Gouvernance

Convention des Nations Unies contre la Corruption : L’ABUCO-TI Burundi plaide pour sa mise en œuvre

L’ABUCO-TI Burundi invite le secteur privé à prendre le devant dans la mise en œuvre de la convention des Nations Unies contre la Corruption.  Au moment où la corruption est une réalité au Burundi et que ses effets sont pervers, faire recours à la mise en œuvre de cette convention est une nécessité pour inverser la tendance

L’Association Burundaise des Consommateurs-Transparency International Burundi (ABUCO -TI Burundi) a organisé vendredi le 6 novembre 2020 un atelier de sensibilisation des acteurs du secteur privé sur la mise en application de «la convention des Nations Unies contre la corruption». Selon Pierre Nduwayo, président de l’ABUCO-TI Burundi, on a voulu montrer à ce secteur son rôle primordial dans la mise en œuvre de  cette convention, car il s’agit d’un secteur principal porteur de croissance économique. Nduwayo fait savoir que l’association qu’elle chapeaute  s’est engagée à apporter sa contribution dans la lutte contre la corruption, car ce fléau est une réalité au Burundi. De plus, ses effets sont pervers. Selon lui, elle handicape le développement économique du pays.  Et de préciser que faire recours à la mise en œuvre de cette convention va nous aider à gagner le pari.

Le secteur privé, pierre angulaire de l’économie nationale, doit continuer dans la lutte contre la corruption.

Quels sont les engagements de chaque Etat dans cette convention ?

Pour de lutter contre la corruption, Nduwayo indique que l’article 8 de cette convention stipule que chaque Etat-partie encourage notamment l’intégrité, l’honnêteté et la responsabilité chez des agents publics conformément aux principes fondamentaux de son système juridique. En particulier, chaque Etat-partie s’efforce d’appliquer dans le cadre de ses propres systèmes institutionnel et juridique des codes ou des normes de conduite pour l’exercice correct, honorable et adéquat des fonctions publiques. Aux fins de l’application des dispositions du présent article, chaque Etat-partie prend acte s’il y a lieu et conformément aux principes fondamentaux de son système juridique, des initiatives pertinentes d’organisations régionales, interrégionales et multilatérales telles que le Code international de conduite des agents de la fonction publique annexé à la résolution 51/59 de l’Assemblée générale en date du 12 décembre 1996.  Chaque Etat-partie envisage aussi, conformément aux principes fondamentaux de son droit interne, de mettre en place des mesures et des systèmes juridiques de nature à faciliter le signalement par les agents publics aux autorités compétentes des actes de corruption dont ils ont connaissance dans l’exercice de leurs fonctions.  Chaque Etat partie s’efforce, s’il y a lieu et conformément aux principes fondamentaux de son droit interne, de mettre en place des mesures et des systèmes juridiques faisant obligation aux agents publics de déclarer aux autorités compétentes toutes les activités extérieures, tout emploi, tous les placements, tous les avoirs et tous les dons ou les avantages substantiels, d’où pourrait résulter un conflit d’intérêt avec leurs fonctions d’agent public.  Chaque Etat-partie envisage de prendre, conformément aux principes fondamentaux de son droit interne, des mesures disciplinaires ou autres à l’encontre des agents publics qui enfreignent les codes ou normes institués en vertu du présent article.

Nduwayo apprécie les efforts que déploie le gouvernement dans la lutte contre la corruption et l’encourage  à aller de l’avant. C’est notamment sa dernière mesure d’installer des boîtes à suggestions au sein des services publics. Elle espère qu’avec tous ces efforts, on va asseoir la bonne gouvernance.

Que le secteur privé participe à la mise en œuvre de cette convention

La ratification de la convention par le Burundi le 10 mars 2006 témoigne de sa volonté de lutter énergiquement contre la corruption sous toutes ses formes. Néanmoins, le secteur privé, pierre angulaire de l’économie nationale, ne saurait rester en arrière dans ce combat, car malgré lui, il est à la fois acteur et victime de la corruption. C’est pour ces raisons que l’ABUCO-TI Burundi, une association burundaise engagée dans la lutte contre la corruption, espère que cet atelier de sensibilisation apportera des effets positifs dans la lutte contre la corruption à travers plusieurs stratégies qui seront dégagées à l’issue de cette rencontre.

La CFCIB apprécie les efforts du gouvernement dans la lutte contre la corruption

Celui qui a représenté la Chambre Fédérale de Commerce et d’industrie du Burundi (CFCIB) a remercié le gouvernement du Burundi qui ne cesse de prendre des mesures visant à promouvoir le développement socio-économique du Burundi, notamment la promotion de la gouvernance économique et la lutte contre la corruption. Dans ce cadre, le secteur privé est satisfait de par l’appui et l’aide à la transparence et les différentes facilités accordées par le gouvernement à ce secteur dans différents domaines (transport, sécurité, dédouanement). En outre, il a recommandé au secteur privé de continuer à travailler en tenant compte de l’intégrité des personnes dans leurs affaires afin de protéger le consommateur contre les cas de corruption et de contribuer à la promotion de la transparence au Burundi.

Le représentant du ministre du Commerce, des Transports, de l’Industrie et du Tourisme apprécie les efforts du gouvernement du Burundi dans la lutte contre la corruption. A cet effet, il fait remarquer que le secteur privé a besoin des autres acteurs de lutte contre la corruption pour améliorer l’intégrité des personnes dans les affaires au Burundi. Il devrait mettre en place des mesures pour lutter contre la corruption afin de contribuer au développement du pays et protéger le consommateur qui devient victime sur le marché des biens et des services quand les pots de vins sont versés.

Notons que la Convention des Nations Unies contre la Corruption est le seul instrument mondial juridiquement contraignant de lutte contre la corruption. Elle a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 31 octobre 2003 au siège des Nations Unies à New York. Elle est entrée en vigueur le 14 décembre 2005. Au 1er juillet 2018, 186 Etats-parties avaient ratifié la Convention ou y avaient adhéré. 

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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