Entrepreneuriat

Bubanza : Quand l’apiculture rime avec la culture des tournesols

La Coopérative des Jeunes et des Anciens Combattants pour le Développement (COJAD) innove. Elle a réussi à restaurer la relation symbiotique entre les abeilles et la floraison. La culture du tournesol facilite la tâche aux ouvriers dans la collecte du nectar et ces derniers favorisent la pollinisation. Les membres de la coopérative envisagent également d’installer une industrie moderne de transformation du miel, malgré les défis liés au manque d’équipements et leurs propres infrastructures.

Lazare Ndayikengurukiye, président de la Coopérative des Jeunes et des Anciens Combattants pour le Développement (COJAD) : « La COJAD acquise un manque criant d’équipements modernes pour la transformation et l’augmentation de la production du miel. »

« Nous avons constaté une demande croissante du miel, non seulement dans la province de Bubanza, mais aussi dans tout le pays. Pour y répondre, nous nous sommes regroupés en coopérative de 65 apiculteurs (essentiellement des jeunes et des anciens combattants) afin d’augmenter la production de miel et de tournesol. Parmi les membres de la coopérative, 27 sont des femmes », indique Lazare Ndayikengurukiye, président de la Coopérative des Jeunes et des Anciens Combattants pour le Développement (COJAD).

Cette coopérative trouve ses origines sur la colline Gahongore, dans la commune et province de Bubanza. Selon le responsable de cette coopérative, l’idée de créer une coopérative de production de miel lui est venue après son retour du maquis après sept ans en tant que combattant pour la démocratie. Cela a été l’occasion de poursuivre ses études, qui étaient prioritaires. « Lorsque j’étais petit, je voyais mon grand-père pratiquer l’apiculture et en tirer profit. J’ai voulu faire de même. C’était en 2007, alors que j’étais en 10ème année d’école secondaire que j’ai commencé à pratiquer l’apiculture. En novembre 2020, j’ai créé une coopérative, la COJAD », explique M. Ndayikengurukiye.

Actuellement, souligne-t-il, la coopérative qu’il préside détient 517 ruches, dont 117 modernes. « Comme les abeilles produisent du miel à partir du nectar des fleurs qu’elles butinent, nous avons dû cultiver un champ de tournesols à côté de ces ruches. A partir des graines de cette plante, nous produisons de l’huile de tournesol », précise le président de la COJAD.

Des défis malgré des résultats encourageants

M. Ndayikengurukiye informe que, depuis 2021, le projet a commencé à donner des résultats. « Nous avons récolté 800 kg de miel de juin à octobre. En 2024, pendant la même période, nous avons récolté 4,5 tonnes. Cela sur douze sites de production », se réjouit le président de la COJAD.

Cependant, le trentenaire déplore que la quantité de miel récoltée soit insuffisante pour répondre aux commandes, qui avoisinent les 6,5 tonnes. « Nous devons vulgariser les bonnes pratiques de l’apiculture dans les cinq communes de la province de Bubanza afin de collecter la quantité nécessaire pour satisfaire les commandes », précise-t-il avant de regretter que la coopérative manque d’équipements modernes pour la transformation du miel, des techniques poussées pour pratiquer l’apiculture et d’un bâtiment propre. Celui utilisé actuellement est loué à 1 250 000 FBu par mois, selon M. Ndayikengurukiye.

Il annonce toutefois que leur miel est vendu sur le marché local à Bubanza. Des points de vente existent aussi à Bujumbura a la galerie NDAYIZAMBA, galerie Village Market, à Ngagara, à Kamenge au 6ème avenue… Le prix est de 9 000 FBu pour 500 g et de 15 000 FBu par kg, selon toujours, M. Ndayikengurukiye. Le prix par kilo est majoré de 1000 FBu pour ceux qui achètent depuis la capitale économique.

La COJAD, un pourvoyeur d’emplois

Le président de la COJAD confie que l’organisation paie l’impôt annuel à l’Office Burundais des Recettes (OBR) afin de contribuer au développement du pays.

En plus de cela, des emplois sont créés, depuis la collecte du miel jusqu’à sa transformation et sa vente. Diane Nahimana, qui travaille pour la COJAD dans un point de vente à Bubanza, témoigne que grâce à son salaire mensuel, elle parvient à contribuer aux besoins de sa famille et à subvenir à ses besoins personnels (achat de savon, vêtements, chaussures…). « Je prévois également de poursuivre mes études supérieures », ajoute-t-elle.

La COJAD collabore avec l’Association pour l’Apiculture la Beauté et la Santé (ABESA) afin de produire des huiles essentielles à partir du miel, du tournesol et de l’eucalyptus. Ces huiles rendent la peau douce et protègent contre certaines maladies. Dans ses perspectives, la coopérative projette la construction des ses propres bâtiments, l’achat des équipements modernes pour la transformation du miel pour conquérir le marché extérieur…

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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