Depuis qu’on a introduit l’enseignement des métiers dans le système éducatif, les résultats se font sentir. Certains jeunes sont décidés à combattre la pauvreté. Burundi Eco fait le point sur le cas de huit lauréats de la première promotion du Centre de Formation Professionnelle (CFP) de Kigobe réunis au sein de l’association « Agricultural Light Company » qui se sont lancés dans la fabrication des jus de maracudja et d’ananas
Burundi Eco a réalisé une descente lundi le 11 février 2019 au siège de l’association «Agricultural Light Company» constituée de huit jeunes lauréats du Centre de Formation Professionnelle de Kigobe qui exercent le métier de transformation de maracudja, d’ananas et de commercialisation de leurs jus depuis 2016. Belly Francis Ngabirano, président de cette association fait savoir que pour démarrer leurs activités, ils ont d’abord constitué un capital de 4 millions de FBu. Ils ont loué un des bâtiments du CFP de kigobe.

Le manque d’emballages constitue un défi important à telle enseigne qu’ils font recours à l’utilisation des emballages de récupération.
Ces jeunes produisent autour de 3000 bouteilles de nectar et de sirop de maracudja, de jus et de nectar d’ananas. Et d’ajouter que ces produits sont certifiés. Une bouteille de ces produits coûte 1000 FBu. Le chiffre d’affaires enregistré actuellement par «Agricultural Light Company» varie entre 5 millions et 6 millions de FBu par mois. Ngabirano se réjouit que les clients apprécient la qualité de ces produits par rapport à ceux produits par Akezamutima ou Fruito et que la population commence à les consommer dans différentes cérémonies. Ces jeunes espèrent émerger comme les sociétés SAVONOR, BRARUDI, SOSUMO…, car pas mal de strategies ont été mises en place pour stimuler les consommateurs.
Qu’en est-il de ces stratégies ?
Pour augmenter l’effectif des consommateurs, la dégustation par les clients est permise gratuitement pour se rassurer de la qualité de ces produits, fait remarquer Ngabirano. De plus, un carton de 24 bouteilles s’achète à 20 000 FBu alors que les autres sociétés le vendent à 24 000 FBu. Et d’ajouter que la livraison se fait à domicile pour fidéliser les clients qui ont besoin de toute une gamme de produits.
Les défis
Néanmoins, même si ces jeunes entrepreneurs s’activent pour combattre la pauvreté, ils sont confrontés à pas mal de défis. Ils déplorent le manque de matériels modernes destinés à la transformation agro- alimentaire pour mettre sur le marché des produits de qualité. Ils précisent qu’ils ont aussi besoin de capitaux consistants pour augmenter la production et pouvoir satisfaire le marché local. Ngabirano s’inquiète que le faible fonds de roulement dont dispose l’association constitue une barrière qui l’empêche d’approvisionner les amateurs de jus d’ananas et de maracudja dans tout le pays. Selon lui, approvisionner tout le pays nécessite des véhicules, le carburant et la rémunération des chauffeurs. «Nous ne pouvons pas servir les clients qui nous remboursent après une semaine ou plus de peur de manquer les frais pour acheter les matières premières», ajoute Ngabirano. Cette mesure a été prise pour éviter l’arrêt des activités du fait que le capital n’est pas consistant. Une fois qu’on a produit 50 cartons de ces jus, le souhait est que le paiement soit immédiat, explique t-il.
Le manque d’emballages constitue aussi un défi important à telle enseigne qu’ils font recours à l’utilisation des emballages de récupération. A titre d’exemple, ils font savoir qu’ils utilisent les bouteilles de Heineken qui s’achètent à 100 FBu chacune. Il se demande pourquoi le centre d’incubation des entreprises situé à Buyenzi ne produit pas des emballages alors qu’ils disposent de machines destinées à cette tâche. De surcroît, le renforcement des capacités, surtout dans la transformation agro- alimentaire est encore problématique.
Malgré tous ces défis, Didace Irutabantu, un de ces jeunes qui ont créé l’association «Agricultural Light Company» est fier du pas déjà franchi par l’association. Il fait savoir qu’avec les revenus générés par la commercialisation de leurs produits, parvient à se prendre en charge. Il espère qu’il va évoluer. Les stagiaires s’en réjouissent aussi. Pascal Niyonkuru, un des stagiaires rencontré au siège de cette association est satisfait des connaissances acquises. Il fait remarquer qu’il a été formé à l’OPDE. A partir du mois de janvier 2019, il renforce ses capacités dans la transformation agro-alimentaire de maracudja et des ananas.
Quinze personnes travaillent actuellement à temps plein à cette association. Dix sont des journaliers.
Ndakunda cane abantu b’aba entrepreneurs. Ndizera ko nanje mu misi iza nzogera ku rwego rw’ugutanguza kampuni yanje bwite kandi igatera imbere.