Sur le marché, la rareté du maïs grain a été un élément catalyseur de la flambée des prix de ce produit qui est à la base de l’alimentation dans beaucoup de ménages. Dernièrement, l’Agence Nationale de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire (ANAGESSA) a ouvert ses stocks pour amortir le choc. Mais à quel niveau cette agence pourra-t-elle contribuer à amortir la hausse des prix de ce produit ?

Le ministère a décidé de vendre le maïs directement aux ménages à 1200 FBu le kg.
La capacité de l’agence ANAGESSA à contribuer à la régulation des prix des denrées alimentaires peut désormais être testée. Le maïs a été la première denrée à entrer dans les stocks de ANAGESSA depuis 2021. Malheureusement, le prix de ce produit a continué à monter. Pour une certaine opinion, l’ANAGESSA a appauvri le marché local, car il est difficile d’affirmer que la récolte avait été si bonne pour avoir un excédent à conserver.
Actuellement, le prix du maïs grain a dépassé depuis des mois 2000 FBu le kilo. La modération de ce prix d’un des produits alimentaires les plus enviés par les ménages à faibles revenus serait avantageuse pour les consommateurs.
Les prix en hausse par rapport aux attentes de la population
Dans la ligne droite de sa politique d’amortir la hausse des prix sur le marché, l’ANAGESSA a annoncé le 28 novembre 2022 la mise à la disposition de la population de la quantité de maïs disponible dans ses stocks sur tout le territoire national. L’agence nationale de gestion des stocks stratégiques a fixé le prix d’un kg de maïs grain à 1200 FBu au lieu de 1080 FBu. Pour éviter les spéculations sur le marché, le ministère a décidé de vendre directement aux ménages. Les commerçants ne sont pas les bienvenus aux portes de l’ANAGESSA. D’autres mesures ont été prises. Selon Prosper Dodiko, secrétaire permanent au ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, chaque ménage se fait représenter par un seul individu et personne n’aura une quantité supérieure à 50 kg. Dodiko justifie la mesure prise par son ministère pour mettre sur le marché cette denrée alimentaire. « Après avoir constaté une hausse des prix du maïs sur le marché, le gouvernement du Burundi a décidé de revendre à la population la récolte du maïs conservée dans les stocks de l’ANAGESSA à des prix raisonnables », explique-t-il.
Quid de la capacité de l’ANAGESSA à contribuer à la normalisation des prix ?
A part la capacité technique de l’ANAGESSA qui est mise en cause, il reste difficile de savoir la plus-value qu’que cette agence apportera sur le marché des denrées alimentaires qui inquiète les consommateurs. Au niveau des stocks où est vendu le maïs, la demande a été largement supérieure a l’offre. « Nous avons été submergées par la foule et toute la quantité a été distribuée en l’espace d’une seule journée », explique une source parmi les responsables ayant aidé dans la vente du maïs dans la municipalité de Bujumbura.
Aussi, la fiabilité des activités de cette agence qui a pour mission la limitation des casses en cas de famine. Interrogé sur la quantité de maïs se trouvant dans les stocks de l’ANAGESSA, le Secrétaire permanent au ministère de l’Agriculture s’est montré dubitatif. Selon Dodiko, il faudra attendre que la quantité en bon état soit déterminé avant de savoir la quantité prête à être mise sur le marché.
A la question de savoir quelle est la quantité qui sera distribuée au cours de cette campagne, Sigisbert Nkunzimana, DG a.i de l’ANAGESSA a répondu qu’il n’est pas encore temps de se prononcer sur la quantité qui va rester ou celle qui sera écoulée. Pour le numéro un de l’agence, on pourra y voir clair à la clôture de la campagne.
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