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Twitezimbere, pour un développement économique durable basé sur la Santé Sexuelle et Reproductive

En date du 14 novembre 2023 a eu lieu la présentation des résultats de l’étude  de base sur la mesure des prix, l’accessibilité financière et la disponibilité des produits de santé sexuelle et reproductive ainsi que la prestation des services de santé sexuelle et reproductive adaptés aux adolescents et jeunes. Cette étude s’inscrit dans le cadre des projets SRHR Solutions Burundi via son partenaire local Twitezimbere et le projet SHARP de l’ABS(Alliance Burundaise contre le SIDA et pour la promotion de la santé). Ces résultats ont été jugés satisfaisants par les différentes parties prenantes.

Pontien Bikebako, Directeur Général de Twitezimbere asbl.:« Le développement socio-économique n’est possible que si la démographie est maîtrisée”.

Le Burundi fait aujourd’hui face à une terrible croissance démographique. Selon les différents recensements généraux, la population Burundaise est passée de 4 millions d’habitants en 1979 à plus de 5 millions d’habitants en 1990 et à plus de 8 millions d’habitants en 2008.Elle est aujourd’hui estimée à environ 13 millions d’habitants et l’ISTEEBU la projette à 15 millions d’habitants en 2030.

Si la démographie continue à s’accroitre au même rythme, il sera difficile de satisfaire les besoins de base de la population burundaise tels que la sécurité alimentaire, l’éducation des enfants, la santé, etc. Pour inverser la tendance, la maîtrise de la démographie est plus que nécessaire.

La Santé Sexuelle et Reproductive, pierre angulaire du développement socio-économique durable ;

« Le développement socio-économique n’est possible que si la démographie est maîtrisée. Et la planification familiale reste une munition indispensable dans ce combat », a fait savoir Pontien Bikebako, Directeur Général de Twitezimbere asbl. Selon lui, pour réussir à cette maîtrise il est impératif de partir des évidences susceptibles d’aider le gouvernement dans la planification de ses différentes interventions en matière de santé sexuelle et reproductive.

C’est dans cette optique que le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le SIDA  ayant la SSR dans ses attributions en collaboration avec deux organisations œuvrant dans le domaine de la SSR, à savoir Twitezimbere et ABS, ont mené une étude sur la mesure des prix, l’accessibilité financière et la disponibilité des produits de SSR ainsi que la prestation des services de SSR adaptés aux adolescents et jeunes. Les résultats émanant de cette étude ont été présentés mardi le 14 novembre 2023 dans le Forum National des Groupes d’Echange des huit provinces d’intervention à savoir : Cibitoke, Bubanza, Bujumbura, Rumonge, Bururi, Mwaro, Rutana et Makamba.

L’accès aux services de SSR, une priorité

Pour ce qui est de la disponibilité des produits de SSR au Burundi, cette étude révèle que le secteur public vient en tête, avec un taux de 72 % en matière de disponibilité des produits de SSR. Vient ensuite le secteur privé avec un taux de 56,5%. Le secteur confessionnel enregistre un taux de 47,3% tandis que le secteur associatif enregistre un taux de 45 % des Formations Sanitaires (FOSA) enquêtées.

Les chiffres découlant de cette étude montrent que les produits relatifs à la planification familiale sont abordables. Même dans les secteurs où les méthodes contraceptives sont payantes, elles demeurent accessibles. De même, les résultats de cette étude ont démontré les efforts consentis par le Gouvernement du Burundi dans l’amélioration de l’offre et de la demande des services de santé de la reproduction. Pourtant, dans le but de répondre efficacement à la demande en matière de contraception, d’autres efforts considérables restent nécessaires étant donné qu’aucun secteur n’a pu atteindre 80% qui est le seuil indiqué par l’OMS pour affirmer la disponibilité des produits essentiels en SSR.

« les recommandations formulées lors de ces activités pourront contribuer à rendre plus efficaces et mieux cibler les actions menées par les différentes parties prenantes en faveur de la SSR. »

Pour y faire face, cette étude suggère l’amélioration de la disponibilité de la contraception d’urgence dans le secteur public et de celle des méthodes contraceptives dans le secteur privé et associatif. Elle propose également le renforcement des capacités des prestataires de soins  dans l’ offre  des services de santé sexuelle et reproductive, plus particulièrement dans le secteur privé et rendre disponibles les produits qui sauvent la vie des mères mais aussi, rendre accessible les médicaments pour le traitement des Infections Sexuellement Transmissibles.

