Entrepreneuriat

BBIN-Concours Shika : Des idées vagues à la création d’entreprises, il n’y a qu’un pas

La compétition « Shika » qui est une compétition annuelle d’idées innovantes organisée par Burundi Business Incubator (BBIN) est à sa 8ème édition. Parmi douze candidats qui sont en lice, trois rafleront la mise. Burundi Eco revient sur quelques fruits de cette compétition

La compétition Shika a été initiée par le BBIN en 2011 dans le but de faire compétir les entrepreneurs ayant des projets qui sont à la phase d’idées. « C’est l’occasion de faire leur visibilité et de leur donner un espace pour la publicité de leurs projets dans le but de trouver des investisseurs qui pourraient contribuer à leurs réalisations. », explique Aimé Igiraneza, directeur des programmes au BBIN.

Aimé Igiraneza, directeur des programmes au BBIN : « La compétition SHIKA est l’occasion de faire leur visibilité et de leur donner une espace pour la publicité de leurs projets dans le but de trouver des investisseurs qui pourraient contribuer à leurs réalisations. »

Il note que pour cette 8ème édition, il y a une particularité. Nous avons été surpris de trouver des aspects innovants comme les entrepreneurs qui pensent au recyclage d’objets usagers, mais également d’autres qui veulent opérer dans le numérique. Ce qui n’était pas le cas dans les compétitions antérieures, ajoute M. Igiraneza.

Au BBIN, on dénombre plus de 80 entrepreneurs qui ont déjà franchi la phase d’incubation

Peu importe si le début paraît sombre

Cyriaque Ndayiragije et Aristide Ihorimbere sont parmi les lauréats des éditions précédentes. L’un œuvrant dans la pisciculture, l’autre dans l’apiculture, ces  deux entrepreneurs racontent comment les prix du concours Shika  ont été une manne dans la création de leurs entreprises.

« Au début c’était juste pour tuer le temps. Nous nous étions regroupés dans une petite association qui n’était pas vraiment une entreprise. On faisait tout à l’archaïque », explique Ndayiragije. Quant à Ihorimbere, il vendait du miel au petit marché pour essayer de subvenir à ses besoins. Ainsi, après avoir gagné le concours Shika l’un à Bubanza, l’autre à Ngozi, à part une enveloppe qui leur a été donnée, les deux entrepreneurs ont suivi des formations au BBIN de comment à partir de leurs idées vagues ils peuvent arriver à la rédaction d’un plan d’affaire. Ce qui, par après, a fait surgir de gros business. En quelques sortes, le BBIN leur a donné une orientation. « Après ces formations, j’ai vu qu’au lieu de m’approvisionner en miel à vendre pourrais en produire moi-même », indique Ihorimbere

A côté de ces formations, le BBIN en partenariat avec PRODEFI leur ont accompagnés. Ils nous ont connectés à des microfinances pour qu’elles nous accordent des crédits. « Ils nous ont aidés aussi à faire la publicité de nos produits. Grâce au concours Shika, nos idées sont devenues des entreprises. Nous n’opérons plus dans les coulisses, nous sommes sur scène », disent-ils

Aujourd’hui, ces entrepreneurs travaillent également avec la FAO et le FIDA, mais ils affirment qu’en réalité c’est le concours SHIKA qui les a rendus plus visible.

La réussite des autres devrait donner de l’espoir à ceux qui n’ont pas encore réussi

Au BBIN, les formations se déroulent en trois étapes, à savoir : la pré-incubation, l’incubation et la post-incubation. « En fait le concours Shika nous permet de caser les candidats à l’étape d’incubation », explicite Mr Igiraneza.

Parmi les jeunes entrepreneurs  qui sont formés, il y en a qui ne parviennent pas à créer leurs propres entreprises. « Nous nous sommes dit  que si nous avons réussi, pourquoi ne pas aider les autres qui n’ont pas pu réussir à créer ? » C’est ainsi que ces deux lauréats, se sont mis ensemble et ont créé un collectif des jeunes entrepreneurs œuvrant dans l’agrobusiness (Youth Agrobusiness Incubator). Aujourd’hui, ils accompagnent d’autres jeunes dans toutes les provinces et leur font partager de l’expérience.

Leurs business se sont développés. « Nous avons passé d’une association à une coopérative, de 5 à 50 étangs de poisson », se réjouit Ndayiragije. Et Ihorimbere de le compléter : « j’ai pu payer mes études universitaires grâce au revenu que me procurer mon entreprise. »

Les jeunes entrepreneurs font face à de nombreux défis

M. Igiraneza parle d’un grand défi lié à l’absence de renforcement des capacités ou au manque de réseautage d’entrepreneurs. Ceux-ci n‘ont pas réellement de cadre d’échanges d’expériences, dit-il. Ceux qui parviennent à créer leurs propres entreprises malheureusement ne parviennent pas à fêter cinq ans d’existence. Elles disparaissent. « Cela est dû au manque de gestion managériale et aussi au surendettement », explique M. Igiraneza.

Il y a des entrepreneurs qui fuient la responsabilité fiscale. Aussi, ceux qui parviennent à produire ne parviennent pas à être compétitifs sur le marché surtout à cause de la non-certification de leurs produits, du non accès au financement et au marché. Au BBIN, ils comptent continuer à faire un plaidoyer à l’endroit des institutions étatiques qui impose des charges trop lourdes aux débutants entrepreneurs. C’est en l’occurrence l’OBR et l’API pour qu’ils essaient de réduire les charges et aux institutions de microfinance pour qu’elles octroient des crédits à des taux non prohibitifs afin que les jeunes entrepreneurs soient à l’aise.    

Comme dans toutes les éditions du concours Shika, les trois projets innovants seront primés en leur attribuant une aide matérielle pour accroître leurs activités. La remise des prix est fixée au 16 novembre 2018. Le premier aura un prix de 3 000 000 de FBu, le deuxième aura un prix de 2 000 000 de FBu et le troisième aura un prix de 1 000 000 FBu.

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Menace évidente ?

Menace évidente ?

Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 656

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Menace évidente ?

    Menace évidente ?

    Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.
  • Journal n° 656

  • Dossiers Pédagogiques