Malgré la prolifération des entreprises de valorisation des déchets plastiques, leur gestion reste problématique en mairie de Bujumbura. Ces déchets sont toujours éparpillés un peu partout que ce soit dans les rues, dans les rivières, dans les caniveaux, etc. Cela a des conséquences néfastes tant sur la propreté de la ville qu’on veut ville « zéro déchet » que sur l’environnement. Paradoxalement, les entreprises œuvrant dans leur valorisation regrettent de ne pas pouvoir satisfaire leur marché d’écoulement. Un effort supplémentaire du gouvernement est plus que nécessaire pour appuyer ces initiatives visant à préserver l’environnement.

Les déchets plastiques contribuent au changement climatique. Les traiter et les recycler est donc bénéfique pour notre santé et pour le pays.
Ces derniers temps, différents entrepreneurs burundais ont investi dans la valorisation des déchets plastiques. Certains les utilisent dans la fabrication des pavés, des objets de décoration, tandis que d’autres les exportent à l’étranger, générant ainsi des devises. C’est le cas de Nezerwa Investissement Group. Depuis 2017, cette société collecte, à partir des rivières, des caniveaux et du lac Tanganyika, des déchets plastiques, des sacs plastiques et des cartons dans différentes régions du pays. Jusqu’à présent, environ 31 tonnes de déchets plastiques ont été retirées du lac Tanganyika par cette société.
Plutôt une opportunité qu’un défi
Silas Bucumi, dirigeant de cette société, raconte avoir tiré cette expérience de ses visites ailleurs. Il a vu des exemples de transformation réussie de ces déchets en produits de valeur. Il a compris qu’au lieu d’être un défi, ces déchets constituent plutôt une opportunité de générer des devises et de créer des emplois. « Nous avons trouvé un marché local pour recycler le plastique, le transformant ainsi en préformes. Quant aux déchets en sachets et en cartons, nous les exportons, ainsi que les sacs usés vers le Kenya, Kampala (Ouganda) et la Tanzanie. En effet, les déchets que nous exportons génèrent des revenus importants », se réjouit cet entrepreneur. Cette société a déjà établi des partenariats avec 84 coopératives et groupements et emploie 42 travailleurs permanents.
Covada est l’une des coopératives qui trient et collectent ces déchets plastiques à partir des déchets ménagers à la décharge de Buterere. Selon Alexis Nimubona, vice-président de cette coopérative, en moyenne, ils collectent environ 3 tonnes de déchets plastiques par jour. « Nous prenons le temps de trier ces déchets. Lorsque les camions arrivent avec des déchets mélangés, ils les déversent, et nous les trions avant que la société Nezerwa vienne les récupérer », dit Nimubona.
Un secteur encore bourré de défis
Comme le signalent ces entrepreneurs, les principaux défis qui hantent ce secteur sont entre autres les moyens techniques limités ne leur permettent pas de collecter les quantités requises. M. Bucumi regrette de ne pas pouvoir satisfaire à la demande. « Mon marché d’écoulement nécessite 20 tonnes de plastique, 20 tonnes de sachets, 20 tonnes de sacs et 20 tonnes de cartons de déchets par jour, mais je ne peux pas en collecter autant », dit-il.
Ils suggèrent la séparation des déchets dans les ménages pour faciliter leur collecte. Ils appellent également à la suppression des collecteurs informels qui récupèrent les bouteilles pour qu’elles soient directement réutilisées. Ils soulignent également le manque d’équipements de protection pour les collecteurs et de machines pour pouvoir au moins broyer ces déchets eux-mêmes. En attendant, Nezerwa Investissement Group a récemment signé un partenariat avec le ministère de l’Environnement et prépare des poubelles qui serviront à la collecte des déchets.
Selon Christian Nimubona, directeur de l’environnement, les déchets plastiques ne constituent plus un problème pour ceux qui ont compris leur valeur. Ils constituent désormais une opportunité pour générer des revenus. « Si nous gérons correctement ces déchets, Bujumbura pourrait devenir une ville modèle, propre et agréable. Par ailleurs, les déchets plastiques contribuent au changement climatique. Les traiter et les recycler est donc bénéfique pour notre santé et pour le pays, en réduisant les maladies liées aux déchets », conclut-il. Il se réjouit de la prolifération des entreprises opérant dans ce secteur.
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