Les changements climatiques et la dégradation de l’environnement représentent aujourd’hui des défis significatifs en termes de croissance et d’emploi. Les risques seront de plus en plus importants à moyen et à long terme. Pour pallier à ces défis, les organisations syndicales et associatives de la COSYBU et de la CSB suggèrent que les représentants des travailleurs soient associés dans la conception, formulation et mise en œuvre des programmes de la politique nationale de l’environnement.
Dans le cadre du projet « Santé et sécurité au travail et du dialogue social », le Bureau International du travail (BIT) en collaboration avec la Confédération de Syndicats du Burundi (COSYBU) et la Confédération de Syndicats Libres du Burundi (CSB) ont organisé un atelier sur le rôle de la COSYBU et de la CSB en matière de renforcement, de sensibilisation et de communication sur les changements climatiques. Cet atelier a eu lieu ce lundi 29 novembre 2021 à King’s Conference Center.
Dans son allocution de circonstance, Callixte NKURUNZIZA, représentant du Directeur pays du Bureau International du Travail pour la zone de l’Afrique de l’Est a fait savoir que les changements climatiques et la dégradation de l’environnement constituent aujourd’hui des défis significatifs en termes de croissance et d’emploi. « Les risques seront de plus en plus importants à moyen et à long terme », insiste-t-il. En revanche, comme il l’a expliqué, avec une gestion appropriée, les actions relatives aux changements climatiques peuvent générer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité

Authentique Nishimwe : « Beaucoup d’initiatives ont été réalisées par les confédérations syndicales COSYBU et CSB pour promouvoir la protection de l’environnement ».
Implication syndicale dans la protection de l’environnement
Le thème sur « La présentation des actions de bonnes pratiques sur les questions de changements climatiques et de transition verte au Burundi déjà faites par les syndicats » a été développé par Authentique NISHIMWE, membre de la COSYBU. Comme il l’a précisé, beaucoup d’initiatives ont été réalisées par ces confédérations syndicales pour promouvoir la protection de l’environnement. Les Confédérations syndicales COSYBU et CSB se sont dotées d’un plan d’action sur la transition juste. Les articulations de ce plan d’action portent sur la résilience face aux effets des changements climatiques sur l’emploi, le rôle des syndicats dans la création des emplois verts, la promotion de la protection sociale pour pallier à la vulnérabilité des travailleurs. Elles portent également sur la mise en avant du dialogue avec tous les partenaires impliqués dans les différentes programmes stratégies de mise en œuvre de la politique nationale en rapport avec l’environnement et les changements climatiques.
Les capacités humaines et structurelles de négociation collective des groupes cibles et responsables syndicaux au Burundi ont été renforcées en techniques de négociation et de gestion du dialogue social avec une emphase sur les questions de transition verte dans certaines réunions sectorielles. La COSYBU, à travers les organisations syndicales membres, continue à animer des réunions sur les changements climatiques.
Au niveau local, certaines organisations syndicales ont pris des initiatives de réduction des impacts négatifs des changements climatiques dans leurs secteurs. On citerait entre autres le plaidoyer d’octroi d’une aire de stockage des poissons dans la commune de Kabezi en province de Bujumbura pour éviter le fumage des poissons le long du lac Tanganyika avec des risques d’incendie et de prolifération des fumées nocives. Des travaux de curage des canaux d’irrigation ont été effectués en province de Cibitoke à l’intention des initiés par le syndicat des agriculteurs des tomates. Il y a eu également l’approvisionnement en eau de l’abattoir de Rutana pour plus de salubrité, de l’économie d’eau et d’hygiène socio-sanitaire.

Les changements climatiques et la dégradation de l’environnement constituent aujourd’hui des défis significatifs en termes de croissance et d’emploi.
Les stratégies jeunes et genre prises en compte
La COSYBU, à travers les mécanismes de dialogue social, collabore avec les autorités territoriales en encourageant les organisations des jeunes et des femmes membres des fédérations sectorielles à participer aux travaux de développement communautaire en rapport avec la protection de l’environnement. Beaucoup de syndicats ont déjà répondu à cet appel. C ’est le cas des syndicats SYPROTAVEBU (Syndicat Professionnel des Taxis vélos du Burundi) et SYPROMOTABU (Syndicat professionnel des motards Taximen du Burundi) constitués de plus de 90% de jeunes qui participent chaque mois aux travaux de développement communautaire en Mairie de Bujumbura qui consistent à effectuer des travaux de curage des caniveaux, d’aménagement des espaces verts, de protection des berges des rivières, etc. Les représentants des jeunes membres des organisations syndicales et associatives demandent d’être intégrés dans les activités de réflexion, d’échanges et de prise de décisions sur les politiques et actions en matière de protection de l’environnement dans les comités communaux, provinciaux et nationaux.
Le taux de syndicalisation de la femme augmente d’au moins 8% chaque année. Des réseaux « travail décent » des femmes leaders de l’informel et de « femmes pour la protection de l’environnement » sont aujourd’hui fonctionnels. En témoigne l’association des femmes qui s’occupent de la propreté des routes dans la mairie de Bujumbura. Cette même association a été primée par le Président de la République en mai 2018.

Célestin Nsavyimana, président de la COSYBU « Il faut que les représentants des travailleurs soient associés d’une manière ou d’une autre dans la conception, la formulation et la mise en œuvre des programmes de la politique nationale de l’environnement ».
Les syndicats devraient être consultés
Le Gouvernement du Burundi a déjà mis en place différentes politiques nationales portant sur la protection de l’environnement comme le Plan National de Développement (2018-2027), le Code de l’environnement de Mai 2021, la stratégie et le plan d’action sur les changements climatiques : 2013, pour ne citer que celles-là. Selon Célestin Nsavyimana, président de la COSYBU, tous ces programmes et politiques doivent inspirer les partenaires sociaux dans leurs activités. Cela permettrait de trouver des solutions aux effets néfastes des changements climatiques sur les secteurs socio-économiques dont les emplois sont menacés par lesdits changements et aggravés actuellement par la pandémie de Covid-19. « Tout cela ne sera réalisable qu’à travers un dialogue sincère et dynamique qui doit se matérialiser à travers les différents cadres comme le Comité National de Dialogue Social, le Comité National du Travail, etc.. », fait-il savoir.
Le dialogue social entre le Gouvernement et les organisations des travailleurs et des employeurs est essentiel. Il permet non seulement d’apaiser les tensions et d’œuvrer en faveur des politiques sociales, économiques et environnementales plus cohérentes et mieux éclairées, mais aussi d’impliquer l’ensemble des partenaires sociaux dans le développement de ces politiques. Les organisations syndicales et associatives COSYBU et CSB souhaitent que les représentants des travailleurs soient associés d’une manière ou d’une autre dans la conception, la formulation et la mise en œuvre des programmes de la politique nationale de l’environnement.
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