Transport

Accidents routiers : une épine dans le dos des ménages

Les gestionnaires de la sécurité alertent sur l’impact des accidents routiers sur la vie des ménages et sur le trésor public. L’attitude des conducteurs, l’état des véhicules et celui des infrastructures routières en sont les causes, comme le publie Burundi Eco dans son numéro 622, en poursuivant les articles sur les états généraux du transport. Dans le numéro 621, le journal avait déjà abordé l’efficacité du transport maritime et aérien une fois rentabilisé

Les accidents de la route sont une source de perte de vies humaines. Ils occasionnent des blessures parfois graves et causent un préjudice considérable aux revenus des ménages et au trésor public.

Dans sa présentation sur l’état des lieux des accidents de la route au Burundi et les perspectives, Désiré Niyongabo, commandant adjoint de l’Unité de Police de Roulage et Sécurité Routière (UPR-SR), informe que la situation des accidents routiers est une préoccupation majeure pour les gestionnaires de la sécurité. Selon lui, les accidents entraînent la perte de vies humaines, occasionnent des blessures parfois graves, et causent un préjudice considérable aux revenus des ménages et au trésor public.

« Par rapport à l’année 2022, le nombre d’accidents de la route a connu une augmentation de 11,27 % en 2023, passant de 6059 en 2022 à 6742 en 2023 sur le territoire national », déplore M. Niyongabo.

En ce qui concerne les décès liés aux accidents de roulage, il remarque une réduction de 25,69 % pour les hommes et de 22,29 % pour les femmes en 2023 par rapport à 2022, soit 654 hommes et 148 femmes décédés en 2022, contre 486 hommes et 115 femmes décédés en 2023. Le taux de blessés suite aux accidents de roulage a également diminué, passant de 4,78 % pour les hommes à 17,10 % pour les femmes, avec 2699 hommes et 690 femmes blessés en 2022, contre 2570 hommes et 572 femmes en 2023.

Diverses causes d’accidents

Selon le commandant adjoint de l’UPR-SR, les accidents de roulage sont causés par l’attitude des conducteurs, l’état des véhicules et la qualité des infrastructures routières.

« Les conducteurs peuvent être à l’origine des accidents lorsqu’ils ne sont pas qualifiés (conduite sans permis ou avec un faux permis) ou lorsqu’ils manquent d’expérience », explique-t-il. Il ajoute que la conduite sous l’effet de l’alcool ou de stupéfiants, ainsi que la fatigue, peuvent également provoquer des accidents. D’autres causes liées aux conducteurs incluent la déficience physique ou mentale, la négligence des règles élémentaires de conduite, et la recherche de profits excessifs (transporteurs cherchant à gagner plus qu’ils ne devraient).

L’état des infrastructures routières peut aussi contribuer aux accidents, notamment en cas de routes délabrées avec des nids-de-poule ou des routes glissantes. L’absence ou l’insuffisance de la signalisation routière, ainsi que le dysfonctionnement des feux tricolores, sont également des facteurs importants. M. Niyongabo souligne que l’absence ou le mauvais emplacement des dos d’âne et d’autres régulateurs, les tronçons à fortes pentes ou les virages dangereux sont également des causes d’accidents. Il ne faut pas oublier les routes situées sous, sur ou à proximité des installations dangereuses (lignes électriques haute tension) et les cas de chargement dangereux (explosifs et produits toxiques) sans précautions nécessaires.

Des facteurs humains, tels que l’excès de vitesse, les manœuvres dangereuses, le refus de priorité ou de céder le passage, l’ivresse des conducteurs, la violation des feux tricolores et le non-respect des règles de chargement, sont autant de circonstances susceptibles de provoquer des accidents.

Des propositions

M.Niyongabo recommande de mener une campagne d’éducation sur les règles et bonnes pratiques de conduite à l’attention des usagers de la voie publique, ainsi que de sensibiliser la population en général et les conducteurs en particulier sur leurs devoirs de secourir les victimes d’accidents (apprentissage des techniques de premiers secours).

Il appelle également à former les agents de la sécurité routière en premiers soins et secours des victimes d’accidents, et à digitaliser le système de contrôle de la sécurité routière. La mise en place d’un centre opérationnel de surveillance des usagers de la route et la réhabilitation des arrêts de bus sont jugées nécessaires. M. Niyongabo évoque aussi le projet d’installation de caméras de surveillance sur les routes et la sensibilisation au recours au règlement amiable en cas d’accidents.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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Un commentaire
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