Depuis sa création, la ville de Bujumbura constitue la destination des milliers de gens et de familles en provenance de l’intérieur du pays (exode rural). Sa population a rapidement augmenté alors que les politiques de logement n’ont pas été rigoureuses. La question de logement se pose pour les nouveaux arrivants et les loyers explosent. Les bidonvilles prolifèrent
Cette ville dont la population était estimée à 60 000 habitants en 1962 avant d’être proclamée capitale du Burundi n’a pas cessé de s’étendre. Elle attirera des milliers de personnes venant de l’intérieur du pays dont la majorité est constituée de jeunes aventuriers à la recherche de l’emploi et des affairistes. Le Burundi n’est pas un cas isolé dans un monde où l’explosion démographique pousse des millions d’habitants à fuir les campagnes. Dans son rapport paru en 2004, l’ONU-Habitat affirmait que la population de la ville de Bujumbura a été essentiellement jeune depuis longtemps. « En 1971, 54% de la population avaient moins de 20 ans », peut-on lire dans ce document qui montre le profil urbain de Bujumbura il y a de cela 17 ans.

Dans la ville de Bujumbura, le problème de logement reste réel pour la population urbaine
Une destination pour tous…
Dans son ensemble, la population urbaine de Bujumbura est constituée de différents groupes de gens. Très commercial depuis sa création, la capitale économique du Burundi est un milieu idéal pour les affaires qu’elles soient petites, moyennes ou grandes. Malgré l’absence des statistiques, on peut affirmer que bon nombre de commerçants opérant dans la ville de Bujumbura proviennent de l’intérieur du pays. Certains sont de grands commerçants, d’autres de moyens, de simples exploitants de petits commerces en gestation ou de petits vendeurs ne se battant que pour gagner la ration journalière.
Ce marché aujourd’hui vaste de plus d’un million d’habitants n’attire pas que des affairistes. Il s’agit aussi d’une terre promise pour de jeunes adolescents qui partent à l’aventure dans cette ville qui s’étend aux abords du lac Tanganyika avec espoir de trouver du travail. Parmi ceux-ci, des domestiques et des nounous, des vendeurs ambulants, des serveurs de cabarets, des portefaix, des taxis-vélos…qui finissent par s’y installer par tous les moyens.
Tout de même, elles se comptent par milliers les familles de fonctionnaires qui élisent domicile à Bujumbura à la recherche du travail. Cependant, il n’est presque pas possible de retourner à la campagne pour les habitués de la vie urbaine. Tout un chacun se bat pour maintenir sa place dans la capitale économique du pays. Avec la montée du chômage, des milliers de jeunes diplômés espérant décrocher un petit boulot leur permettant de survivre affluent de partout pour s’installer dans ce supposé eldorado. A ceux-là s’ajoutent les immigrés économiques qui s’y sont installés au nombre desquels les asiatiques, les Congolais et certains Ouest-africains.
Des bidonvilles qui naissent comme des champignons
Dans la ville de Bujumbura, le problème de logement reste réel pour toute la population citadine. Les quartiers qualifiés de VIP sont en général habités par les propriétaires et ceux qui disposent des maisons à louer dans ces endroits exigent des montants de loyers très élevés. Ce qui ne résout le problème qu’à moitié. La plupart des familles et des personnes à revenus moyens, à savoir les petits travailleurs et les petits commerçants s’entassent dans des quartiers dits moyens comme Bwiza, Nyakabiga, Kamenge, Kanyosha, Musaga, Ngagara, Kinama et une partie de Butere. Cependant, la forte demande finit par faire exploser le coût du logement et les loyers finissent par s’envoler. Fatiguée de payer chaque mois les frais de logement, toute famille se jugeant capable se bat pour se trouver un logement qui lui est propre à la périphérie. Les plus démunies fuient vers les bidonvilles qui ne cessent de naître comme des champignons.
Cette course effrénée à la conquête des parcelles dans la ville la plus vaste du pays, considérée comme le poumon de l’économie nationale aboutit à la prolifération des bidonvilles qui s’érigent dans l’ignorance totale des règles élémentaires de l’urbanisme.
Dans cette « mégalopole » du pays, la politique de logement ne semble pas avoir été assez développée. Cependant, certains programmes ont été initiés dans le but d’offrir un logement décent aux nouveaux citadins. Dans éditions ultérieures, nous reviendrons sur les efforts des gouvernements successifs qui ont dirigé le pays en ce qui concerne la politique de logement.
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