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8 mars en milieu professionnel : Une journée de fête ou de lutte ?

Au-delà des festivités du 8 mars, au-delà des uniformes en pagnes, les femmes Burundaises travailleuses devraient considérer la journée du 8 mars comme une occasion d’évaluer l’état d’avancement du respect de leurs droits dans leurs milieux professionnels respectifs. Me Emelyne Hakizimana déplore que la plupart des femmes burundaises, y compris les intellectuelles ignorent leurs droits.

Cette journée devrait être une occasion d’évaluer l’état d’avancement du respect des droits de la femme dans le milieu professionnel

Les femmes œuvrant dans le journal Burundi Eco et l’Imprimerie Hope Design se sont jointes aux femmes du monde entier pour célébrer la journée internationale des droits de la femme. Le thème central de cette journée était « Femmes, soyons innovantes et intégrons les TICs ». Cela a été une bonne occasion d’évaluer l’état d’avancement du respect des droits de la femme dans le milieu professionnel en général et au sein de ces deux entreprises en particulier. Les femmes œuvrant dans ces deux entreprises ont évalué le respect de leurs droits sur une note positive.

Selon Evrard Ntwari, directeur général de l’imprimerie Hope Design, la femme burundaise a le droit au travail pas parce qu’elle est une femme, mais plutôt parce qu’elle est une personne humaine avant tout. Il appelle les femmes à oser entrer en compétition avec leurs pairs masculins avec assurance et détermination, mais surtout à veiller à ce que leurs droits en milieux professionnels soient préservés.

Au-delà des fêtes du 8 mars

Les femmes burundaises ont des perceptions controversées sur la journée internationale des droits de la femme. Pour certaines d’entre elles, cette journée se limite à l’habillement en uniformes en pagnes et aux festivités exorbitantes. Il y en a qui vont très loin et considèrent le 8 mars comme une date où tout est permis.  Pourtant, selon Me Emelyne Hakizimana, cette journée devrait être une occasion d’évaluer l’état d’avancement du respect des droits de la femme dans le milieu professionnel.

Les droits de beaucoup de femmes burundaises œuvrant dans les secteurs tant publics que privé sont souvent bafoués. Certaines d’entre elles sont harcelées sexuellement en milieu de travail, virées de leurs emplois sans raison, etc. De peur d’être viré ou par ignorance, peu sont les femmes qui ont le courage de lever le petit doigt pour défendre leurs droits. Elles se soumettent les yeux fermés aux injonctions de l’employeur. Comme l’explique Me Hakizimana, la femme travailleuse burundaise devrait connaître par cœur ses droits sur le plan professionnel. « Malheureusement, beaucoup de femmes ignorent leurs droits, y compris les intellectuelles », déplore-t-elle.

La loupe de la loi

Dans son exposé, ce juriste a fait savoir que l’article 14 du code du travail stipule que la loi assure pour toute personne ayant les capacités d’occuper un emploi, l’égalité de chances et de traitement dans l’emploi et dans le travail, sans aucune discrimination directe ou indirecte. Cela signifie que les femmes ne devraient pas être discriminées en matière de travail.

En plus des droits communs à toute personne humaine, le code du travail prévoit des droits spécifiques à la femme en milieu de travail, surtout pour une femme enceinte. Pourtant, dans certaines institutions, surtout celles du secteur privé, il y a encore des femmes qui sont virées juste parce qu’elles sont enceintes. Comme l’explique ce juriste, la femme enceinte a droit à un congé de maternité payant d’entre 12 et 14 semaines. Etant enceinte, elle a également le droit de migrer vers un service qui lui est confortable. L’article 272 du code du travail de 2020 stipule que « la femme allaitante a droit pendant une période de 6 mois à partir de la fin de son congé post natal à une heure de repos par jour. Les périodes de repos sont rémunérées comme temps de travail ».

Elle encourage les femmes travailleuses burundaises à chercher à connaître leurs droits et leurs devoirs. Et surtout à défendre leurs droits. Car, explique –t-elle, on ne lutte pour ses droits que lorsqu’on les connait.

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A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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