Justifier ses échecs par la recherche des boucs émissaires est une façon d’étaler l’incapacité de soi. Dans cette chronique sur les messages de la haine, Evariste Ngayimpenda, historien et enseignant des universités revient sur la meilleure façon de justifier ses erreurs sans que les autres puissent être des victimes collatérales

Evariste Ngayimpenda, historien et enseignant des universités « C’est vrai, il appartient à tout le monde d’apporter une pierre au développement de son pays, mais les niveaux des responsabilités sont assez différents ».
La justification des échecs par accuser les autres se traduit par l’incapacité ou la mauvaise foi de l’individu et d’un pays. Toutefois, le professeur Ngayimpenda expose que l’échec de ne devrait pas être justifié en accusant l’autre. Pour lui, l’échec émane de deux raisons.
La première c’est lorsqu’on a une mauvaise évaluation. C’est clair qu’on échoue. « On peut échouer parce qu’en réalité avant d’entreprendre, on a fait une mauvaise évaluation de l’ampleur du travail, des ressources humaines, financières et matérielles qu’il faut engager et le temps qu’il faut y mettre », explique Evariste Ngayimpenda.
Il ajoute qu’une autre raison de l’échec est le fait d’entreprendre sans volonté réelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de conviction réelle. On fausse très délibérément le jeu en termes de tout ce qui constitue au processus.
Et tout naturellement quand cela devient flagrant on cherche des justifications. Le professeur Ngayimpenda fait savoir que dans la recherche des justifications, on ne va jamais à se remettre en cause. On a tendance à jeter le tort sur les autres. Tout en soulignant que si on est honnête avec soi-même, il y a plusieurs façons d’évaluer des situations sur base des manquements et on s’engage à se redresser. « Sinon, si ce n’est pas le cas, cela veut dire que l’échec était connu dès le départ et que le bouc émissaire était aussi pressenti dès le départ ».
Un signe de faiblesse
« Lorsqu’on doit justifier l’échec par la mise en accusation des autres, c’est la meilleure façon d’étaler d’abord son incapacité mais surtout sa mauvaise foi et c’est aussi une meilleure façon d’embrigader la société ».
Le professeur explique que c’est d’ailleurs une des raisons qui empêchent certains pays d’avancer, c’est ce sentiment de se rejeter toujours les responsabilités. Il cite l’anecdote d’un mot qui revient souvent dans les discours des gouvernants : « Le gouvernement, c’est tout le monde ». Ce qui n’est pas vrai pour le professeur historien. « C’est vrai, il appartient à tout le monde d’apporter une pierre au développement de son pays, mais les niveaux de responsabilités sont assez différents ».
Le professeur Ngayimpenda affirme que si on veut avancer, il y aura ceux qui doivent s’impliquer, supporter plus que les autres.
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