Dr Ndacayisaba est Directeur Général du Programme  National  la Santé de la Reproduction (PNSR) ; avait représenté le Ministre ayant la santé dans ses attributions dans ces activités. Selon lui, la disponibilité et l’accessibilité financière des produits contraceptifs devrait être une priorité dans toutes les formations sanitaires tant publiques que privées. Il se réjouit du pas déjà franchi en la matière, même s’il y a encore un long chemin à faire, selon lui.

Services de SSR adaptés aux adolescents

Aujourd’hui, les adolescents font face à des messages contradictoires, surtout ceux liés à la SSR. Cela les empêche de mieux gérer leur vie quotidienne et d’opérer des choix positifs qui leur sont bénéfiques. Dans ce manque de choix éclairé, ils sont souvent exposés à un risque de maternité et paternité précoce, de grossesses non désirées, d’avortements à risques, d’infections sexuellement transmissibles, des abandons scolaires pour cause de grossesse, pour ne citer que ceux-là.

Dr Ananie Ndacayisaba: » la disponibilité et l’accessibilité financière des produits contraceptifs devrait être une priorité dans toutes les formations sanitaires tant publiques que privées ». 

 

Cette étude a révélé qu’un plus grand nombre d’établissements de santé publics étaient accrédités comme établissements adaptés aux adolescents par rapport aux trois autres secteurs. Les principales raisons pour lesquelles les services SSRAJ ne sont pas offerts étaient le manque de formation du personnel et des raisons confessionnelles. Selon toujours cette étude, pour environ 70 % des établissements de santé, il est courant de recevoir des services sans rendez-vous formel et les horaires d’ouverture flexibles. Des salles d’examen privées sont également relativement courants.

La pratique habituelle des agents de santé consiste à conseiller aux adolescents de s’abstenir des relations sexuelles lorsqu’ils cherchent des contraceptifs dans un établissement de santé. Cette étude révèle que seulement 63 % des agents de santé sont d’accord pour fournir des contraceptifs aux adolescents de moins de 18 ans. Pour environ 30 % des personnels de santé des secteurs public, privé et associatif et pour deux fois plus, c’est-à-dire 60 % des prestataires issus du secteur confessionnel, les adolescentes ne devraient pas recevoir des contraceptifs. Derrière cette opinion, la religion.

Des défis, mais aussi des pistes de solutions

Pour inverser la tendance, cette étude propose d’intégrer dans les curricula de formation paramédicale et médicale l’offre des services de SSRAJ. Le renforcement des capacités des prestataires de santé sur l’offre des services de SSRAJ est plus que nécessaire. Selon cette étude, il faut également doter les FOSA de tous les statuts des équipements, matériels et consommables destinés à l’offre des services SSRAJ. Cette étude propose également d’aménager des espaces attractifs dans les FOSA en vue d’améliorer la fréquentation des adolescents et des jeunes, de rendre disponible les outils de communication à tous les niveaux de soins, de sensibiliser les responsables à tous les niveaux pour faciliter l’accès aux services de SSRAJ de qualité et de renforcer le suivi -évaluation des activités de la SSARJ offerts dans les centres de santé amis des jeunes.

Une étude menée à point nommé

Selon Mme Laura déléguée de l’Ambassade des Pays Bas au Burundi, les recommandations formulées lors de ces activités pourront contribuer à rendre plus efficaces et mieux cibler les actions menées par les différentes parties prenantes en faveur de la SSR.

Même son de cloche pour Dr Ananie Ndacayisaba dans son allocution, il a fait savoir que les résultats émanant de cette étude sont satisfaisants malgré qu’il y a encore un long chemin à parcourir. « Ils nous aideront à jeter un regard rétrospectif sur les réalisations et à inspirer l’itinéraire à suivre pour l’avenir en vue de prendre des décisions basées sur la vraie situation », fait-il savoir. Il a profité de cette occasion pour remercier l’association TWITEZIMBERE asbl et ABS qui ont appuyé la réalisation de cette étude.

Dr Ndacayisaba a exhorté les partenaires œuvrant dans le domaine de la SSR, dont Twitezimbere asbl  à continuer à apporter leur appui, pour accompagner notre pays  dans ses efforts de relever ces énormes défis et ainsi contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes, des adolescents et des jeunes .

Rappelons que cette étude a été mené dans les 8 provinces d’intervention de Twitezimbere asbl et ABS, sous le financement des partenaires comme l’Ambassade des Pays Bas via Health Action International (HAI),  et l’Union Européenne.

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Journal Burundi Eco.

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