Le lac Tanganyika, ce patrimoine régional, 2ème long réservoir d’eau douce au monde, véritable joyau africain, va mal. Il souffre de pollution dû notamment au manque de stations de traitement des eaux usées du côté burundais. Des déchets ménagers, des eaux usées provenant des usines ou des entreprises, des plantes envahissantes, … la liste est exhaustive. Sur les rives de ce lac, du côté burundais, le constat est sans appel. Les eaux de couleur noirâtre, dégagent une odeur nauséabonde.
Qui pourra sauver ce trésor englouti ? Dans la ville de Bujumbura qui abrite près d’un million d’habitants, moins de la moitié des ménages sont raccordés à la station de traitement des eaux usées de Buterere. Pour les quartiers les plus éloignés du lac, c’est dans les rivières traversant la ville comme Ntahangwa, Muha, et Nyabagere que sont déversées toutes sortes de déchets, la destination finale étant toujours le lac Tanganyika.
Les déchets des centres urbains riverains du lac Tanganyika comme Rumonge, Nyanza-Lac, et les villages des pêcheurs de Mvugo, n’échappent pas à la triste règle. Sans ignorer la pollution portuaire qui contribue également à la pollution du lac par les huiles usées des moteurs et d’autres engins déversées dans le lac.
Bujumbura étant surplombée par les hauteurs des Mirwa constituées de montagnes presque dénudées et escarpées souffre aussi de l’envasement du lac. Des boues, des terres provenant des montagnes viennent ainsi s’amonceler dans le lac.
Et le pays, étant à plus de 90 % agricole, utilise beaucoup d’engrais chimiques. Tous ces produits chimiques, ces pesticides provenant des cultures emblavées dans la proximité du lac comme le coton, le riz, le palmier à l’huile, … contribuent à la pollution du lac.
Pour lutter contre ce fléau, certaines initiatives ont été enclenchées par le ministère de l’environnement. Il s’agit de la suspension des activités de deux tanneries qui contribuent à la pollution de ce lac. Mais sont-elles les seules à polluer notre lac ?
Si le code de l’eau promulgué le 26 mars 2012 protège juridiquement le lac, sur le terrain les choses laissent à désirer. Une harmonisation des textes qui régissent la protection de l’environnement dans tous les pays qui se partagent le lac Tanganyika afin d’appliquer le principe pollueur-payeur est plus que nécessaire.
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