A la 25ème année de la déclaration et du programme d’actions de Beijing, certains secteurs ont connu des avancées. D’autres restent sous-développés voire jetés dans les oubliettes comme la femme et le sport, la femme et la succession…L’Association Burundaise des Femmes Journalistes (AFJO) plaide pour que le programme d’actions soit traduit en kirundi. Cela afin qu’il soit compris par la majorité de la population
Selon Diane Ndonse, présidente de l’AFJO, les statistiques montrent qu’on a évolué dans le secteur de la santé, de l’éducation, de la justice…
Dans le rapport national d’évaluation de la mise en application de la déclaration et du programme d’actions de Beijing, indique Ndonse, il y a eu par exemple la poursuite de la gratuité des soins pour les femmes enceintes, en couche et les enfants de moins de cinq ans.
Elle informe que le rapport stipule que plusieurs projets ont été appuyés par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) notamment dans le cadre de la réintégration et de la consolidation de la paix. Ce qui a permis à quelques 1891 personnes dont 945 femmes de bénéficier d’emplois temporaires à travers l’approche de 3X6.
Chaque femme a gagné pendant 3 mois 3USD par jour. Ce qui lui a permis de constituer une petite épargne d’1USD par jour. Grâce à des fonds de garantie logés dans les microfinances, ces femmes vulnérables ont pu accéder à des crédits pour consolider leurs business.
Les femmes moins représentées dans les organes de prise de décision dans le secteur privé
Aucune obligation de quotas ou de représentativité n’est exigée dans la représentativité des femmes dans le secteur privé.

Le phénomène des changements climatiques et des catastrophes a affecté la mise en œuvre du plan d’action de Beijing.
Ainsi, fin 2018, un échantillon de 8 institutions privées a été objet d’enquête. Sur un total de 24 postes (3 hautes personnalités de direction de chaque entreprise), 3 seulement (soit 12%) sont occupés par des femmes.
Toutefois, les femmes se tournent de plus en plus vers les microentreprises et créent des sociétés de microcrédit qu’elles dirigent elles-mêmes. Par exemple, les microfinances CECM, WISE, SOFEPAC, sont les seules banques modèles de microfinance dirigées par des femmes au Burundi
Le changement climatique, un défi dans la mise en application du plan d’action de Beijing
« Le phénomène des changements climatiques et des catastrophes a affecté la mise en œuvre du plan d’action de Beijing », martèle le rapport national d’évaluation de la mise en application de la déclaration et du programme d’actions de Beijing.
Le pays a donc enregistré une hausse soutenue de la température de l’air, une évaporation accrue, une diminution en volume et en nombre des ressources d’eau, une instabilité des saisons. Ce qui désoriente les agriculteurs dont la majorité sont des femmes. Les données du ministère en charge de l’agriculture démontrent que sur 24787 sources d’eau, 2508 ont déjà tari et 4418 sont en cours de tarissement.
L’aggravation de la situation se manifeste par la fréquence des sécheresses prolongées dans certaines régions et de fortes pluviométries caractérisées par des pluies torrentielles, des tempêtes et des inondations.
Les conséquences sont des glissements des terrains, la destruction des infrastructures socio- économiques, des champs et des cultures ainsi que les pertes en vies humaines.
Trois grands faits ont marqué le pays avec des dégâts énormes. Il s’agit des pluies torrentielles du 1er mai 2016. Celles-ci se sont abattues sur la zone Gatumba de la province Bujumbura.
Le nombre total des déplacés internes estimé à 755 ménages dont 303 ménages ont été hébergés dans le site Mushasha I et 102 ménages dans le site Mushasha II, tandis que 350 autres ont trouvé refuge dans les autres ménages de Bujumbura non frappés par cette calamité naturelle.
On observe également des glissements de terrains. Ils sont survenus dans deux communes de la province de Rumonge dont Muhuta sur la colline Gitaza dans la journée du 25 janvier 2016 et Bugarama sur la colline Cashi dans la journée du 06 novembre 2015. Plusieurs dégâts ont été enregistrés dont des maisons d’habitation et des infrastructures sociales et publiques détruites.
Au mois de février 2014, une catastrophe est survenue en mairie de Bujumbura dans les quartiers du nord de la capitale (Gatunguru et Carama). Des pluies torrentielles avec des ruissellements, érosion, effondrement et débordement de cours d’eau ont occasionné des dégâts énormes.
En plus de 89 morts et de plusieurs blessés, environ 2,5 milliards de FBu ont été perdus en termes de récoltes (estimation provisoire par le ministère en charge de l’agriculture et la FAO).
Plus de 3 000 habitations ont été détruites, 1 217 ménages ont trouvé refuge dans les quatre sites de Buterere, de Kamenge, de Kinama I et de Kinama II. Plus de 2 000 autres ménages ont trouvé refuge dans des familles d’accueil…
Des secteurs oubliés
En face des avancées et des défis, la présidente de l’AFJO souligne que certains secteurs ont été oubliés. Ce sont notamment la femme et le sport, la femme et la succession, la petite enfance… Elle estime que la traduction dudit programme d’action en langue nationale serait bénéfique pour sa mise en application.
La déclaration et le programme d’actions de Beijing ont été adoptés à l’issue de la conférence, marquant une avancée sans précédent des droits des femmes. En tant que cadre de référence pour le changement, ce programme d’actions contient des engagements complets en réponse à 12 domaines critiques.
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