La pratique de s’accrocher sur des camions communément appelée Dunyuri a de nombreuses conséquences sur les ménages. Elle emporte des vies humaines. Dans le cadre de la lutte contre cette pratique, la Brarudi a commencé depuis 2018 une campagne de sensibilisation pour les méfais des accidents de roulage. Cette campagne porte déjà des fruits, affirment différentes parties prenantes. Le nombre de victimes a diminué. En plus, les anciens férus de cette pratique sont regroupés en association
La Brarudi a organisé vendredi le 26 novembre 2021 une réunion de sensibilisation sur les méfaits des accidents de roulage à l’endroit des cyclistes faisant le commerce du charbon de bois et des bananes dans la capitale économique Bujumbura qui empruntent la RN1 en provenance de la province de Bujumbura. Cette réunion qui s’est tenue sur la colline Butuhurana (communément appelée Muberure) de la zone Benga dans la commune Isare, en province de Bujumbura a vu la participation des administratifs locaux, de la police de roulage et de sécurité routière, du Directeur de la population au Ministère ayant l’intérieur dans ses attributions et des anciens praticiens de Dunyuri. Pour la pratique Dunyuri, les cyclistes s’accrochent sur les camions de retour chez eux.
Rémy NDAYISHIMIYE, responsable des relations publiques et conseiller en développement durable à la Brarudi précise que la sécurité est un pilier sur lequel la Brarudi s’appuie. «La sécurité routière est un des aspects de ce pilier. Nous veillons à ce que nos partenaires qui sont aussi les consommateurs de nos produits aient une santé saine». Selon NDAYISHIMIYE, il a été constaté que la pratique Dunyuri emporte de vies humaines, mais aussi occasionne des handicaps.
C’est dans ce cadre que depuis 2018, la Brarudi sensibilise les taxis vélos des provinces Bujumbura, Muramvya et Kayanza sur les conséquences des accidents de roulage en général et de la pratique Dunyuri en particulier.

La Brarudi recommande aux cyclistes de couper court avec la pratique « Dunyuri ».
Des résultats positifs
« Nous nous réjouissons aujourd’hui parce que beaucoup de cyclistes ont abandonné la pratique Dunyuri. Certains ont même commencé à sensibiliser leurs collègues qui s’adonnent encore à cette pratique ». Rémy NDAYISHIMIYE espère que cette pratique sera complètement abandonnée dans les jours à venir. Au niveau de la Brarudi, c’est une grande satisfaction.
En octobre 2019, lors d’une séance de sensibilisation à l’endroit des cyclistes qui s’accrochent sur les camions, Pascal NGENDAKURIYO, alors Président de la Solidarité pour la Paix et le Développement de la province Bujumbura (SOPADEBU) précisait qu’une centaine de cyclistes sont décédés suite à cette pratique au cours de cette décennie écoulée.
Mais cette année, la Brarudi a recensé 7 décès au niveau national dont un dans la localité de Muberure, selon Emery NIMBONA, responsable de la sécurité routière à la Brarudi. Pour lui, lorsqu’un cycliste meurt, c’est une grande perte pour la famille et le pays.
Ce responsable de la sécurité routière à la Brarudi demande aux jeunes garçons de couper court avec la pratique Dunyuri.
Les anciens praticiens de Dunyuri regroupés en association saluent l’initiative de la Brarudi
Dieudonné Nimbona est membre de la coopérative regroupant les anciens praticiens de Dunyuri. Cet habitant de la colline Buhanda dans la zone Mageyo en commune Mubimbi affirme qu’il avait des problèmes lorsqu’il pratiquait Dunyuri. « J’avais toujours des blessures sur mon corps suite aux accidents. En plus, la police de roulage nous courait derrière. Il y a une époque où j’ai passé un mois dans un cachot », fait-il savoir. Il affirme que grâce aux sensibilisations de la Brarudi, pas mal de cyclistes ont abandonné la pratique Dunyuri. Par après, ils se sont regroupés dans une coopérative pour mettre en œuvre des projets de développement. «Nous contribuons pour une somme de 8000 FBu chaque mois que nous déposons sur notre compte ouvert à la COOPEC. Et, grâce à ces contributions, nous pratiquons l’élevage. Nous avons déjà acheté 5 porcs», explique-t-il. Dieudonné Nimbona demande à la Brarudi de les soutenir financièrement afin qu’ils puissent mettre en œuvre des projets consistants.
OPC2 Athanase Bukeyeneza, chargé de la prévention au niveau de la police spéciale de roulage et de sécurité routière apprécie positivement l’action de la Brarudi dans ses sensibilisations à l’endroit des cyclistes sur les méfaits des accidents de la route. « Les effets sont positifs. Pas mal des cyclistes ont abandonné Dunyuri », affirme-t-il. OPC2 Bukeyeneza leur a promis l’appui de la police de roulage dans le renforcement des capacités sur les règles de la circulation routière.
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