Le taux de scolarisation reste en baisse malgré les différentes stratégies mises en place par le gouvernement du Burundi pour pallier à la non fréquentation scolaire. Le récent rapport de l’ISTEEBU montre que 37,3% des Burundais n’ont aucun niveau d’instruction. La pauvreté et le refus de la famille en sont les principales causes. Pour inverser la tendance, en plus d’être gratuite, l’éducation primaire devrait être obligatoire
Les données de l’enquête de l’ISTEEBU de 2021 montrent que 37,3 % des Burundais n’ont aucun niveau d’instruction. Comme on peut le lire dans ce rapport, 2.3% sont dans le préscolaire, 40,4% ont atteint le niveau primaire, 13,4% le niveau secondaire premier cycle/fondamental, 5% le niveau post fondamental/secondaire 2nd cycle et 1,5% le niveau supérieur. Ces chiffres montrent également que les taux des femmes restent faibles par rapport à ceux des hommes à tous les niveaux. Le taux d’alphabétisation est estimé à 69,4% pour les personnes âgées de 15 ans et plus. Un écart s’observe entre les milieux de résidence. Ces taux sont de 86,7% pour le milieu urbain contre 69,9% pour le milieu rural. Ces taux diffèrent également selon le sexe. Il est de 76,4% pour les hommes contre 63,9% pour les femmes.

En plus d’être gratuite, l’éducation primaire devrait être obligatoire.
Mille et une stratégies
Plusieurs initiatives ont été mises en place par le gouvernement du Burundi pour inciter les enfants burundais en âge scolaire à fréquenter l’école. Entre autres une politique de gratuité de l’école primaire en 2006. Cette gratuité a été saluée par la majorité des parents surtout que la plupart d’entre eux vivent dans une pauvreté extrême. A cette période, le taux brut de scolarisation a monté considérablement, car le manque de frais scolaires constituait une barrière pour la plupart des enfants.
A cause des effectifs importants des élèves dans les salles de classe qui ont suivi cette politique, les infrastructures scolaires sont restées insuffisantes surtout dans le primaire malgré les efforts déployés pour la construction des salles de classe. Le système de double vacation est donc apparu comme une alternative pour désengorger les salles de classe même si plus d’un doutent de son efficacité. Pour certains, étudier avec un ventre creux constituait une barrière. C’est ainsi qu’une politique de cantines scolaires a été introduit dans certaines écoles. Toutes ces initiatives et tant d’autres qui ne sont pas citées ici n’ont jamais réussi à permettre à tous les enfants en âge scolaire d’aller à l’école et d’y rester pour ceux qui y sont déjà.
Les abandons scolaires
Selon les chiffres du Bureau de la Planification et des Statistiques de l’Education (BPSE), le taux d’abandons scolaire pour les 3 premiers cycles du fondamental est passé de 10,4% en 2015 à 15,1% en 2016, soit une augmentation d’à peu près 5% en une seule année. 216 599 écoliers ont quitté le banc de l’école au cours de l’année scolaire 2020-2021. Ces chiffres montrent que le phénomène des abandons scolaires prend de plus en plus d’ampleur alors que l’Etat a consenti beaucoup d’efforts pour scolariser le plus grand nombre d’enfants en âge scolaire.
Selon les recherches menées par le BPSE, la pauvreté est la cause majeure des abandons scolaires. Les parents des élèves qui abandonnent l’école disent qu’ils sont incapables de payer certains frais demandés par les écoles pour assurer le fonctionnement de l’école, les petites réparations, l’achat du matériel scolaire, etc. Il y a aussi le manque de textes contraignant les parents à faire inscrire les enfants à l’école et à les y maintenir jusqu’ à un certain âge.
Les causes de la non fréquentation scolaire
Les résultats de l’enquête de l’ISTEEBU de 2021montrent qu’il y a 3 principales raisons de la non fréquentation scolaire. 38,7% sont soit trop jeunes ou trop âgés pour la scolarisation. 20,8% sont bloqués par le manque de moyens financiers et 17,5% par le refus de la famille.
Selon David Ninganza, défenseur des droits de l’enfant, pour inverser la tendance, il faut que les parents et les éducateurs collaborent pour rendre l’encadrement des élèves plus efficace. Il faut également que l’école primaire soit obligatoire en plus d’être gratuite.
Je suis sûr que les parents, malgré la pauvrété, permettraient des enfants d’abandonner l’école qui rendrait leurs enfant de touver un emploi qui assurera leurs bien-être. Ils feraient le possible tant matériellement que moralement.