La 29ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique se déroule actuellement à Bakou, en Azerbaïdjan, depuis le 11 novembre 2024. De nombreux chefs d’Etat et représentants de divers pays du monde entier participent à cet événement, y compris une délégation du Burundi. La question de l’insuffisance des financements soulève des préoccupations
L’un des principaux obstacles auxquels sont confrontés les pays en développement pour lutter contre les conséquences du changement climatique est le manque de financements. Cette problématique a été soulignée par les représentants des pays participants africains lors de la COP 29. Organisée à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, cette conférence réunit de nombreux chefs d’Etat et représentants de divers pays à travers le monde dont Prosper Bazombanza, vice-président de la République du Burundi.
La question de l’assistance financière aux pays en développement constitue un enjeu crucial dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Il est prévu que ce sujet soit abordé dans les conclusions de la conférence. En parallèle, la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences figure sur l’agenda de cet événement. « Les pays en développement ne peuvent pas repartir les mains vides », a averti Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Il a également exhorté les acteurs du changement climatique, notamment les pays riches à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, Guterres a souligné que les pays en développement qui souhaitent agir contre le changement climatique se heurtent à de nombreux obstacles tels que l’insuffisance des finances publiques insuffisantes, le coût prohibitif du capital, la fréquence croissante des catastrophes climatiques et un service de la dette qui pèse lourdement sur les budgets nationaux.
L’augmentation de l’aide financière, une nécessité impérieuse
Les pays développés et les pollueurs portent une responsabilité majeure dans la crise climatique. Pour cela, ils doivent assumer leur juste part, a estimé Faure Gnassingbé, le Président du Togo. Il a appelé à l’aide les nations riches pour faire face à cette crise, conformément aux engagements pris dans les accords internationaux.
Il est également crucial que le montant alloué à l’appui des pays en développement dans leur lutte contre le changement climatique soit sensiblement augmenté d’ici 2030. A lui seul, le continent africain a sollicité 1 300 milliards USD par an jusqu’à cette échéance. « Nous ne voulons pas que cet objectif reste un simple chiffre politique, une référence qui sonne bien, mais qu’il reflète réellement les besoins des pays en développement », a indiqué Tosi Mpanu Mpanu, négociateur de la République Démocratique du Congo à la COP. Pour le groupe des pays africains, il est essentiel de respecter les objectifs de l’Accord de Paris qui vise à limiter la hausse des températures à 1,5°C d’ici la fin du siècle ».
Ces fonds devraient principalement permettre aux pays les plus pauvres d’effectuer leur transition vers les énergies renouvelables. Ils devraient également les aider à s’adapter au changement climatique afin de mieux résister à ses effets tout en visant à réparer les dommages causés par des événements climatiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses et les cyclones dont la fréquence ne cesse d’augmenter.
Un faible accès aux financements climatiques pour l’Afrique
Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), le continent africain ne reçoit que 3 % des flux financiers mondiaux dédiés au climat. Face à cette réalité, les pays africains soulignent l’importance d’améliorer leur accès à ces financements cruciaux. Dans un contexte de lourdes dettes qui pèsent sur de nombreuses nations africaines, il devient impératif que ces fonds soient principalement distribués sous forme de dons plutôt que de prêts qui impliquent un remboursement avec intérêts.
« Nous espérons qu’une fois mobilisés, ces financements bénéficieront de meilleures conditions de déboursement car, souvent, bien que l’argent soit disponible, nous n’avons pas la possibilité d’y avoir accès », a indiqué Tosi Mpanu Mpanu.
Une situation alarmante pour le Burundi
Le Burundi reconnu comme l’un des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique subit chaque année des pertes économiques dépassant 80 millions USD, selon une étude présentée par l’ONU. Cette révélation a été faite lors de l’émission « ONU Actualité » diffusée sur la Radio Télévision Isanganiro le 6 novembre 2024. Ces pertes considérables constituent un frein majeur au développement du pays, aggravant ainsi la précarité des conditions de vie pour de nombreuses personnes.
Des catastrophes naturelles telles que les inondations, les glissements de terrain et les cyclones se produisent fréquemment, particulièrement en raison du changement climatique. Les populations les plus affectées sont les enfants, les femmes, les personnes âgées et celles en situation de handicap. Environ 80 000 personnes touchées par les inondations et la montée des eaux du lac Tanganyika nécessitent actuellement une assistance urgente, d’après les agences des Nations Unies. Face à cette crise, ces agences ont appelé le gouvernement burundais à adopter des mesures d’atténuation pour contrer les effets dévastateurs du changement climatique.
Pour répondre aux défis posés par le changement climatique, l’une des initiatives évoquées est le Plan national de résilience aux catastrophes prévu pour être mis en œuvre entre 2024 et 2027. Ce projet nécessite un financement de plus de 170 millions de dollars. Cependant, les représentants des missions de l’ONU ont souligné que les ressources actuellement disponibles sont limitées, constituant un obstacle majeur à l’atteinte de cet objectif. Ils ont réaffirmé leur volonté de mobiliser leurs partenaires et donateurs afin de réduire le déficit entre les besoins humanitaires et l’offre d’assistance.
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