Commerce

Gitaza : quand le commerce de la bouillie fait vivre des ménages

Les commerçantes de la bouillie à Gitaza dans la commune Muhuta en province de Rumonge se réjouissent du fait que ce commerce constitue une source de revenus pour elles.  Avec cette activité, elles parviennent à gagner leur vie. Les détails dans ce numéro 

Le commerce de la bouillie constitue une source de revenus pour certains habitants de la zone Gitaza, commune Muhuta en province de Rumonge, a constaté un reporter de Burundi Eco lundi le 19 juillet 2021.  Au site de débarquement de Gitaza, les commerçantes et les consommateurs de la bouillie s’observent. Ils s’assoient sur des bancs dans des maisonnettes construites sous forme de tentes.

Le commerce de la bouillie constitue une source de revenus pour certains habitants de la zone Gitaza, commune Muhuta en province de Rumonge.

Maman Kessia, est l’une de ces commerçantes. Selon elle, il y a 11 ans qu’elle exerce le commerce de la bouillie.  Pour cette femme, la vie ne s’offre pas sur un plateau d’or. Elle s’arrache.  Maman Kessia le dit ainsi, car exercer ce genre de commerce au site de débarquement exige un comportement sans faille pour ne pas travailler à perte. D’abord, se réveiller très tôt. A titre d’exemple, Maman Kessia se réveille à 3 heures du matin pour préparer la bouillie. Un travail qui demande au moins 2h de temps.  Dans cette préparation, elle utilise 7 kg de farine de bouillie. Juste après, elle vérifie si elle dispose de gobelets suffisants et va directement à la rencontre des clients composés en grande partie de pêcheurs.  Elle arrive au site de débarquement à 6 heures du matin, l’heure à laquelle elle est sûre de l’arrivée des pêcheurs à ce site.  Elle vend la bouillie à 100 FBu, à 150 FBu et à 200 FBu selon la quantité.  Par jour, Maman Kessia peut engranger un bénéfice de 5000 FBu. «Je peux même gagner plus. Cela dépend de la façon dont la capture des poissons a été », affirme-t-elle.

Mme Evelyne Niyonkuru abonde dans le même sens. Grâce au commerce de la bouillie, elle ne manque pas de moyens pour envoyer ses enfants à l’école, pour leur donner de quoi manger, etc.

La cherté de la farine, une entrave soulevée

Parmi les défis évoqués, il y a la hausse du prix de la farine de bouillie. Ces femmes font savoir que son prix est passé de 1000 FBu à 2500 FBu le Kg aujourd’hui. Selon elles, cela fait que le bénéfice qu’elles engrangent diminue sensiblement. Malgré cette situation, elles se réjouissent du fait qu’elles parviennent à prendre en charge leurs familles.

La bouillie, ses bienfaits

Les consommateurs de la bouillie font savoir qu’ils s’en servent pour rendre leur santé saine. Selon toujours eux, ils veillent à ce que leurs enfants en consomment beaucoup pour éviter qu’ils contractent la malnutrition chronique qui est une réalité au Burundi et qui constitue un problème majeur de santé publique.

Selon l’Enquête Démographique et de Santé réalisée en 2010 au Burundi, 58% des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition chronique et 5,8% de malnutrition aiguë. En effet, la malnutrition chronique a des conséquences durables sur les capacités cognitives des enfants et par conséquent sur les forces vives de la Nation. Et conformément aux orientations de la Vision Burundi 2025, le Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté, deuxième génération (CSLP II) pour la période 2012-2016 a rappelé que la malnutrition est due à la faible performance de la production agricole et aux pratiques alimentaires de la population dont 67% vivent en dessous du seuil national de pauvreté selon les conclusions de l’enquête réalisée en 2006 sur les indicateurs de base du bien-être des populations par le Gouvernement en collaboration avec le Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES) de l’Université du Burundi.

Notons que selon notre constat à Gitaza, le commerce de la bouillie va de pair avec celui des beignets. Celui qui s’achète la bouillie a aussi besoin de beignets pour étancher sa soif et calmer sa faim.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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