Pour qu’il y ait du miel, il y a beaucoup d’activités qui doivent être réalisées par les abeilles selon leurs catégories. Frère Silas Nimpagaritse, spécialiste en apiculture donne quelques détails à propos des types d’abeilles et leurs fonctions
Depuis la nuit des temps, les Burundais connaissent le miel et les autres produits provenant des abeilles. Ces dernières font partie des moyens qui contribuent au bien-être des peuples à travers le monde grâce à leur rôle dans la pollinisation. Elles sont essentielles dans l’agriculture et l’environnement du fait qu’elles pollinisent les plantes à fleurs. Ce qui participe à l’augmentation du rendement agricole. Elles produisent sans doute du miel, de la cire et d’autres produits apicoles. Les espèces d’abeilles varient selon les régions et les apiculteurs qui vivent dans des conditions avec des ressources très diverses. Mais les abeilles qu’on rencontre au Burundi sont presque les mêmes sur toute l’étendue du territoire national. Les abeilles vivent en colonie et forment une société très organisée considérée comme une entreprise. Les abeilles mellifères appartiennent à la même espèce « Apis mellifera » et elles semblent identiques. Mais leur anatomie et leur comportement diffèrent de façon significative.
Dans une ruche, il y a trois sortes d’abeilles. La reine (umwamikazi/umwiru) qui a pour mission de pondre les œufs environ toutes les vingt minutes. Elle est la mère de toutes les abeilles et vit dans des cellules spéciales. Elle se nourrit de gelée royale et vit de 3 à 5 ans tandis que les autres abeilles vivent entre 30 et 45 jours. La deuxième catégorie est constituée de faux-bourdons (mpingwe) qui ont pour rôle de féconder la reine. Enfin viennent les ouvrières (inzuki nkozi/abakozi) qui travaillent d’arrache-pied. Elles peuvent exercer jusqu’à sept fonctions différentes au cours de leur vie.
Les différentes fonctions des ouvrières
En première position viennent les nettoyeuses. Elles ont pour mission de garder la ruche propre. Au premier jour de sa vie, l’abeille est préposée au ménage. Elle commence par nettoyer les cellules, les rayons et les couvains. Elles nettoient également les débris dans la ruche. Les nourrices, quant à elles, s’occupent du couvain avec patience et constance. Elles sont capables de sécréter de la nourriture pour les larves. Les nourrices prodiguent des soins attentifs aux larves qui sont alimentées individuellement. Elles ont aussi le rôle d’operculer les cellules que contiennent les larves sans oublier qu’elles ont la capacité de produire la gelée royale. Et les cirières sont des abeilles appelées aussi «architectes». Elles construisent les rayons de la ruche. La construction des rayons est un travail collectif qui demande une grande coordination. Ils sont fabriqués par une chaîne d’abeilles qui sécrètent des écailles de cire. Lorsqu’une abeille atteint l’âge de douze jours, elles cessent de produire la gelée royale et commence à sculpter les rayons de la ruche.
Il y a aussi des ventileuses. Ces dernières régulent la température de la ruche en faisant circuler l’air à l’intérieur de la ruche. Et cela en battant des ailes à l’entrée. L’âge moyen des ventileuses est de 18 jours, mais cette fonction est assumée par des ouvrières de tout âge. Elles interviennent aussi dans l’assèchement du nectar. Les ventileuses ont pour mission de maintenir la ruche à une température constante et de gérer le taux d’humidité de la ruche. Par contre, les butineuses sont responsables de l’approvisionnement. Elles s’envolent hors de la ruche à la recherche du nectar, du pollen et de l’eau, indispensables à la colonie pour les livrer aux chimistes. Selon les experts, une butineuse effectue entre 10 et 100 voyages par jour compte tenu de la proximité des fleurs. La fonction de butineuse est assumée par les abeilles vieilles d’environ 30 jours.
Ce n’est pas tout…
En sixième position viennent les magasinières qui sont appelées aussi « chimistes ». Ce sont des faiseuses de miel. A leur retour dans la ruche, les butineuses transmettent leur chargement de bouche-à-bouche aux chimistes. Ces dernières avalent ce nectar et le fait transiter plusieurs fois entre leur trompe et leur jabot. Ce mouvement permet au nectar de se modifier jusqu’à ce qu’il devienne finalement du miel. En dernier position viennent les gardiennes. Basées à l’entrée de la ruche, elles défendent la ruche en protégeant la colonie de ses ennemis. Elles laissent les abeilles butineuses de la ruche ainsi que les faux bourdons demandant à y entrer. Elles interdisent l’accès de la ruche aux abeilles étrangères, car elles contrôlent l’identité des abeilles qui entrent dans la ruche en vérifiant leur odeur pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’abeilles d’autres colonies venus piller leurs réserves. Les gardiennes ont pour mission de garder la ruche et d’empêcher les rôdeurs et autres pillards attirés par le miel d’y accéder. Parmi les ennemis des abeilles, on cite notamment les personnes, les guêpes, les lézards, les souris, etc.
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