Edition spéciale entrepreneuriat

CUFORE : Entreprendre ne relève pas du hasard

Le Centre Universitaire de Formation et Recherche en Entrepreneuriat (CUFORE) indique que toute personne peut entreprendre. Il suffit d’avoir un esprit entrepreneurial, une idée du projet, un fonds de démarrage ainsi qu’un suivi au cours de l’exécution du projet

« On ne nait pas entrepreneur, on le devient. CUFORE est là pour aider toute personne soucieuse d’entreprendre », déclare Euphrasie Bigirimana, coordinatrice du CUFORE.

Euphrasie Bigirimana, coordinatrice du CUFORE : « Entreprendre n’est pas un fait du hasard. Pour le faire, la première étape importante est d’avoir un esprit entrepreneurial »

Pour elle, que ce soit pour celui qui a fréquenté l’école ou non, le centre dispose d’une formation modulaire, d’un encadrement post-formation à l’élaboration et à la rédaction des plans d’affaires et à la planification des activités génératrices de revenus (AGR), d’un encadrement et du suivi de la mise en œuvre des plans d’affaires ou des AGRs et leur accompagnement pour leur consolidation, d’une recherche en entrepreneuriat ainsi que d’un montage et d’une exécution des projets de développement socio-économique.

Entreprendre ne coule pas de source

« Entreprendre n’est pas un fait du hasard. Pour le faire, la première étape importante est d’avoir un esprit entrepreneurial », fait remarquer Mme Bigirimana. Ensuite, continue-t-elle, le futur entrepreneur nécessite une sensibilisation.

Et de marteler : « Le futur entrepreneur doit par après être formé sur l’élaboration d’un plan d’affaire. CUFORE fait cela pendant 3 mois moyennant une somme de 350 mille FBu, soit environ 200 USD ». C’est ce document, informe Mme Bigirimana, que le futur entrepreneur présentera au sein des institutions financières afin de contracter les fonds de démarrage de son projet.

Elle informe cependant que pour inclure une idée fiable dans le plan d’affaire, il faut faire une étude du marché et savoir ce qu’on amène de nouveau aux clients.

Des remous du centre

Selon Euphrasie Bigirimana, le centre est soucieux des obstacles handicapant l’entrepreneuriat. Elle cite notamment le non renforcement de l’esprit de créativité, la non motivation des jeunes de la part des parents, le manque de suivi au cours de l’entrepreneuriat… « Un grand défi dans le domaine entrepreneurial est lié au manque de fonds de démarrage. Ceux-ci devraient être disponibilisés par le gouvernement », déplore Mme Bigirimana avant de signaler qu’il arrive même que les initiatives de soutien aux entrepreneurs soient parfois bloquées par des entrepreneurs de mauvaise foi.

Le CUFORE par exemple, martèle-t-elle, disposait d’un fonds de garantie pour soutenir les jeunes entrepreneurs. « Sur huit jeunes qui ont été appuyés par le fonds, un seul a pu rembourser le crédit contracté. La chaîne s’est coupée en trois ans et le peu de moyens qui restent dans le fonds sont insignifiants dans la continuité de la chaîne », regrette Mme Bigirimana.

Faire face au chômage

L’offre d’emplois est très réduite. Les jeunes qui terminent les études sont voués au chômage et surtout les jeunes filles optent pour le mariage précoce, d’après Euphrasie Bigirimana. « Dans le souci de contribuer à la réduction du taux de chômage par la promotion de la création des entreprises, l’Université Lumière de Bujumbura (ULB) a créé en 2010 un centre de formation et de recherche en entrepreneuriat », signale-t-elle.

Actuellement, précise Mme Bigirimana, le centre a formé 160 jeunes.Le groupe cible de CUFORE est constitué par les jeunes des niveaux universitaires, humanités générales et techniques A2 et A3, les fonctionnaires, qui désirent préparer à temps leur retraite ou les retraités qui désirent démarrer leurs entreprises, les start up pour les accompagner au démarrage de leurs activités, les entrepreneurs en activité qui ont besoin de renforcer leurs compétences managériales, toute autre personne (alphabétisée ou non) bénéficiaire d’un projet socio-économique visant la promotion des activités génératrices de revenus agricoles ou non agricoles dans la zone d’intervention. «Les non alphabétisés sont formés en kirundi», conclut-elle.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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