Certaines nouvelles ou petites industries fonctionnent sans les avantages accordés aux investisseurs, tandis que les grandes entreprises ayant les mêmes œuvres et opérant sur le même marché bénéficient de ces avantages. Afin d’aider ces petites entreprises à surmonter les divers défis, le président de l’AIB demande à l’ADB de suivre de près le déroulement de leurs activités
Pour soutenir les petites et nouvelles industries face aux divers défis qu’elles rencontrent, Juvénal Sakubu, président de l’Association des Industriels du Burundi (AIB) a exhorté l’Agence de Développement du Burundi (ADB) à surveiller attentivement les activités de ces entreprises. Il est également essentiel que l’ADB s’acquitte pleinement de sa mission de promotion et de facilitation des investissements ainsi que des exportations, contribuant ainsi au développement industriel du pays. Cela est particulièrement important alors que les petites entreprises opèrent sans avantages, tandis que les grandes entreprises qui produisent les mêmes produits et vendent sur le même marché, bénéficient de divers avantages.
Les avantages accordés aux investisseurs incluent notamment l’exonération des droits de mutation en cas d’acquisition d’un terrain ou d’un immeuble, l’exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) et/ou des droits de douane à l’importation des matériaux de construction, ainsi que des équipements et intrants de production. De plus, le taux d’imposition sur les bénéfices est réduit : il est de 5 % pour la première année, 10 % pour la deuxième, 15 % pour la troisième, 20 % pour la quatrième et 25 % pour la cinquième année, …
Lors du salon industrie, édition 2024, le 05 septembre, Sakubu a souligné l’importance d’un suivi rigoureux des industriels par l’ADB. Il a plaidé pour l’instauration de mécanismes d’évaluation réguliers afin d’identifier les obstacles et les contraintes qui freinent le développement des petites industries. Cet appel a été formulé à l’occasion d’une exposition dirigée par Hyacinthe Niyonkuru, Chef de Service Promotion des investissements et des exportations à l’ADB, sur le thème : « Contribution d’une industrie verte et exportatrice à la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et développé en 2060 ».
Disparités dans l’accès aux avantages, un appel à l’équité
« Nous savons que l’Agence de Développement du Burundi (ADB) accorde des avantages pour promouvoir et faciliter les investissements, en particulier pour les industriels », a indiqué Juvénal Sakubu. Cependant, il soulève un problème majeur : il arrive qu’une entreprise, engagée dans sa production depuis cinq ans et possédant un certificat d’éligibilité, soit informée que celui-ci a expiré au moment où elle souhaite augmenter sa production ou étendre ses activités, la rendant ainsi inéligible aux avantages.
Sakubu a également mis en avant la situation des industries naissantes qui fabriquent des produits identiques à ceux des grandes entreprises. Parmi elles, certaines bénéficient d’avantages tandis que d’autres se retrouvent sans aucun soutien. Cette disparité constitue un obstacle majeur pour les industries moins favorisées, surtout lorsqu’elles se retrouvent à vendre leurs produits sur le même marché que celles qui bénéficient d’avantages. « A un certain moment, nous nous retrouverons dans la situation pareille d’une famille qui a beaucoup d’enfants en un peu de temps », a-t-il ajouté.
Pour Sakubu, il est essentiel que les industries produisant des biens similaires aient accès aux mêmes avantages. Cela éviterait qu’une entreprise ne fasse faillite après une période de production en raison d’une concurrence déloyale et d’une inégalité d’accès aux avantages.
Un certificat d’éligibilité, document cher pour les industries naissantes
Pour bénéficier des avantages réservés aux investisseurs, tout projet d’investissement doit répondre à plusieurs conditions essentielles. Il doit figurer sur la liste des secteurs prioritaires, être un nouveau projet d’investissement, ou concerner l’extension, la réhabilitation ou la modernisation d’un projet existant. Par ailleurs, le montant minimum investi doit s’élever à 500 000 USD pour les investisseurs étrangers et à son équivalent en francs burundais pour les investisseurs locaux situés en mairie de Bujumbura ; pour les projets réalisés dans d’autres localités, ce seuil est réduit de moitié.
Il est également impératif que ces projets respectent les textes législatifs et réglementaires en vigueur au Burundi, notamment ceux relatifs à la protection de l’environnement, aux conditions de travail et à l’assurance. Les secteurs prioritaires eux-mêmes sont définis par décret. Ces exigences sont stipulées à l’article 14 de la loi n° 1/19 du 17 juin 2021, qui modifie la loi n° 1/24 du 10 septembre 2008 portant code des investissements au Burundi.
Autres défis
Selon Hyacinthe Niyonkuru, le secteur industriel fait face à de nombreux défis entravant son développement. Parmi ceux-ci, il y a des taux d’intérêt élevés, qui dissuadent les investissements, le manque de devises pour financer l’importation d’équipements industriels et de matières premières non disponibles sur le marché local, ainsi que l’absence de normes nationales pour certains produits industriels.
Pour surmonter ces obstacles, la transformation de l’économie doit se fonder sur le développement de projets et de programmes dans des secteurs prometteurs, notamment l’industrie. Mme Niyonkuru a souligné la nécessité de promouvoir la recherche et l’innovation pour produire des biens industriels à plus forte valeur ajoutée. Elle a insisté également sur l’importance de renforcer la protection des titres de propriété industrielle et de lutter contre la contrefaçon et le piratage afin d’améliorer la compétitivité du secteur.
Enfin, il est impératif de développer des zones industrielles, des zones économiques spéciales ainsi que des parcs industriels pour stimuler les exportations. Parallèlement, le renforcement du Bureau Burundais de Normalisation et de Contrôle de la Qualité, notamment par l’acquisition d’équipements modernes, est essentiel pour améliorer l’infrastructure qualité du pays.
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