L’encours de la dette contractée par l’administration centrale est estimé à 53,9 % à fin décembre 2023, avec une grande part de la dette intérieure. Ce ratio dépasse la limite convenue dans le cadre des critères de convergence de la Communauté Est-Africaine (CEA), qui fixe le plafond de la dette publique nominale pour tous les pays membres à 50 % du PIB

4 185,83 milliards de FBu est le montant de la dette intérieure à l’exercice 2023.
Cela ressort du rapport annuel sur la gestion de la dette publique de l’exercice 2023, publié en novembre 2024. D’après ce rapport, à la fin décembre 2023, l’encours de la dette contractée par l’administration centrale s’élève à 6 226,59 milliards de FBu contre 5 114,89 milliards de FBu enregistrés à la fin décembre 2022, soit une augmentation de 22 %. Cette augmentation est due, d’une part, à la variation à la hausse du taux de change (dévaluation du FBu intervenue en mai 2023), et, d’autre part, aux nouveaux décaissements de la période.
La dette extérieure est estimée à 2 040,76 milliards de FBu, contre 4 185,83 milliards de FBu pour la dette intérieure.
Un ratio au-dessus de la limite des critères de convergence de la CEA
Le rapport signale que le portefeuille de la dette est dominé par la dette intérieure, représentant 68 % de l’encours total. Rapporté au PIB, l’encours de la dette contractée par l’administration centrale est estimé à 53,9 % à fin décembre 2023, contre 56 % du PIB à la fin décembre 2022, soit une diminution de 2,1 %.
« Ce ratio dépasse la limite convenue dans le cadre des critères de convergence de la Communauté Est-Africaine (CEA), qui fixe le plafond de la dette publique nominale pour tous les pays membres à 50 % du PIB », lit-on dans le rapport.
Parmi l’encours de la dette intérieure, 1 902,05 milliards de FBu sont attribués à la Banque centrale, dont 2 212,53 milliards de FBu sous forme de bons et obligations du Trésor, et 71,24 milliards de FBu pour les banques commerciales.
La dette intérieure est constituée des engagements pris envers la Banque centrale (consolidation des avances, conventions de financement à travers les diverses lignes de crédit et allocations en DTS), envers les détenteurs de titres publics en termes de bons et obligations du Trésor, et envers les banques commerciales (BANCOBU et CRDB).
Les conditions des institutions de Bretton Woods occasionnent la contraction de la dette intérieure
Dans un communiqué de décembre 2019, l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) souligne que, suite aux conditions imposées par les institutions de Bretton Woods (emprunts à long terme avec des taux d’intérêt faibles), consécutives à la situation de fragilité économique du pays, ce dernier a opté pour des dettes intérieures. Ces emprunts ont été contractés auprès des banques commerciales et des fournisseurs locaux.
Comme le pays ne possède pas de produits exportables et qu’il existe peu de devises à la Banque centrale, tandis que les partenaires financiers ont réduit leur part de financement, l’OLUCOME estime que l’économie ne peut pas se redresser. Cela occasionne la dépréciation de la monnaie et, par la suite, une augmentation de l’inflation.
Par ailleurs, le communiqué avertit que si l’économie n’est pas redressée, le pays pourrait se retrouver dans une situation de cessation de paiement.
Il existe également une incertitude dans la planification, rendant impossible la réalisation de projections économiques fiables. La situation d’endettement pourrait également amener les banques commerciales à faire faillite.
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