Edition Spéciale Enfant

Cantines scolaires : Moins d’abandons dans les écoles bénéficiaires

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a, depuis 2013, initié le projet de cantines scolaires dans les provinces en état d’insécurité alimentaire. A l’occasion de la semaine mondiale pour les droits de l’enfant, Burundi Eco a visité une des écoles couvertes par ce programme. Le constat a été on ne peut plus positif

Nous sommes à Gakungwe sur l’école fondamentale Michaella Tiggemann, une des écoles qui bénéficient du projet de cantines scolaires depuis 2016. Il est 11 heures à notre arrivée. Des enfants en uniforme kaki sont assis par terre en train de trier le riz, probablement pour la consommation de midi. Mais l’espace réservé pour la cuisine est désert. On apprendra que ce jour-là il n’y aura pas de nourriture car le stock est arrivé la veille. Les parents n’ont pas été au courant pour venir préparer le repas chaud. Les enfants sont tout de même tout sourire. L’un d’eux témoigne que d’habitude ce sont les parents qui font tout, mais qu’en leur absence, ils peuvent aider.

Selon Lazare Bizimana, maître-responsable à l’Ecofo Michaella Tiggemann de Kabezi, un repas quotidien à l’école est une mesure incitative qui contribue largement à scolariser les enfants en général, et les filles en particulier pour les maintenir à l’école. Une bonne alimentation permet également aux élèves de se concentrer et d’apprendre.

Grâce au projet de cantines scolaires, les abandons scolaires ont sensiblement diminué.

Au total, ce sont 772 écoliers qui reçoivent quotidiennement un repas chaud constitué de riz, de haricots, d’huile végétale et de sel iodé riche en micronutriments essentiels. Les céréales sont cultivées dans le jardin scolaire, mais les parents de ces enfants contribuent aussi en amenant les amarantes de chez eux.

Pour la section maternelle, chaque enfant a droit à un repas composé de 80 grammes de farine (ou riz), 30 grammes de haricots, 10 grammes d’huile, 3 grammes de sel et 20 grammes de poisson. Du côté de l’école fondamentale, chaque élève reçoit 150 grammes de farine (ou riz), 40 grammes de haricots, 10 grammes d’huile, 3 grammes de sel et 20 grammes de poisson.

Moins d’abandons et plus de réussites à l’école

Selon Bizimana, maitre responsable à cette école, e projet de cantines scolaires est venu juguler les taux impressionnants d’abandons scolaires. Ce projet a prouvé que l’alimentation scolaire contribue beaucoup à l’éducation des enfants en réduisant le taux d’abandons scolaires. Il permet également aux élèves d’apprendre dans de bonnes conditions et en bonne santé. «Maintenant, nous sommes entre 75% et 78% de réussite alors qu’avant le projet de cantines scolaires, on n’atteignait à peine 60% de ce taux», indique M. Bizimana.

Une bouffée d’oxygène pour les parents des élèves

Même les parents apprécient l’apport des cantines scolaires à leurs ménages. Pascal Nzeyimana, un des parents rencontrés près de cette école témoigne : « Quand nos enfants rentrent de l’école, ils ne nous demandent plus de quoi manger. Ce qui nous permet de vaquer à nos activités champêtres sans inquiétudes ».   Les parents contribuent aussi à la réussite de ce programme. Ils viennent à tour de rôle pour préparer la nourriture à raison de huit parents par jour.

Aussi, ils apportent des céréales pour préparer une bonne sauce pour leurs enfants. Ceux-ci apprennent mieux et sont en bonne santé. “Un grand merci à ceux qui ont   pensé aux enfants des milieux défavorisés. Nous demandons que ce programme ne s’arrête pas car, avec la situation alimentaire précaire qui prévaut dans les ménages, les enfants quitteront massivement le banc de l’école”, indique Marcienne, mère d’un des élèves de l’Ecofo de Gakungwe.

Selon les chiffres du PAM, 570 mille élèves ont bénéficié du programme de cantines scolaires au cours de l’année scolaire en cours (2020-2021), 400 000 élèves répartis dans 500 écoles vont également bénéficier de ce programme.

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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