Le projet de mise en place de la Banque d’Investissements pour les Jeunes (BIJ) tarde à se concrétiser. Initialement prévue pour démarrer ses activités en début de cette année, cette banque n’existe que sur papier. Le secrétaire permanent du ministère ayant la jeunesse dans ses attributions, M. Bienvenu Irakoze rassure que les travaux de mise en place de cette institution financière avancent normalement
« Le Burundi comme les autres pays africains fait face à la situation de chômage chez les jeunes. C’est pourquoi le gouvernement du Burundi a initié l’idée de mettre en place une banque pour les jeunes », indique M. Bienvenu Irakoze, secrétaire permanent au ministère de la Jeunesse, des Postes et des Technologies de l’Information. En ce sens, souligne-t-il, une équipe technique est à l’œuvre pour concrétiser ce projet. Celui-ci arrive à une phase satisfaisante. On est à un taux de 70%, révèle M. Irakoze
La mise en place d’une banque ne se fait pas du jour au lendemain laisse entendre Irakoze. Elle exige un examen minutieux du cadre légal. On doit surtout s’assurer de la disponibilité des fonds, justifie-t-il. Ce cadre du ministère de la Jeunesse ajoute qu’il ne faut pas se précipiter au risque d’avoir une instutition financière mort-née.
Fonctionnement de la Banque d’Investissement pour les Jeunes
D’après Irakoze, la BIJ va offrir des produits et services financiers visant les promoteurs de projets qui ne peuvent pas avoir accès au financement à long terme dans les banques commerciales classiques à cause des garanties qu’elles exigent.
Elle privilégiera les promoteurs des projets d’investissement à haut potentiel de création d’emplois, les jeunes regroupés en associations ou en coopératives et les individus ayant des projets dont le taux de rentabilité est prouvé par les études de faisabilité à travers leur plan d’affaires. La BIJ sera une institution financière qui fonctionnera à la fois comme une banque commerciale et comme une banque d’investissement avec des instruments innovants.
Le doute plane quant à l’efficacité de l’institution
Les observateurs restent pessimistes que la banque ne viendra pas résoudre les défis auxquels font face les jeunes Burundais. A ce sujet, Irakoze répond que c’est leur droit d’être pessimiste. « Il y a des gens qui voient toujours le mauvais côté des choses qui n’acceptent pas les bonnes choses. Nous sommes confiants que les experts techniques ont travaillé dessus sur ce projet ». De plus, la jeunesse Burundaise a tellement envie de voir une banque qui va concrétiser leurs rêves, argumente-t-il.
A la question de savoir si le taux d’inclusion financière qui reste très bas ne va pas entraver les activités de la banque, Irakoze se montre plutôt rassurant. La banque des jeunes est venue pour répondre à pas mal de défis auxquels font face les jeunes. « Les services de la BIJ seront à proximité de la population à travers ses guichets d’impulsion. Elle va travailler en étroite collaboration avec les administrations locales. Tout cela sont les éléments qui vont permettre d’identifier les défis et rectifier le tir », précise M. Irakoze.
L’originalité de la BIJ
La Banque d’Investissement pour les Jeunes sera proche de la population à travers ses guichets d’impulsion et de garantie ainsi que le renforcement des capacités et d’accompagnement. « Ces guichets travailleront en collaboration avec l’administration locale. Ce qui attirera une clientèle importante. Ce sera une innovation par rapport aux autres institutions bancaires de la place », note Irakoze.
Le projet de mise en place de la banque des jeunes a été révélé en mars 2017 lors du forum national de la jeunesse. L’ex-ministre de la Jeunesse Jean Bosco Hitimina avait annoncé que la banque va être créée au premier trimestre 2018. A la même occasion, Hitimana a estimé le capital social de la banque entre 30 et 40 milliards de FBu. Il considérait la banque comme l’une des grandes banques du pays qui allait financer les projets des jeunes.
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