Entrepreneuriat

« A la fois employés et chargés du marketing »

Produire et chercher eux-mêmes le marché, tel est l’objectif des employés de la société Burundi Bwejo, Development Center (BEDC). Ainsi, au lieu d’un paiement mensuel, l’employé reçoit 10 % de la production vendue

« Nous avons créé la société BEDC étant seul. L’idée de la créer est née en 2012. Mais, la problématique était la faisabilité du développement de la société. Comme le capital était minime, soit 2 millions de FBu, il était difficile de payer les employés. Or, nous devrions faire face au chômage. Directement, nous avons songé à exploiter d’abord nos forces », annonce Euphraim Ndayikeje, alias Papa Coriandre, directeur gérant de BEDC.

Euphraim Ndayikeje, directeur gérant de BEDC : « Après la production, l’employé cherche le marché d’écoulement. Après la vente, il récupère 10 % de la production vendue »

Pour concrétiser l’idée, ce jeune entrepreneur de 29 ans et père de 2 enfants précise que les engagements se sont faits à une seule condition: amener la force pour produire et chercher lui-même le marché (faire le marketing) et enfin se payer le salaire. D’ailleurs, renchérit-il, même aujourd’hui, c’est ce système qui est appliquée pour recruter.

M. Ndayikeje signale qu’après la production, l’employé cherche le marché d’écoulement. Après la vente, il récupère 10 % de la production vendue.

Une réponse favorable

M. Ndayizeye affirme que les gens ont répondu favorablement à son idée. « Alors que le début des activités a été fixé en 2018, maintenant le personnel de l’entreprise avoisine une soixantaine de travailleurs éparpillés dans trois provinces du pays, à savoir : Bujumbura-mairie, Cibitoke et Ngozi », indique-t-il. A l’intérieur du pays, la société collabore avec cinq coopératives agro-pastorales.

« Nous achetons la matière première à ces coopératives et, en retour, nous mettons nos agents dans ces coopératives pour vendre nos produits », explique M.Ndayikeje.

Quant à la livraison des produits à ces coopératives, il souligne que la société fait recours à des agences de voyage.

Une production à caractère nutritionnel

Papa Coriandre déclare que la société produit de la bouillie. Les ingrédients de celle-ci sont la farine de maïs, la farine de sorgho, la farine de blé, la farine de sésame, la farine de soja, la farine d’arachide, la farine de riz et la coriandre (une plante herbacée annuelle de la famille des apiacées. C’est une plante aromatique cultivée dans les zones tempérées du monde entier et employée dans de nombreuses préparations culinaires, particulièrement en Asie, en Amérique latine et dans la cuisine méditerranéenne. Les feuilles sont généralement utilisées fraîches en accompagnement ou comme condiment)

Un autre produit, c’est la mayonnaise. Celle-ci est faite par la coriandre, le jaune de l’œuf, la moutarde, le vinaigre d’alcool, le sel, l’eau et l’huile végétale.

« Nous produisons également la farine de gingembre. Elle est constituée de la coriandre et du gingembre », informe M.Ndayikeje avant d’ajouter que la société produit aussi du jus de coriandre-gingembre. Ses ingrédients sont la coriandre, le thyn, le romarin, la basilique, le honey, la menthe et l’eau.

Et de poursuivre : « La société a la capacité de produire 130 cartons de jus par jour (le contenant d’un carton est de 24 bouteilles de 33 cl),   200 kg de bouillie de coriandre par jour, 120 pièces de mayonnaise par jour et 200 pièces de farine de gingembre par jour ».

Le prix, selon toujours lui est de  1 000 FBu par bouteille de jus de 33 cl, de 3 000 FBu par paquet de bouillie, de 4 000 FBu par pièce de farine de gingembre et 5 000 FBu par pièce de mayonnaise.

Contribution dans les caisses de la Mairie

Euphraim Ndayikeje témoigne que sa société contribue dans les caisses de la Mairie. « Nous payons la taxe municipale sur les activités à hauteur de 75 000 FBu », martèle-t-il.

Pour ce qui est des paiements à l’Office Burundais des Recettes (OBR), M.Ndayikeje certifie que le paiement se fait trimestriellement après les calculs faits avec cet office.

En attente de certification

Les produits de BEDC sont encore en attente de certification d’après M. Ndayikeje. Une société l’obtient, poursuit-il, après une année de fonctionnement.

Cependant, il tranquillise que les produits de BEDC sont pour le moment en ordre avec les exigences du Bureau Burundais de Normalisation et de Contrôle de la Qualité (BBN).

Il rassure que la société a pour le moment un bulletin d’analyse microbiologique et un bulletin d’analyse microchimique octroyés par le BBN.

Et de regretter : « Nos produits sont concurrencés par ceux produits informellement et qui ne respectent pas les normes ».

Une autre menace pour la société, conclut M.Ndayikeje, est la cherté de la matière première. Les bouteilles sont par exemple importées du Kenya et les pions de la Chine.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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Un commentaire
  • niyomwungere elvis dit :

    mbega vyiza iri shirahamwe rije gufasha vyinshi mumigambi y’iterambere ryigihugu

    kandi nibaze KO urwaruka tuzoharonkera akoyokwe

    papa coriandre karibu waje hageze

Les commentaires sont fermés.

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