L’Aïd al-Adha appelé aussi fête du sacrifice se déroule cette année dans un contexte économique et logistique difficile marqué par une pénurie de carburant et une flambée des prix des moutons et des chèvres. Ces deux facteurs compliquent l’accès aux animaux destinés au sacrifice, une tradition essentielle pour de nombreuses familles musulmanes pour une telle fête.

Cette année, pourtant, le prix des animaux destinés au sacrifice a atteint des sommets sur le marché burundais, rendant leur acquisition difficile voire impossible pour de nombreux fidèles.
Ce vendredi 6 juin 2025, les musulmans burundais se sont joints aux fidèles du monde entier pour célébrer l’Aïd al-Adha. A Bujumbura, la circulation était filtrée dès le matin, avec une baisse notable du trafic en raison du jour férié accordé aux non-musulmans. Pour eux, ce vendredi offre un congé prolongé après les élections législatives et communales du jeudi suivies de cette fête, avant un week-end de repos.
Pour les musulmans, cette journée représente bien plus qu’un simple jour férié: elle est un moment fort de spiritualité et de communion. Dans les rues de la capitale, on pouvait apercevoir des fidèles de tout âge, vêtus de leurs plus beaux habits, se rendant en famille vers les différents lieux de prière.
La plupart d’entre eux ont connu des conditions de déplacement précaires. Certains ont choisi de marcher faute de transports en commun suffisants. D’autres ont opté pour des motos ou des vélos, l’essentiel étant d’arriver à destination pour participer à la prière matinale. Les rares véhicules en circulation, ceux qui ont eu la chance de s’approvisionner en carburant, étaient surchargés. Mais les défis liés aux déplacements n’étaient que le début des déconvenues auxquelles les fidèles ont dû faire face pour célébrer cette fête.
Entre manque et cherté des cheptels
Après la prière, vient le moment du sacrifice d’un mouton ou d’une chèvre, un rituel symbolisant la soumission du prophète Ibrahim à Dieu. Cette année, pourtant, le prix des animaux destinés au sacrifice a atteint des sommets sur le marché burundais, rendant leur acquisition difficile voire impossible pour de nombreux fidèles. Dans la province de Mwaro, des habitants ont signalé que le prix minimum d’un mouton ou d’une chèvre avoisine désormais 250 000 FBu. Cette hausse est en partie due à la pénurie de carburant qui affecte directement le transport des animaux vers les marchés d’écoulement, réduisant l’offre et augmentant les coûts de distribution.
La flambée des prix des caprins et des ovins est également aggravée par d’autres facteurs tels que la spéculation des vendeurs qui profitent de la forte demande et l’augmentation des coûts d’élevage. Cette situation inquiète de nombreux fidèles, dont Issa Bukuru, rencontré à Kanyosha, qui témoigne: « La fête du sacrifice de cette année est la plus pénible que je n’ai jamais connue. Combien sont-ils encore à mesure de s’acheter une chèvre ou un mouton qui se négocie aujourd’hui autour de 400 000 FBu? Je me demande si dans l’avenir on ne sera pas obligé de recourir à une alternative ou de ne pas célébrer cette fête tout simplement », dit-il ? Néanmoins, il compte sur l’esprit de solidarité et de partage qui a toujours caractérisé les musulmans à de telles fêtes.
Pour rappel, l’Aïd al-Adha commémore l’acte de foi du prophète Ibrahim, qui accepta de sacrifier son fils sur l’ordre de Dieu. Au dernier moment, un mouton fut envoyé pour le remplacer.
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