Sport

Le basketball burundais est-il rentable ?

Dans l’émission Imboneza Talkshow animée par Dieudonné Nahimana (candidat aux présidentielles de 2020), plusieurs thèmes d’intérêt général se développent. Il invite les personnes les mieux placées compte tenu du sujet à développer. Dimanche le 3 avril 2022, dans les enceintes de l’Eglise Oasis Christian Center à Bujumbura, la renaissance du basketball burundais était à l’ordre du jour. Selon différents intervenants, les pratiquants de ce sport  ne gagnent pas grand-chose. Ils le font par passion. Mais il y a une lueur d’espoir    

Il est difficile qu’un joueur de basketball burundais vit de ce sport, il doit exercer un autre travail.

Pour Brian Kavakure, joueur du club Urunani BBC, le basketball burundais est encore semi-professionnel. En plus de cela, les terrains sur lesquels les joueurs évoluent ne répondent pas aux normes internationales. Ils sont encore cimentés et non couverts. Mais il a espoir que le niveau du basketball burundais augmentera dans un proche avenir. Il fait allusion au fait que les clubs commencent à investir beaucoup plus par rapport aux années passées. Ils recrutent des joueurs étrangers et donnent des avantages aux joueurs comme les frais de scolarité ou le travail dans différentes entreprises locales.

Pour Elsa Niyonkuru, joueuse de Les Gazelles et Most Valuable Player (MVP) des Playoffs et du championnat en 2020, le basketball burundais n’est pas rentable. « Nous pratiquons le basketball parce que c’est notre passion. Rien que cela. Nous  ne pouvons pas vivre de ce sport aussi longtemps que nous ne sommes pas professionnelles », indique-t-elle. Par contre, ajoute  Mlle Niyonkuru, même dans certains pays de l’EAC, le basketball est professionnel. Les pratiquants de ce sport participent à beaucoup de compétitions (locales et internationales). Ce qui fait évoluer leurs performances, contrairement au Burundi. Ici, les joueuses ne sont motivées ni moralement ni matériellement. C’est pour cette raison que beaucoup d’entre elles ne se donnent pas à fond. Par exemple, quand une joueuse se marie ou met au monde, dans la plupart des cas, elle met un terme à sa carrière. Si ce sport était rentable, elle devrait revenir sur le terrain après quelques mois pour mouiller le maillot.

La renaissance du basketball burundais est prometteuse

« La renaissance du basketball burundais est liée à mon projet de société que j’ai élaboré dès mon élection en août 2021. Nous voulons faire une gouvernance de la FEBABU centrée sur le développement du basketball burundais. Il faut qu’il soit moderne et compétitif », fait savoir Jean Paul Manirakiza, président de la Fédération de Basketball du Burundi (FEBABU).

Pour lui, les défis à relever sont multiples. Avant qu’il prenne les rênes de la FEBABU, les joueurs n’étaient pas motivés, car les prix donnés à l’équipe championne étaient insignifiants (par exemple 150 000 FBu). Cette fédération n’avait pas son propre bureau afin de faciliter toute personne qui sollicite ses services. Le problème des infrastructures, notamment les stades modernes, est toujours d’actualité.

Ainsi, le président de la FEBABU veut professionnaliser le basketball burundais. Pour y arriver, différentes initiatives ont été mises en place. A titre d’illustration, 34 joueurs étrangers prestent dans le championnat national de basketball à travers différents clubs, notamment Urunani BBC, Kern, Mutanga United, New Star… Tous ceux-là sont occupés par le basketball de lundi à dimanche. Ils sont originaires de la RDC, du Kenya, de l’Ouganda, etc. Et cela ne peut pas freiner les locaux, plutôt cela suscite une vive compétition entre les joueurs. « En plus de cela, avec le partenariat de la Brarudi, l’équipe qui rempotera le championnat national Viva Basketball League recevra 6 millions de FBu. C’est une première au Burundi et nous ne comptons pas faire marche arrière », renchérit M. Manirakiza. Il ajoute que beaucoup de sponsors commencent à s’intéresser au basketball. Par exemple, c’est la première fois que le meilleur «joueur du mois» d’une équipe reçoit un véhicule : le cas du club Urunani BBC.

Pour les infrastructures, avec l’appui du Président de la République, la FEBABU est en train de construire un stade moderne dans la ville de Gitega. Quant à la ville de Bujumbura, en collaboration avec le ministère en charge du sport et les fédérations de volleyball et de handball, provisoirement, la FEBABU va couvrir de tôles le terrain dit Département. Une enveloppe estimée entre 150 et 200 millions de FBu est disponible à cet effet. Après cela, elle entamera le projet de construction d’un stade digne de son nom répondant aux normes internationales. A noter que la FEBABU est désormais dotée d’un bureau officiel.

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Gilbert Nkurunziza.

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