Integration régionale

Rugombo-Cibitoke : La population demande des facilités pour franchir la frontière avec la RDC

La population de la commune Rugombo pouvait traverser la frontière pour cultiver ou officier comme des travailleurs saisonniers en RDC jusqu’à ce que la Covid-19 arrive et qu’on ferme les frontières. Elle en a souffert et demande la réouverture des corridors, surtout aux passages qui facilitaient les petits paysans.

La population de la commune Rugombo se lamente du fait qu’elle ne peut plus traverser la frontière pour aller travailler ou cultiver les terres en RDC.

   

Depuis que les pays du monde entier ont été contraints de fermer les frontières à cause de la pandémie de Covid-19, la frontière de Ruhwa est fermée. Cette frontière qui relie le Burundi et la RDC en passant par le Rwanda facilitait le commerce entre les deux pays (Burundi et RDC), mais aussi les populations qui y passent pour aller chercher du travail ou cultiver les terres de l’autre côté de la frontière. Selon la population de la Commune Rugombo, en RDC, il ne manque jamais du travail et ils ont grandes étendues des terres à cultiver, qui sont aussi très fertiles. La plupart des ménages de cette commune ou même des autres communes frontalières avec la RDC allaient louer des terres dans le pays de Tshisekedi. Selon les dires de la population de Rugombo, l’herbe est verte en RDC pour ce qui est de la main d’œuvre agricole et des agriculteurs.

Toutefois, la population locale de Rugombo, n’empruntait pas cette frontière. Il passait par la rivière Rusizi à travers des passages plus ou moins officiels. Ces passages facilitaient la tâche à la population locale puisque il n’y avait pas d’exigence de documents de voyage comme les passeports. Et, depuis qu’on a fermé la frontière de Ruhwa, ces passages ont été interdits également. Certains qui tentent d’enfreindre à cette décision sont malmenés par les gardes-frontières et la population indique que parfois elle est dépouillée de ses biens quand elle revient de la RDC.

La RDC était un lieu de gagne-pain sûr

Léa Ndayahundwa est une cultivatrice de 36 ans de la colline Rukana I. Elle nous explique que leur colline a connu plusieurs cas d’hommes qui ont été séparés de leurs familles. « Il y sont aller parce qu’ils avaient louer des terres, mais ils n’ont pas trouvé les moyens de revenir ». Le seul contact qu’ils ont avec leurs familles est le téléphone. Ils envoient de l’argent pour subvenir à leurs besoins mais, ils ne peuvent pas venir ».

Même si la frontière de Ruhwa a été reouverte pour les Burundais et les Congolais qui voyagent avec l’agence de transport « Mapasa », les gens bloqués là-bas ne peuvent pas passer par cette frontière puisqu’ils n’ont pas de papiers de voyage, ont signalé les habitants de la zone Rukana I.

Pour ceux qui y sont restés, il y a certains d’entre eux qui tentent l’aventure, mais la population de cette zone explique qu’ils sont tabassés par les jeunes et les militaires qui gardent la frontière. Pas seulement ça. La population de Rukana qui s’est entretenu avec Burundi Eco, explique qu’ils sont souvent dépouillés de leur argent et d’autres biens.

Toutefois, il y en a toujours qui prennent le risque. « Ils y vont toujours, mais c’est très dangereux. Tu ne sais pas si tu vas revenir vivant. Nous demandons à ce que le gouvernement facilite le passage encore comme avant », se lamentent-ils

Bientôt la réouverture du passage via la Rusizi 

Pour Colonel de Police Carême Bizoza, gouverneur de la province de Cibitoke, tant que les frontières sont fermées, il faut demander la permission pour se rendre dans un autre pays. « Ils s’y rendent sans l’autorisation. Nous ne savons pas ce qu’ils vont faire là-bas ni ce qu’ils vont amener », dit-il. Il explique que c’est normal d’être vigilant quand il y a ceux qui passent outre la mesure. Il indique également que la plupart de ces points de traversées transitent les produits frauduleux surtout les pagnes de la RDC vers le Burundi, les boissons et les animaux à destination du Burundi et vice-versa.

Toutefois, il fait savoir que le projet de réouverture du point de traversée qui est officielle via la rivière Rusizi est en cours et que très bientôt, il sera effectif. 

« Avec nos houes, nous ne devrions pas être en train de crever de faim. La RDC a besoin d’une main d’œuvre et nous on manque cruellement de travail », se lamente un habitant de Rukana I. Il demande à ce que les autorités pensent aussi aux petits travailleurs comme eux.

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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