Située dans la province de Mwaro, Agasumo ka Mwaro est l’un des sites touristiques les plus connus du centre du pays en raison de sa beauté spectaculaire et de sa dimension sacrée dans le Burundi traditionnel. Pourtant, son apport économique reste faible en raison de son aménagement incomplet pour attirer davantage de touristes.

Composé de quatre chutes successives d’une beauté spectaculaire, le site touristique Agasumo ka Mwaro est réputé pour sa dimension sacrée, étant un haut-lieu lié au culte « kubandwa », une pratique spirituelle de possession célébrée dans le Burundi traditionnel.
La chute « Agasumo ka Mwaro », ou la petite chute de Mwaro est un site touristique important situé dans la province de Mwaro. Elle se trouve sur la rivière Kayokwe qui sépare les communes de Gisozi et de Kayokwe, toutes deux de la province de Mwaro. Ce site, composé de quatre chutes successives d’une beauté spectaculaire, est réputé pour sa dimension sacrée, étant un haut-lieu lié au culte « kubandwa », une pratique spirituelle de possession célébrée dans le Burundi traditionnel.
Les responsables administratifs de la province de Mwaro affirment que ce lieu est très visité par de nombreux touristes aussi bien nationaux qu’étrangers. Cependant, bien qu’il attire les touristes, notamment pendant l’été, son apport économique dans le développement de cette jeune province reste faible, comme l’indique Claver Ngurube, conseiller social et culturel du Gouverneur de la province de Mwaro.
Il explique que ce site n’est pas bien aménagé pour générer des revenus. Toutefois, il précise que chaque touriste qui visite ce site doit s’acquitter d’une somme de 2000 FBu, un montant qui reste minimal pour un étranger. Cet argent est géré par les communes adjacentes, à savoir Kayokwe et Gisozi.
Des maisons d’accueil et des paillotes dysfonctionnelles
Dans ce lieu calme et silencieux où on n’entend que le bruit des chutes d’eau, une belle maison d’accueil en briques cuites a été construite ainsi que des paillotes dont la propreté laisse à désirer. Elles semblent être dysfonctionnelles. Les guides touristiques sur place nous expliquent que le non fonctionnement de cette maison d’accueil est dû à l’absence d’électricité, un besoin essentiel pour aménager ce site correctement.
« Il n’y a pas de courant électrique et nous avons essayé d’installer des panneaux solaires pour éclairer le site et connecter des radios, mais en vain », déplore un de ces jeunes hommes. Il ajoute que les touristes venus aussi bien d’Afrique que d’Europe, visitent ces chutes entourées d’une végétation luxuriante, mais manquent d’ espace propre et confortable pour se reposer.
Il indique que ce site pourrait générer des revenus s’il était bien aménagé, notamment en tirant parti de la macadamisation de la Route Nationale Bujumbura-Nyakararo-Mwaro-Gitega (RN18), qui relie les deux grandes villes du pays.
Vers la protection du site touristique Agasumo ka Mwaro
Des maisons d’habitation avec ou sans toitures et des stands non autorisés ont été construits tout au long de l’entrée de ce site. Selon Ngurube, les constructeurs de ces bâtiments non autorisés ont été empêchés de continuer par le ministère en charge de l’environnement, qui a délimité la zone du site touristique Agasumo ka Mwaro pour la protéger des actions anthropiques nuisibles.
Cet ardent défenseur de la culture burundaise explique qu’aucune maison d’habitation ne peut être construite dans ce lieu sacré pour les Burundais d’antan, afin de préserver l’authenticité de ce site touristique. Cependant, il indique que la province de Mwaro envisage de construire des maisons traditionnelles dans ce lieu sacré pour attirer davantage de touristes. M. Ngurube appelle également les hommes d’affaires à investir dans la construction d’hôtels de qualité à Mwaro, afin d’accueillir les touristes souhaitant passer un agréable séjour dans cette province.
Avec l’adoption du christianisme au Burundi, le culte de « kubandwa » a disparu. Cependant, la chute Agasumo ka Mwaro reste gravée dans la mémoire des traditionalistes de Mwaro et au-delà.
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