Le ministère en charge de l’agriculture a lancé lundi le 16 août 2021 dans la commune de Mpanda de la province Bubanza les activités de mise en place des cliniques des plantes. C’est dans le cadre du projet « Plantwise » mis en exécution par l’ISABU et le « Centre for Agriculture and Biosence International » (CABI). Des docteurs des plantes seront disponibles pour trouver des solutions aux maladies et ravageurs qui attaquent les plantes
Le programme des cliniques des plantes vise à contribuer à l’augmentation de la production agricole du pays, a fait savoir Dr Ir Célestin Niyongere, chef du programme Production Végétale à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU). Il est financé par l’organisation Nuffic et l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Burundi. Il sera mis en exécution par l’ISABU en collaboration avec le CABI. Ce projet d’une durée de 3 ans va couvrir 16 communes réparties dans 8 provinces pilotes dont la Mairie de Bujumbura, Bubanza, Cibitoke, Gitega, Muramvya, Kayanza, Ngozi et Mwaro.
Selon le chef du programme Production Végétale au sein de l’ISABU, la mise en place des cliniques des plantes va permettre d’augmenter la production agricole du pays. Les agriculteurs vont approcher les docteurs des plantes pour trouver des solutions aux maladies et ravageurs qui attaquent les plantes. «On va se focaliser sur les maladies et les ravageurs des plantes parce qu’ils causent d’énormes pertes au niveau de la production nationale», explique l’expert de l’ISABU.
Le projet vise à atteindre 6000 ménages au cours des 3 prochaines années. Plus de 300 docteurs des plantes seront formés et plus de 150 cliniques de plantes seront installées, a révélé Willis Ochio, coordonnateur pays de CABI au Burundi. Il précise que cette organisation fournit une expertise technique permettant la mise en œuvre du projet, entre autres le renforcement des capacités, le développement d’outils pour la gestion, le traitement des données, etc.

La mise en place des cliniques des plantes va permettre d’augmenter la production agricole du pays. Les agriculteurs vont approcher les docteurs des plantes pour trouver des solutions aux maladies et aux ravageurs qui attaquent les plantes.
Des cliniques mobiles
Dr Ir Niyongere précise que les cliniques des plantes seront mobiles. Les docteurs des plantes vont se mettre dans des lieux de grand public. Par exemple devant les marchés. « Ils vont informer par avance les agriculteurs des lieux de rencontre ». L’expert de l’ISABU fait savoir que les docteurs des plantes vont d’abord faire le diagnostic des maladies (en établir les symptômes) et proposer des solutions consistant à prescrire les gammes de pesticides qui existent. Ce sera des pesticides ayant un niveau moins élevé de toxicité et qui ne sont pas nuisibles à la santé humaine et à l’environnement. « Dans la nature, il y a des êtres vivants qui sont importants pour les hommes et qui doivent être protégés. Les docteurs de plantes feront attention à la lutte biologique. Au niveau de l’environnement, il faut protéger les prédateurs qui contrôlent les ravageurs », insiste Dr Ir Niyongere.
Les docteurs des plantes (15 de l’ISABU) et agronomes (26 moniteurs agricoles du ministère en charge de l’agriculture) qui vont intervenir en premier lieu dans ce programme ont bénéficié des formations en renforcement des capacités
Des outils technologiques
Les docteurs des plantes vont utiliser des appareils numériques de diagnostic, des fiches de diagnostic et des pesticides homologués au niveau national. Ils auront une gamme de choix à proposer aux agriculteurs des produits qui sont efficaces pour faire face aux maladies et ravageurs qui attaquent les plantes. Ils auront des parapluies étant donné que les cliniques des plantes seront mobiles.
Les docteurs des plantes utiliseront également des tablettes (avec des cordonnées GPS) qui vont servir à l’enregistrement des donné (alimenter une base de données nationale) telles que le nom du producteur, la culture, les maladies, les symptômes, etc. Pour Dr Ir Célestin Niyongere, cette base de données va permettre de savoir les principales maladies des plantes au niveau national ou dans une localité, les principaux ravageurs et à quelle période ils se manifestent. « A partir de ces données, il sera facile de planifier la gestion des contraintes pour prédire si dans telle saison, il y aura des ravageurs ou pas. Les données seront en outre utiles au niveau des programmes de développement. Cela va servir également dans les systèmes éducatifs. Les programmes pourraient être réorientés en tenant compte des données réelles pour proposer des solutions adéquates.
Le programme « Plantwise » qui vient d’être lancé au Burundi intervient dans 35 pays dans le monde. Il espère le gouvernement va intégrer « Plantwise » dans son programme agricole. Selon lui, les pays comme la Chine, l’Angleterre, le Royaume des Pays-Bas ont déjà intégré ce programme dans leurs systèmes agricoles.
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