Société

Quand la cherté des produits de première nécessité touche l’éducation des enfants

 Les habitants de la province de Kayanza dont la majorité sont des femmes alertent du fait que les prix des produits de première nécessité restent élevés.  Ils demandent au gouvernement de penser à leur détaxation pour alléger leurs souffrances, car elles ont des difficultés pour prendre en charge ses enfants. L’éducation des enfants est touchée. Certains abandonnent l’école pour devenir des enfants de la rue

Les habitants de la province de Kayanza dont la majorité sont des femmes alertent du fait que les prix des produits de première nécessité restent élevés.

 

Nous sommes mercredi le 8 novembre 2023.  Vers 11h 00 matin, un reporter de Burundi Eco débarque au marché central de la province de Kayanza.

C’est un marché moderne construit sur une pente.  On a même construit des escaliers pour faciliter la circulation à l’intérieur du marché. Il est cimenté et même clôturé.

Sous le soleil de plomb, une noria de gens constituée de femmes, d’hommes et d’enfants s’observe à l’intérieur et à l’extérieur dudit marché.

Les uns entrent quand d’autres sortent du marché.  Certains portent des articles diversifiés dans la main ou sur la tête. Bien sûr, d’autres se baladent les mains vides comme s’il s’agit de simples touristes.

L’ambiance est totale à cet endroit.  Et un effectif de véhicules de transport des personnes de type Probox et Hiace sont garés à l’une des portes d’entrée dudit marché. Ils attendent les passagers qui se déplacent vers la capitale économique Bujumbura.

Etat des lieux des prix

Et dans un entretien avec certains commerçants et commerçantes opérant à ce marché, il est ressorti que la hausse des prix des denrées alimentaires fait peur à la population.

Selon Mme Sophie Majambere, âgée de 30 ans exerçant le commerce de ces produits, un kg de riz de bonne qualité s’achète à 4000 FBu et celui de riz de type Kigori s’achète à 3400 FBu. Un kg de haricots de type Kinure se vend à 3000 FBu.

Selon Rebecca Ntimpirangeza, âgée de 42 ans, celui de haricots de type Kirundo s’achète à 2800 FBu et un kg de grains de maïs se vend à 2100FBu.  Un kg de la farine de maïs s achète à 2300 FBu quand celui de la farine de manioc coute 1700 FBu.

Selon Charles Niyungeko, âgée de 34 ans, même les pommes de terre et des colocases ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Un kg de pommes de terre vaut 1400 FBu et celui de colocase 1700 FBu.

Même la cherté de certains fruits n’est pas épargnée. Selon Mme Salima, une musulmane âgée de 37 ans habitant au chef-lieu de la province de Kayanza, un seul avocat de taille moyenne s’achète actuellement à 500 FBu.

Quid des raisons ?

Ces commerçants expliquent que la cherté des produits alimentaires est liée à l’approvisionnement. «Nous nous approvisionnons à un coût élevé. Pour nous approvisionner en riz, nous sommes obligés de nous rendre dans la province de Cibitoke.  Et quant à l’approvisionnement en haricots, nous allons à Ngozi car il n’y en pas en quantité suffisante à Kayanza», éclaircissent‐ ils.  A kayanza, ils précisent qu’ils y trouvent des grains de maïs.

 La hausse des prix des produits de première nécessité impacte l’éducation des enfants  

Selon toujours ces commerçants, l’offre en termes de ces produits alimentaires est actuellement très inférieure à la demande.  Il y a beaucoup plus de consommateurs que de producteurs.

«Nous produisons une petite quantité pour plusieurs raisons. La terre cultivable s’amenuise du jour au jour suite à la population qui cherche toujours à se construire des maisons d’habitation », arguent-ils.

Selon ces derniers, les burundais allaient mourir de faim si on ne fait pas recours aux produits alimentaires provenant de la sous-région.  Ils arguent à titre illustratif qu’actuellement les grains de maïs qui sont sur le marché proviennent en grande partie de la Zambie.

Les consommateurs déplorent cette situation

Les consommateurs contactés déplorent cette hausse des prix des produits de première nécessité.

«Je ne vois à quel Saint se vouer», se désole Claudette Nimbeshaho,  veuve âgée de 30 ans croisée à ce marché de Kayanza pour s’approvisionner en denrées alimentaires.  Elle fait savoir qu’elle a des difficultés pour prendre en charge ses enfants suite à cette cherté des produits alimentaires.

Marguerite Bibonimana, âgée de 33 ans habitant la commune Kayanza s’inquiète aussi de la cherté des produits de première nécessité.  Elle explique qu’actuellement elle a des difficultés pour satisfaire ses enfants concernant le repas, car elle achète des denrées alimentaires insuffisantes suite à la hausse des prix.   Il arrive aussi des cas ou ses enfants ne parviennent pas à manger suite à cette situation, ajoute‐ t‐ elle.

L’éducation mise à mal

Selon elle, la conséquence fâcheuse est que l’éducation de tels enfants est lacunaire, car ils s’absentent à l’école. D’autres deviennent des enfants de la rue, renchérit-elle.

Severin Ciza, enseignant âgé de 45 ans abonde dans le même sens.  Les prix des denrées alimentaires ont atteint un niveau supérieur à la normale, car ils dépassent de loin les revenus des gens. «C’est pourquoi ils s’observent beaucoup de gens qui sont endettés.  Certains ne parviennent même plus à s’en acquitter. Les salariés font toujours recours aux découverts interminables pour voir comment ils peuvent joindre les deux bouts du mois», déplore-t-il.

Pour toutes ces raisons, ils demandent alors au gouvernement de détaxer ces produits pour alléger les souffrances de la population.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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Du jamais vu ; un déficit record a été enregistré depuis la création de l’Office Burundais des Recettes (OBR) en 2009, une institution chargée de maximiser les recettes. Un déficit de 110 milliards de FBu sur les 4 derniers mois de l’année budgétaire 2024-2025, déclaré par l’autorité compétente, ne peut pas passer inaperçu. Pire encore, parmi les causes évoquées pour expliquer cette diminution des recettes figurent des facteurs tels que le rôle crucial des agents chargés de maximiser ces recettes, la corruption et la complicité entre les contribuables et les agents, pour ne citer que ceux-là.

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