Commerce

Commission sur la concurrence : Vers la maîtrise de la concurrence déloyale ?

L’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO) et l’Association des Commerçants du Burundi (ACOBU) se réjouissent de la mise en place de la commission de la concurrence. Elles indiquent qu’elle vient pour combattre la concurrence déloyale et les injustices souvent perpétrées par les commerçants telles que le fait d’exiger aux consommateurs d’acheter des produits dont ils n’ont pas besoin

Onésime Niyukuri, président de la commission :  » la mise en place de la commission sur la concurrence témoigne la volonté du gouvernement de promouvoir le commerce en particulier et le développement en général « 

L’Association des Consommateurs du Burundi (ABUCO) se réjouit de la mise en place de la commission sur la concurrence au Burundi.

Dans un atelier sur l’état des lieux de la mise en œuvre du cadre légal et règlementaire de la concurrence au Burundi organisé du 5 au 7 juin 2024, Pierre Nduwayo, président de cette association fait savoir que cette commission vient à point nommé, car elle va s’impliquer dans la protection des consommateurs qui ne cessent d’être exploités injustement par certains commerçants.

Ils sont quelquefois obligés d’acheter des produits dont ils n’ont pas besoin, déplore-t-il. L’exemple soulevé est le cas des commerçants des produits de la Brarudi.

Lors de l’approvisionnement, ils sont sommés d’acheter des cartons de Fanta pour bénéficier des casiers de Primus et d ’Amstel. Selon lui, ces commerçants doivent savoir qu’ils violent la loi sur la concurrence.

Certains commerçants violent la loi sur la concurrence

Même réaction chez l’Association des Commerçants du Burundi (ACOBU). Jean Samandari, président de cette association, fait remarquer que certains opérateurs économiques violent la loi sur la concurrence en pratiquant la concurrence déloyale.

Il espère qu’avec la mise en place de la commission sur la concurrence ces mauvaises attitudes seront maîtrisées.

Quid de certaines recommandations formulées ?

D’autres participants audit atelier exigent que la commission sur la concurrence ait un budget suffisant en fonction de ses besoins pour qu’elle puisse bien vaquer à ses activités. De plus, ils recommandent qu’il y ait une sensibilisation sur ses missions, un renforcement des capacités de ses membres, qu’elle ait une autonomie de gestion, des équipements suffisants, un règlement d’ordre intérieur, un personnel permanent, ses procédures administratives et financières claires

Onésime Niyukuri, président de cette commission indique que la mise en place de la commission sur la concurrence témoigne la volonté du gouvernement de promouvoir le commerce en particulier et le développement en général.

Il affirme que certains commerçants veulent s’accaparer de tout le marché. Ce qui constitue une pratique anti concurrentielle.  Il promet de combattre tout cela avec la dernière énergie.

Quid de la mission de la commission sur la concurrence ?

Selon lui, la commission qu’il chapeaute prévoit de réprimander toutes les pratiques anticoncurrentielles au niveau national.

Elle est chargée de proposer au ministre en charge du commerce des orientations dans divers domaines d’applications de la loi sur la concurrence.

Elle se prononce sur toute autre question en matière de concurrence et notamment sur toute réglementation économique ou administrative émanant des pouvoirs publics, y compris des collectivités locales autonomes ou des organismes auxquels l’Etat a délégué des pouvoirs.

Elle donne des avis à la demande des agences, des organes ou des autorités de régulation sectorielle sur les questions relevant de leur compétence. Elle les consulte lorsqu’ elle est saisie de demandes d’avis ou de plaintes relatives aux conditions d’exercice de la concurrence dans lesdits secteurs.

Elle prononce des sanctions et des injonctions contre toute autre mesure de caractère provisoire suivant une procédure contradictoire.

Elle donne des avis sur toute question relevant de sa compétence au gouvernement, aux commissions parlementaires, aux collectivités territoriales, aux syndicats, aux organisations des consommateurs agréées ainsi qu’aux chambres sectorielles de commerce et d’industrie.

Elle sert d’organe national de liaison avec la commission sur la concurrence du COMESA, de la Communauté Est Africaine ou tout autre organe d’intégration régionale.

Elle présente aussi annuellement au ministre un rapport d’activité.

Niyukuri demande au gouvernement de mettre en place un texte de mise en œuvre de la loi sur la concurrence pour que la commission qu’il chapeaute travaille dans la transparence.

De plus, il précise que certaines dispositions de cette loi nécessitent d’être actualisées, car elle date de 2010. A titre illustratif, la loi sur la concurrence stipule que la commission sur la concurrence est composée de 9 membres. Pourtant, elle est composée de 11 membres qui proviennent des secteurs publics et privés ainsi que de la société civile.

Notons que la commission sur la concurrence a été mise en place au mois d’avril 2024.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

éditorial

Une pénurie rampante du sucre

Une pénurie rampante du sucre

Au cours des derniers mois, la crise économique s’embrase. Les indicateurs macroéconomiques virent au rouge malgré les initiatives pour redresser la situation économique. Le pays est en mode pénurie alors que le budget de l’Etat explose. Parallèlement, l’accroissement de la dette publique sème la panique dans les milieux des affaires. La dette intérieure atteint des proportions élevées, elle oscille autour 4 400 milliards de FBu. Pratiquement, le gouvernement évince les autres opérateurs économiques en quête de financement. La pénurie des produits stratégiques dont le carburant perdure et paralyse l’activité économique. Les files d’attente s’observent au niveau des stations-services, dans les arrêts-bus, devant les alimentations, etc. Le sucre reste introuvable dans les boutiques. Sur les rayons des magasins, ce produit se raréfie. Le spectre d’une pénurie rampante de ce produit plane toujours.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 614

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Une pénurie rampante du sucre

Une pénurie rampante du sucre

Au cours des derniers mois, la crise économique s’embrase. Les indicateurs macroéconomiques virent au rouge malgré les initiatives pour redresser la situation économique. Le pays est en mode pénurie alors que le budget de l’Etat explose. Parallèlement, l’accroissement de la dette publique sème la panique dans les milieux des affaires. La dette intérieure atteint des proportions élevées, elle oscille autour 4 400 milliards de FBu. Pratiquement, le gouvernement évince les autres opérateurs économiques en quête de financement. La pénurie des produits stratégiques dont le carburant perdure et paralyse l’activité économique. Les files d’attente s’observent au niveau des stations-services, dans les arrêts-bus, devant les alimentations, etc. Le sucre reste introuvable dans les boutiques. Sur les rayons des magasins, ce produit se raréfie. Le spectre d’une pénurie rampante de ce produit plane toujours.
  • Journal n° 614

  • Dossiers Pédagogiques