vers le renforcement des coopératives et l’optimisation de leur impact est loin d’être terminé. Pour réaliser pleinement le potentiel de ce modèle, une coalition plus large de parties prenantes – y compris le gouvernement burundais , les partenaires du développement et du secteur privé – devrait être mise en place. En investissant dans les coopératives, en plaidant pour des politiques de soutien et en fournissant des ressources et une expertise supplémentaires, on peut collectivement favoriser un développement agricole durable et stimuler la croissance économique.
Par : One Acre Fund – Tubura.
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